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Innervation
(anatomie, physiologie).
- L'organisme est constitué par une infinité d'organites,
de cellules différenciées, qui doivent être en relation,
en connexion intime les uns avec les autres. Or cette relation est établie
par le système nerveux qui est essentiellement un appareil d'harmonisation
et de régulation. C'est grâce à ce système que
toutes les fonctions retentissent l'une sur l'autre, que tous les éléments
d'un même corps vivant sont intimement unis et qu'une cellule retentit
sur toutes les autres et toutes les autres retentissent sur elle.
La complexité de cet appareil est
forcément en rapport avec la complexité même et la
différenciation que présentent les individus. Au bas de l'échelle,
chez les êtres à cellules non différenciées,
il ne saurait y avoir de système nerveux; mais, aussitôt que
l'évolution des cellules pour des fonctions différentes se
manifeste, on voit apparaître cet appareil. Dans l'Hydre d'eau douce
constituée par deux feuillets cellulaires accolés, on distingue
des cellules ectodermiques, disséminées dans le feuillet
superficiel et qui paraissent jouer à la fois le rôle de cellules
sensitives et de cellules contractiles. Ces cellules, dites neuro-musculaires,
sont le premier indice de différenciation. Les deux grands appareils
de la vie de relation : système nerveux et système musculaire,
sont encore confondus; mais si l'on s'élève plus haut, chez
les autres Coelentérés même, la distinction est désormais
établie.
Les cellules nerveuses disséminées
d'abord dans l'ectoderme tendent à se grouper, à se relier
entre elles par des fibres commissurales. Du groupement de ces cellules
résultent des amas ganglionnaires qui, peu à peu, abandonnant
la région ectodermique d'où elles dérivent, iront
former de véritables centres nerveux. Chez les Astéries,
les Echinodermes, on trouve autour de l'orifice buccal un anneau nerveux
avec des renflements ganglionnaires. Chez les Mollusques, ces renflements
ganglionnaires tendent à se rapprocher pour constituer chez quelques-uns
de ces êtres, chez les Céphalopodes en particulier, des masses
nerveuses qui, par leur volume, leur complexité, peuvent être
comparées aux centres nerveux des animaux supérieurs.
Ce qu'il importe de retenir, c'est la formation
d'un axe central, de plus en plus central et perfectionné que l'animal
est plus élevé, et la prépondérance de plus
en plus marquée de la partie supérieure de son axe.
Les éléments qui président
à l'innervation sont de trois ordres : les cellules des centres
nerveux, les nerfs et les appareils de terminaisons périphériques
qui subissent des différenciations particulières suivant
les fonctions sensitives ou motrices auxquelles elles président.
Il nous suffit de signaler la différence des nerfs en nerfs avec
ou sans myéline). Enfin les cellules des
centres nerveux présentent également de grandes variétés,
que les travaux de Golgi, de Ramon y Cajal ont, en leur temps, commencé
à permettre d'entrevoir.
Les cellules nerveuses constituent des
unités, les neurones de Waldeyer, ayant
des contacts entre elles par de véritables articulations constituées
par leur expansion et les arborisations terminales des fibres nerveuses;
la multiplication même des contacts parait être en rapport
avec la complexité fonctionnelle de la cellule. C'est ainsi que
les cellules de l'écorce cérébrale du cervelet présentent
une diversité remarquable de prolongements : tiges radiales,
panache terminal, expansions basilaires, alors au contraire que, dans les
éléments nerveux spécifiques des sens comme les spongioblastes
de la rétine, ces prolongements sont supprimés. (Dr
P. Langlois). |
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