| Le mohegan est une langue algonkine aujourd'hui disparue, dont on parlait deux dialectes, le Moravien et le Stockbridge. La déclinaison distingue le genre, mais pas le nombre. On emploie les participes au lieu des adjectifs, qui manquent presque entièrement, et les verbes neutres pour exprimer le verbe substantif, qui fait aussi défaut, comme c'est d'ailleurs aussu le cas avec le cherokee, le delaware, le tamanaque, le maipure et un grand nombre d'autres langues amérindiennes. Bien que les trois temps présent, passé et futur existent, on se sert presque toujours du présent. Les prépositions sont, en très petit nombre. (B.). Les Mohegans proprement dits ou Machicanni, nommés Muhhekaneew par Edwards, Mahikanders par les Hollandais, Mourigans ou Mahigans par les Français, Mohiccons, Mohuccans, Muhheknnew, Schaticooks et River-Indians par les Anglais, avaient leur siège principal à Montville sur le bord occidental du Thames, où résidait leur chef, qui avait le titre de Sachem; quelques autres demeuraient à Farmington dans le Maine; d'autres habitaient à Oneïda dans la Nouvelle-York; d'autres à Stockbridge dans le Massachusetts. Au commencement du XVIIe siècle, une grande partie de la nation vivait sur la rive droite du haut Hudson dans la Nouvelle-York. La plupart des individus de cette nation, connue au XIXe s. sous le nom de Stockbrige-Indians, s'est réunie aux Cinq-Nations ou à la confédération mohawk; et un très petit nombre vivait encore à la fin du XIXe siècle sur l'extrémité orientale de Long Island. Dans la langue mohegane, on ne peut pas dire littéralement il est un homme, il est un poltron, etc. On exprime la même chose par un seul mot qui est un verbe neutre; par exemple, pour il est un homme, on dira, selon Edwards, nemannauwoo du mot nemannauw qui signifie homme, et qui, changé en un verbe neutre et conjugué à la troisième personne singulière du présent, devient nemannauwoo. De la même manière, on change chaque substantif en un verbe neutre; pour dire grêle, on est obligé de se servir du verbe neutre correspondant à cette qualité et de le conjuguer; par exemple, npehtuhquisseh, je suis grêle; kpehtuhquisseh, tu es grêle; pehtuhquissoo, il est grêle; npehtuhquisenuh, nous sommes grêles; kpehtuhquisseruh, vous êtes grêles; pehtuhquissoouk ils sont grêles, dont le participe est pehtuhquisseet, et qui signifie l'homme qui est grêle. De même du verbe npumseh, je vais, on fait pumisseet, qui signifie l'homme qui va; et dans le pluriel : pehtuhquisseecheek , les hommes qui sont grêles, et paumsseecheek, les hommes qui vont ou marchant. Ces participes eux-mêmes se conjuguent. Par exemple, paumse-uh, je marchant; paumse-au, tu marchant; paum-seet, il marchant; paumseauk, nous marchant; paum-seau que, vous marchant; paume-se-check, ils marchant. Quoique le mohegan ait les trois temps présent, passé et futur, il se sert presque toujours du présent; les prépositions y sont en très petit nombre. J. Edwards, qui possédait parfaitement cette langue et en a rédigé la grammaire, dit que les labiales y sont très fréquentes. | |