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Constellations > Liste des 88 |
Découverte |
Le Lézard
est une constellation placée sur les cartes par Jean Hévélius
en 1690, dans une région déshéritée entre les
constellations du Cygne et d'Andromède,
dont il a distrait une dizaine d'étoiles. Ce petit groupe d'étoiles
avait déjà été isolé parmi les
constellations en 1679 par Augustin Royer, « architecte du Roy »,
qui avait publié à Paris, en 1679, un catalogue d'étoiles
qu'il paraît avoir composé en collaboration avec le Père
Anthelme, chartreux de Dijon. Il ne s'agissait pas encore pour eux d'un
lézard, mais d'un emblème royal, le Sceptre et la Main
de Justice, qui furent dessinés sur les cartes du temps de Louis
XIV. Voici ce qu'on lit dans la dédicace « à Monseigneur
le Dauphin » :
« L'on a été assez heureux, en faisant les observations nécessaires, de découvrir dix-sept étoiles entre les constellations de Céphée, d'Andromède et de Pégase, dont aucun auteur n'a encore parlé, et qui n'ont été marquées jusqu'ici dans aucun catalogue; ces dix-sept étoiles, par leur disposition, représentent heureusement le Sceptre royal et la Main de Justice. L'on pourrait dire que ces étoiles, qui sont de tout temps au Ciel, auraient été cachées aux yeux de tous les astronomes jusques à aujourd'hui que la gloire du Roy est si grande par toutes les victoires qu'il vient de remporter sur un nombre infini d'ennemis ligués contre lui, et par la paix qu'il accorde ensuite à leurs instantes prières, que le Ciel voulant donner des marques à la postérité de la grandeur et de la douceur de son règne, a consacré les principaux ornements de sa royauté en faisant paraître ces dix-sept étoiles pour composer cette constellation. Ce qu'il y a de particulier, c'est que, lorsqu'elle passe au méridien, la Main de Justice se trouve au zénith de Paris. capitale des Etats de ce grand Monarque, comme pour marquer que le bonheur de la France, se renouvelant sous son règne, durera autant que la monarchie; ce sont les voeux..., etc. »Hévélius, qui paraît avoir ignoré la création d'Augustin Royer, annoncera quant à lui, dans son Prodromus Astronomiae, qu'il avait remarqué entre les constellations d'Andromède et du Cygne, dix petites étoiles très brillantes, qu'il a réunies sous la forme d'un lézard, « parce qu'il n'y a pas de place pour mettre là autre chose » que ce petit animal, et que du reste sa peau est constellée de petites étoiles, d'où il conclut : Id quod nostro animulculo coelesti omnium optime convenit. Hévélius a donné aussi à cette constellation le nom alternatif de Stellio, le Stellion (Stellagama stellio), un triton aux taches dorsales en forme d'étoile que l'on trouve le long de les côtes de la Méditerranée. Par une certaine coïncidence, ces étoiles, avec celles de la partie orientale du Cygne, ont été combinées par les anciens astronomes chinois dans leur Serpent Volant. Pour tout dire, le lézard dessiné par Hévélius à la tête de la procession de ses offrandes à Uranie illustrées dans son Firmamentum Sobiescianum de 1687 ressemble plutôt « une étrange créature à la forme de fouine et à la queue bouclée-». Le tracé que fera Flamsteed de la constellation ressemble davantage à un lévrier, mais est tout aussi grossière; celle de Heis est typiquement correcte. Alpha Lacertae, l'étoile la plus brillante de la constellation affiche une température superficielle de 10 000 K. L'astre, distant de 80 années-lumière est de magnitude 3,90 et possède à 36" d'écart un compagnon de magnitude 12. Bêta Lacertae est située deux fois plus loin que la précédente. C'est une sous-géante de type spectral K0 et de magnitude apparente 4,58. |
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Excursion |
NGC 7209
est un amas ouvert de magnitude globale 7,70. On
y décèle facilement une trentaine d'étoiles.
NGC 7243 est un amas ouvert riche
de plus de 200 étoiles, la plus brillante étant de magnitude
8,43. Sa masse totale est comprise entre 350 et
520 masses solaires. Distance : 2275 années-lumière.
Une études récente, notamment basée sur les résultats
de la mission Hipparcos a permis par ailleurs d'en estimer l'âge
: entre 200 et 300 millions d'années.
L'amas ouvert NGC 7243, dans la constellation du Lézard. Source : The STScI Digitized Sky Survey; compositage : Imago Mundi, © 2011. SS Lacertae est une étoile
de NGC 7243. Ce qui était arrivé à l'étoile
SS du Lézard n'était pas facile à comprendre
Sur les plaques photographiques prises depuis le milieu du 19e
s, puis tout au long de premières décennies du 20e
s., elle montrait des variations de luminosité
bien régulières qui avaient permis de la classer parmi les
variables à éclipses. Il s'agissait
donc d'un système à deux composantes,
dont le plan de révolution était aligné avec l'axe
de visée depuis la Terre et qui s'occultaient
mutuellement au fil de leur périple orbital. Rien de spécial,
donc, jusqu'au début des années 1950. Un peu par hasard,
des astronomes ont constaté que les variations de cette étoile
anodine avaient cessé.
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Repérages |
Le tableau ci-dessous donne les coordonnées (époque J2000,0) des objets du ciel profond mentionnés dans cette page : |
Nom | Ascension droite | Déclinaison |
NGC 7243 | 22h15m15s | 49°53'07" |
NGC 7209 | 22h05m10s | 46°29'46" |
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