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Les langues > langues afrasiennes
La langue copte
On donne le nom de Coptes aux héritiers de la population de l'Égypte ancienne, conservés jusqu'à nous à travers les révolutions de ce pays et sous les dominations successives des Grecs, des Romains, des Arabes et des Turcs. L'idiome copte est une langue morte depuis le milieu du XVIIe siècle. C'est une langue chamitique (Langues afrasiennes), proche de l'Egyptien ancien. La pensée de l'étudier ne remonte qu'à cette même époque : l'examen des manuscrits coptes que Peiresc rassembla conduisit Saumaise à l'intolligence d'un grand nombre de mots égyptiens conservés dans les auteurs grecs et latins, et lui fit conjecturer que l'idiome copte était, sinon identique, du moins étroitement uni à l'antique égyptien, opinion que devaient confirmer plus tard les recherches de Champollion
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Ecriture copte (Epître de Jean).
Extrait de l'Epître de Jean en langue copte. (Manuscrit médiéval).

Vers le même temps, le P. Kircher, à l'aide de manuscrits rapportés d'Orient par Pietro della Valle, publia son Prodromus coptus sive aegyptiacus (Rome, 1636, in-4°) et sa Lingua aegyptiaca restituta (1643, in-4'), ouvrages qui ne méritent qu'une confiance limitée. Beaucoup mieux servie par le Lexicon aegyptiaco-latinum de Veyssière de La Croze (Oxford, 1775, in-4°), l'étude du copte fit encore des progrès, grâce surtout au Glossaire égyptien de 7ablonski (publié en 1804 par T. Water), et aux Recherches sur la langue et la littérature de l'Égypte par Étienne Quatremère (Paris, 1808, in-8°). Le XIXe siècle a vu paraître enfin d'excellents travaux, parmi lesquels nous citerons  Tattam, A compendious grammar of the egyptian language, Londres, 1830, in-8°, et Lexicon aegyptiaco-latinum, Oxford, 1835, in-8°; Rosellini, Elementa linguae aegyptiacae, vulgo coptae, Rome,1837, in-4°, reproduction d'une Grammaire composée par Champollion; A. Peyron, Lexicon dinguae copticae, Turin, 1835, in-4°, et Grammatica linguae copticae, Turin, 1841, in-8°. Champollion a laissé encore en manuscrit un Dictionnaire copte.

Les linguistes considèrent le copte comme issu de la langue vulgaire usitée jadis en Égypte pour les transactions ordinaires de la vie. Des besoins nouveaux, créés par les rapports des Égyptiens avec la Grèce, surtout depuis la conquête d'Alexandre, firent entrer tout d'une pièce dans la langue beaucoup d'expressions grecques, et le nombre de ces expressions fut encore augmenté, après la conversion du pays au christianisme, par la nécessité de remplacer tous les mots qui traduisaient les idées des antiques superstitions. La domination arabe imposa à son tour une foule de mots étrangers à l'idiome national. En son état dernier, le copte comprit trois dialectes, qui ne différaient entre eux que par des aspirations plus ou moins fortes, par des permutations de lettres, par la fréquence des voyelles, et par un mélange plus ou moins grand d'éléments étrangers : 

1° le memphitique, le plus rude des trois, parlé dans la Basse-Égypte; 

2° le baschmourique ou oasitique, usité dans les deux oasis; 

3° le saïdique ou thébain, particulier à la Haute Égypte.

Le copte était une langue monosyllabique. Les radicaux y subissaient des modifications de sens par certaines modifications de forme, telles qu'un changement de voyelle dans le corps du mot, l'addition d'articulations et de lettres paragogiques, ou l'emploi de particules en préfixe. On associait facilement les radicaux, et de là résultaient des mots composés, toujours logiques et clairs. La construction était régulière et sans inversions : le sujet, le verbe et le complément se succédaient dans un ordre invariable. Aussi le copte n'offre-t-il aucune difficulté sérieuse.

L'alphabet a subi les mêmes transformations que la langue. De l'écriture démotique des anciens Égyptiens, il est resté seulement les signes correspondant aux articulations ch, f, kh, hh, dj et gu. Les autres éléments alphabétiques sont grecs. Les Coptes ont conservé aux lettres grecques leur valeur numérale, tandis que les signes d'articulation égyptiens n'ont pas d'emploi dans la représentation des nombres.
Les textes coptes publiés jusqu'à ce jour ou conservés en manuscrit dans les bibliothèques de l'Europe sont, en général, des traductions de la Bible, des Actes de martyrs, des Vies de saints ou des sermons. On cite également des nomenclatures alphabétiques d'animaux et de pays, des recettes médicales, des livres liturgiques, quelques hymnes en vers et en rimes. (B.).

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