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La langue catalane
Le catalan est une langue indo-européenne qui appartient à la branche italique. C'est, après l'espagnol (castillan), le plus important et le plus caractérisé des idiomes néo-latins parlés dans la péninsule ibérique. Ses formes sont encore plus distinctes du castillan que le portugais; tellement que la langue de Barcelone est presque inintelligible à un habitant de Madrid, lequel entend assez facilement un Portugais de Lisbonne. 

Les formes du catalan sont rudes et sourdes; non qu'il manque d'énergie, d'abondance ou de grâce, mais, arrêté de bonne heure dans sa marche, il est demeuré moins poli, moins achevé que le castillan. Son existence séparée, son originalité, son individualité, tiennent à la longue durée du royaume d'Aragon, où on le parla. 

Le catalan a de grandes affinités avec toutes les langues du midi de la France, que séparent de légères nuances : on s'explique ces affinités quand on se rappelle que les comtes de Barcelone furent longtemps comtes de Provence et de Montpellier. Voilà pourquoi les poésies des troubadours catalans (Alphonse II, G. de Berga, Serveri de Girone) figurent dans les Cancioneros, confondues, sans distinction de pays, avec les productions des troubadours limousins et provençaux. Voilà aussi pourquoi les poésies des troubadours français sont si parfaitement entendues des littérateurs de Barcelone. Il y avait communauté entière de sentiments, d'opinions et de goûts entre les seigneurs et les populations de ces petits États méridionaux, déjà si fortement unis par la tradition des souvenirs romains, par la communauté de langue et d'institutions. 

Il existe plusieurs variantes dialectales du catalan. Le roussillonais parlé dans le bas-Languedoc et les catalans du nord-ouest (pallarese, ribagorçan, lleidatà, aiguavivan) sont quasiment identiques au catalan standard, parlé à Barcelone. Le baléarique et le valencien en diffèreraient un peu plus.

Le valencien reste encore suffisemment proche du catalan standard pour que les différences qui distinguent aujourd'hui les deux dialectes n'empêchent pas l'intercompréhension. Les différences tiennent à des idiotismes locaux et à la pronconciation : le valencien a plus de douceur et d'harmonie.

Le baléarique, pour sa part, est subdivisé lui-même en sous-dialectes d'après les différences de prononciation et d'orthographe qu'il présente dans les îles où on le parle. A Majorque, la prononciation des voyelles est tellement ouverte, que l'a et l'e y différent à peine de valeur. Il y a, dans l'idiome des Baléares, un mélange de grec, de latin, d'arabe, de catalan standard et de castillan; on y reconnaît même des mots syriaques, phéniciens, et goths ou vandales. (E. B.).

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