| La langue islandaise est une langue indo-européenne, qui, au sein du rameau des langues germaniques, appartient au groupe des langues nordiques. C'est la langue nordique qui a conservé le mieux jusqu'à nos jours l'idiome parlé primitivement en Scandinavie, et appelé pour cette raison ancien scandinave ou langue du Nord. La parenté de cette langue avec le gothique est si étroite, que les radicaux de même signification présentent le plus souvent les mêmes consonnes et ne différent guère que par leurs voyelles. L'évêque suédois Troil, dans ses Lettres sur l'Islande, dit que l'islandais était divisé en 4 dialectes, qui se distinguaient seulement par certaines nuances de prononciation. L'orthographe n'était pas encore bien fixée aux XIIe XIIIe siècles, comme le prouvent les différences notables, qui existent dans les manuscrits de cette époque. Après la réunion de l'Islande au Danemark dans les dernières années du XIVe siècle, bien des mots et des formes du danois pénétrèrent dans l'islandais, auquel vinrent ensuite se mêler, par l'effet des relations commerciales ou intellectuelles, un certain nombre de termes hollandais, anglais et même français. Toutefois, ces altérations n'ont guère atteint que le langage de la population des côtes ayant des relations avec l'extérieur, et la vieille langue s'est maintenue presque intacte partout ailleurs. On ne rencontre dans l'islandais ni les rudes gutturales de l'allemand, ni les nombreuses sifflantes de l'anglais; son articulation la plus dure est un h fortement aspiré. Aussi la prononciation est-elle douce et sonore. L'islandais admet les combinaisons grammaticales les plus compliquées et de nombreuses modifications de mots, ce qui lui donne une grande ressemblance avec l'allemand. Il a 3 genres, et des déclinaisons pour les noms et les pronoms. L'article défini se place à la fin des substantifs. Les verbes forts ou primitifs forment leur prétérit par un changement dans la voyelle du radical, et les verbes faibles ou dérivés par l'addition du suffixe ta. La syntaxe est simple, et les phrases fort courtes. Quand l'introduction du christianisme en Islande, vers l'an 1000, y fit connaître la langue latine, celle-ci donna bien son écriture à la langue nationale, qui jusqu'alors en avait été dépourvue, mais elle ne put point exercer une influence perturbatrice sur un idiome à qui une riche littérature avait déjà imprimé un caractère distinctif, ni même en restreindre l'usage. (B.). | |