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Les Lamas et les Vigognes
Les Laminés
La tribu des Laminés est une subdivision de la famille des Camélidés (Mammifères artiodactyles). Elle compte aujourd'hui deux genres : les Lamas et les Vigognes. On peut définir ces animaux en disant que ce sont des Chameaux sans bosses et d'une talle inférieure à celle des Chameaux de l'ancien continent. Leur dentition est assez différente, ne comprenant que 32 dents (au lieu de 34 à 38 dans le genre Camelus). La formule chez l'adulte est la suivante:
i.1/3 , c.1/1, pm.2/2,  m. 3/3 X2 =  32 dents.
En outre, la première prémolaire inférieure est souvent caduque. L'incisive supérieure et les canines sont très petites, surtout les supérieures, et manquent chez les femelles; la première prémolaire est encore plus petite et la seconde est à peine plus grande; les arrière-molaires seules sont bien développées. Les incisives inférieures et les arrière-molaires sont donc les seules dents en fonction chez l'adulte. Le crâne présente une région faciale très étroite avec des orbites saillants. Le cou est très long, plus droit que chez les Chameaux, et la queue est courte; la plante du pied est fendue et non réunie par une sole commune comme celle des Chameaux. Ces animaux sont propres à la chaîne des Andes, dans l'Amérique du Sud, et s'étendent du Nord du Pérou au détroit de Magellan.

On admet généralement dans cette tribu quatre formes, dont deux seraient sauvages et deux domestiques. Burmeister, qui a pu étudier les Lamas (prononcez Llama en mouillant la première lettre du nom) dans leur pays natal, a montré qu'il n'existe en réalité que deux espèces. Le Guanaco (ou Huanaco) représente la souche sauvage du Lama domestique, et la Vigogne, la souche sauvage du Paco (ou Alpaca) domestique. 

Lamas et Guanacos.
Le Guanaco est la plus grande espèce, atteignant la taille deu cerf d'Europe. Ses formes sont plus élancées et plus robustes que celles de l'autre espèce. Son pelage long, un peu laineux sur le corps, plus court sur les membres, est d'un rouge plus ou moins foncé qui passe au blanc sous le ventre. Il vit à l'état sauvage; par petites troupes de cinq à dix indi vidus, dans les Cordillères, depuis le Haut - -Pérou jusque dans le Sud de la Patagonie, où on le trouve même dans les plaines. A l'Ouest, il s'étend jusqu'à Valdivia (Chili). Les Indiens le chassent avec leurs bolas (lasso) pour se nourrir de sa chair; la peau leur sert pour faire leurs tentes et leurs vêtements. 

Le Lama domestique ne diffère du Guanaco que par sa taille un peu plus forte et la couleur de son pelage : il est généralement de couleur blanche variée de noir ou de roux, quelquefois tout à fait noir, avec les poils plus courts et couchés. Cet animal, domestiqué de toute antiquité chez les anciens Péruviens, leur fournissait sa chair, sa peau et servait surtout de bête de somme pour traverser les montagnes. De là les callosités que le Lama domestique porte, comme le Chameau, à la poitrine et à la partie antérieure des articulations des pattes. Avant l'introduction des mulets et des ânes, tout le trafic à travers les Andes se faisait à dos de Lama. Chacun de ces animaux peut porter une charge de 10 km. en faisant de 30 à 40 km par jour. Les mâles seuls servaient à cet usage. Les caravanes, formées souvent de plusieurs centaines de tètes sous la conduite d'un vieux mâle orné d'un harnais superbe et porteur seulement d'une clochette et d'un drapeau, traversaient les gorges les plus dangereuses d'un pied sûr et d'une allure régulière et tranquille, en se suivant à la file sous la surveillance d'un très petit nombre d'Indiens. Ces animaux sont assez dociles, mais, quand ils sont irrités, leurs défenses ressemblent à celles du Chameau : ils couchent les oreilles en arrière et crachent à la figure de leur agresseur.

Vigogne et Alpaca.
La Vigogne est plus petite que le Guanaco et moins élevée sur jambes; on peut la comparer pour la taille au Daim d'Europe. Ses formes sont plus grêles et plus élégantes que celle du Lama. Le pelage plus doux, plus fin, plus court et plus ondulé que chez celui-ci, est d'un roux clair, plus pâle sur la tête et les membres. L'espèce vit sur les hauts plateaux des Andes et descend beaucoup moins dans les plaines que l'espèce précédente. Ces animaux forment des bandes de six à quinze têtes sous la conduite d'un seul mâle qui veille à la sécurité du troupeau. Au moindre danger il pousse un sifflement aigu et donne le signal de la fuite. Leur agilité est extrême, au moins dans les montagnes. A l'époque de la reproduction, les mâles se livrent des luttes acharnées. Les Indiens les chassent en tendant une longue corde de manière à former un vaste enclos ouvert d'un seul côté; des étoffes de couleur suspendues à cette corde et que le vent agite suffisent pour empêcher les Vigognes de s'échapper une fois qu'on les a rabattues dans l'enclos; on les prend alors facilement à l'aide des bolas. Leur chair est excellente; le poil laineux est tissé; on en fait des couvertures très chaudes et d'une grande finesse et des chapeaux mous. 

L'Alpaca était le mouton des anciens Péruviens, de même que le Lama leur servait d'âne ou de mulet. Ils utilisaient de toute antiquité sa laine pour faire des manteaux, des couvertures et des tapis que l'on teignait de couleurs vives. Plus bas sur jambes que la Vigogne, il dépasse peu la taille du mouton; son pelage est long et moelleux, atteignant jusqu'à 10 et 1 cmsur les flancs. La couleur est blanche ou noire ou variée de ces deux teintes, quelquefois marron. Cette laine présente des qualités de lustre et de brillant que n'a pas celle du mouton et l'on eu fait des tissus qui portent le nom de l'animal. 

Le Paco forme des troupeaux immenses sur les hauts plateaux du Pérou et de la Bolivie, vivant dans un état de demi-liberté pendant toute l'année; on ne les réunit près des habitations qu'à l'époque de la tonte. C'est de l'Amérique du Sud que proviennent toutes les laines utilisées en Europe. Quelques naturalistes ont supposé que cette race domestique dérive, comme le Lama, du Guanaco et non de la Vigogne, en se fondant sur la forme du crâne et la présence de callosités aux membres antérieurs. 

Il a existé autrefois en Amérique des Lamas d'une taille supérieure à celle des espèces vivantes et comparable à celle du Chameau; tels sont le Palauchenia magna et l'Holomeniscus hesterna du Pléistocène du Mexique. Les ossements des espèces actuelles se trouvent dans les cavernes pléistocènes du Brésil. (E. Trouessart).

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