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Le géorgien
est une des langues caucasiennes.
Il est riche en flexions grammaticales. La déclinaison est la même
pour les substantifs, les adjectifs et les pronoms. Ces mots n'ont qu'un
seul genre. La langue admet beaucoup de mots dérivés et composés;
elle ne connaît pas l'usage de l'article. Dans le verbe, les personnes
ont chacune leur caractéristique particulière; les temps
de l'indicatif sont au nombre de sept, dont trois passés et trois
futurs; certaines particules servent à convertir l'indicatif en
conditionnel. Le subjonctif n'existe pas. Le passif se forme par des verbes
auxiliaires. Les prépositions sont jointes à la fin du nom
qu'elles régissent.
On distingue dans le géorgien 5
dialectes, ceux du Karthli, du Kakhéti, d'Iméréthie,
de Mingrélie et du Gouria; les Russes lui donnent le nom de grousien
ou grousinien.
Un certain nombre de mots persans, arméniens
et turcs, sont souvent employés à la place de leurs synonymes
dans cet idiome; on trouve même des mots latins et français,
venus pour la plupart par la voie de la Russie. La prononciation est rude,
à cause de l'accumulation des consonnes.
Les géorgien peut s'écrire
avec deux alphabets : le vulgaire ou militaire, dont on fait remonter l'usage
jusqu'à Alexandre le Grand, en faisant honneur de son introduction
à Pharnavaz, le premier roi géorgien; et l'ecclésiastique,
inventé par l'Arménien Mesrob. Ce dernier a aujourd'hui une
double forme, se composant de majuscules et de minuscules. Les philologues
regardent l'alphabet vulgaire comme une transformation de l'ecclésiastique,
et croient qu'il n'a été fixé qu'au XIVe
siècle.
La littérature géorgienne
a une longue histoire. Selon l'archimandrite Eugénius (Tableau historique
de la Géorgie), la prosodie est fondée sur les tons ou accents;
Brosset prétend, au contraire, que le nombre des syllabes, avec
la rime finale qui a été empruntée du turc, est la
règle de la versification. Le plus ancien livre géorgien
que l'on possède est la traduction de la Bible, faite au VIIIe
siècle par Saint Euphémius ou Euthymius. Un général
Roustewel a composé un poème que quelques critiques pensent
avoir été en partie tiré de sources persanes, L'homme
vêtu d'une peau de tigre, ou Amours de Tariel et de Nestan Daredjan.
On peut encore citer, parmi les textes de la littérature géorgienne,
un poème héroïque, le Tamariani, éloge de la
reine Thamar par Tsachruchadsé; deux romans en prose, le Visramiani
par Sarg de Thmogwi, et le Daredjanian par Mosé de Khoni;
le Dawithiani, recueil de poésies de David Gouramis Chvili; les
satires de Bessarion Gabas Chvili; un recueil d'hymnes religieux et nationaux
formé au XVIIIe siècle par
le patriarche Antoni; le Code du roi Wakhtang, et la Chronique lui porte
le nom de ce prince. (B.). |
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