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La langue napolitaine
Le napolitain est une langue indo-européenne appartenant à la branche italique. Il est considéré soit comme une variante dialectale de l'italien, soit comme une langue distincte. Il tronque les syllabes, et élide l'i au commencement des mots : nziemme, pour insieme, nzoleto pour insolito. II aime à redoubler les consonnes au milieu des mots : ammore, femmena. L'élision de l'in se combinant avec une contraction euphonique rend quelquefois les mots méconnaissables : mmano pour in vano, mmestere pour investire. On redouble même l'n, au commencement des mots, ou on l'emploie comme une sorte d'esprit : Nnapole, Naples, e mbè pour e bene. L'e final s'élide généralement, ou se prononce à peine, comme l'e muet en français. Cet e s'ajoute parfois à des mots terminés par i : maje pour mai, guaje pour guai. II y a permutation fréquente du b et du v : on dit également, par exemple, viene et biene. La lettré l, suivie d'un d, d'un t ou d'un a, se change souvent en u (auto pour alto, caudara pour caldaja) ou en r (concrudere pour concludere). Le p se change aussi en ch : chiù pour più, chiagnere pour piangere. L's remplace l'f, et s'emploie aussi comme préfixe : sciato pour fialo, sgobbo pour gobbo. La double ll ou ls se change en z : voze pour volle, sceuze pour scelze. L'l de l'article s'élide souvent : o pour Io, a pour la. 

Le napolitain a une littérature, dont le Cortese est le principal représentant. Les auteurs qui s'en sont servis après lui ont affectionné presque tous le genre burlesque; nous citerons : J.-B. Basile, dont on a un Pentaméron, inspiré par le Décameron de Boccace; Valentino, qui a raillé, dans son poème de la Mezza Canna, le luxe, la vanité et la sottise de ses compatriotes; Balzano di Scafatti, qui se cacha sous le pseudonyme de Sgruttendio pour adresser des sonnets pétrarquistes, mais dérisoires, à toutes sortes de femmes de basse condition et affligées de défauts corporels, ou pour célébrer le mets national, le macaroni; un autre Valentino, auteur d'un poème de 15 000 vers environ, intitulé les Ciseaux, divisé en deux lames et une paire de manches, et tout farci de grec, de latin, et même d'hébreu, Parmi les écrivains sérieux, Nunziante Pagano a retracé dans un poème, La Mortella d'Orzoloni une histoire touchante et pathétique; Peruccio a célébré la catastrophe de la ville d'Agnano, dont un lac prit la place; Fusano a traduit la Jérusalem délivrée, Nic. Valletta les Odes d'Horace, le baron Zezza le Malade imaginaire de Molière. (B.).

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