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Inflorescence

On nomme inflorescence, du latin inflorescere = fleurir, la disposition des fleurs sur la plante, ou leur arrangement sur le rameau qui les porte. La fleur étant un véritable bourgeon, sa situation dépend du mode général de distribution de tous les bourgeons sur la plante, c'est-à-dire de ce qu'on nomme la ramification. Tantôt les bourgeons modifiés en fleurs sont épars et isolés les unes des autres; tantôt ils sont réunis en grand nombre, de manière à former sur la plante des bouquets de fleurs diversement disposés, et qu'on appelle volontiers des inflorescences, en donnant à ce mot le nouveau sens d'assemblage de fleurs qui ne sont séparées entre elles par aucune feuille proprement dite.

Il convient donc de distinguer dès l'abord les fleurs solitaires qui se présentent seules à l'extrémité d'un axe portant d'ailleurs au-dessous des feuilles modifiées ou non, par le voisinage de la fleur. La renoncule bulbeuse, la tulipe, la grande pervenche sont des exemples de fleurs solitaires.

Dans un groupe de fleurs ou inflorescence on trouve parfois des feuilles florales ou bractées; les axes florifères se nomment des pédoncules, et les divisions qu'ils peuvent présenter sont appelées des pédicelles. En considérant l'ensemble d'une inflorescence, on y reconnaît bien un axe primaire, pédoncule commun d'où naissent tous les autres. On le nomme aussi rachis; ses divisions se distinguent facilement en axes secondaires, tertiaires, etc., d'après leurs rapports de position avec le rachis ou axe primaire.

Les inflorescences sont très variées, et leur étude est un des points difficiles de l'organographie; cependant les travaux de Roeper et les recherches des frères Bravais, ont beaucoup éclairci l'étude comparative des principales formes d'inflorescence. La fleur est un rameau transformé, et représente par conséquent le développement d'un bourgeon. Deux cas peuvent se présenter : 

1° Les bourgeons transformés en fleurs, qui constituent l'inflorescence, sont les bourgeons terminaux de la tige et des rameaux les plus élevés qu'elle ait produits; alors l'inflorescence est terminale, c'est-à-dire que l'axe primaire est terminé par une fleur, et les ramifications qu'il produit au dessous d'elle se terminent également chacune par une fleur; l'axe primaire est arrêté dans son allongement, puisque la fleur ne produit aucune branche; aussi toute inflorescence terminale est en même temps définie. Elle a pour caractères que l'axe principal se termine d'abord par une fleur; puis des bractées opposées ou verticillées qui se trouvaient à sa base naît un nouvel axe, quelquefois deux ou même un plus grand nombre, que termine toujours une fleur, et sur chacun de ces  nouveaux axes se présente le même phénomène. Ces inflorescences ont reçu le nom général de cyme; on les observe dans les végétaux à feuilles-opposées. Les nouvelles fleurs qu'elle peut produire naîtront latéralement au-dessous de la fleur terminale, et l'inflorescence, au lieu de s'allonger, se développera en largeur à partir de son axe. 

Comme dans cette disposition la fleur qui s'épanouit d'abord est ordinairement celle qui termine l'axe primaire, puis celles qui terminent les axes secondaires, et ainsi de suite en s'éloignant du centre, Roeper a donné à cette inflorescence un troisième nom : inflorescence à floraison centrifuge. On peut étudier cette disposition d'inflorescence sur la petite centaurée, erythraea centaurium (gentianées), sur l'oeillet de poète, dianthus barbatus (caryophyllées), les lychnides, lychnis, le céraiste, cerastium (même famille).

2° Les bourgeons transformés en fleurs sont les bourgeons axillaires ou latéraux de la branche florifère; alors l'inflorescence est axillaire; c'est-à-dire que les fleurs naissent latéralement de l'axe primaire à l'aisselle des feuilles florales ou bractées. C'est tout l'opposé de ce que nous venons de voir; l'axe primaire peut s'allonger indéfiniment, puisque son bourgeon terminal n'est pas arrêté par sa transformation en fleur; toute inflorescence axillaire est donc indéfinie. Elle a pour caractères que les fleurs se développent à l'aisselle des bractées parfois réduites à de simples écailles, que l'axe primaire ne porte pas une fleur à son extrémité, et que la floraison commence par les fleurs les plus éloignées de l'axe primaire, c'est-à-dire les plus extérieures. 

En outre, puisque l'axe primaire, centre de l'inflorescence, est en végétation à son extrémité, la floraison, au lieu de commencer, par ce point central, commence nécessairement par les axes secondaires les plus inférieurs, c'est-à-dire les plus anciennement produits, et en même temps les plus éloignés du centre. Roeper a donc pu désigner l'inflorescence axillaire sous la dénomination d'inflorescence à floraison centripète. Comme exemple d'inflorescences axillaires faciles à étudier, on citera la rose trémière, althaea rosea (malvacées), l'aubépinier, crataegus oxyocantha (rosacées), le groseillier, ribes rubrum (grossulariées), etc.

Chacune de ces sections comprend des formes variées d'inflorescence que l'on a pu relier entre elles en supposant, pour passer de l'une à l'autre, des modifications par allongement ou raccourcissement de l'axe primaire et des axes secondaires. On peut établir ainsi une demi-douzaine de genres d'inflorescences, comprenant une vingtaine d'espèces auxquelles on a pu appliquer des noms particuliers : 
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Inflorescences axillaires
ou indéfinies
Grappes Grappe : Muguet
Panicule : Vigne
Thyrse : Lilas
Corymbes Corymbe simple : Cerisier
Corymbe composé : Sorbier
Epis Epi simple : Rose trémière
Epi composé : Blé
Chaton : Chêne
Cône : Sapin
Spadice : Serpentaire
Régime : Bananier
Ombelles Ombelle simple : Primevère
Ombelle composée : Carotte
Capitules Capitule : Scabieuse
Calathide : Dahlia
Sycône : Figuier
Inflorescences terminales
ou définies
Cyme dichotome : Petite centaurée
Cyme trichotome 
Cyme scorpioïde : Myosotis
Cyme contractée : Oeillet de poète

Si l'on prend la grappe pour point de départ, en allongeant progressivement les axes secondaires, on passe aux corymbes; en raccourcissant, au contraire, les axes secondaires; on passe naturellement aux épis, chatons, cônes, etc. Si l'axe, primaire de la grappe est entièrement raccourci, on obtient les ombelles. Si enfin l'axe primaire et les axes secondaires raccourcis sont confondus en un plateau charnu, réceptacle commun des fleurs de toute l'inflorescence, on arrive aux capitules, calathides, sycônes. Les diverses espèces d'inflorescences terminales ne se relient pas si bien entre elles, et offrent souvent des combinaisons assez compliquées au premier abord. Ainsi les cymes scorpioïdes ont l'aspect d'une fausse grappe enroulée, parce qu'elles ne donnent toujours successivement qu'une fleur du même côté de l'axe primaire et non pas une de chaque côté. L'axe ainsi chargé d'un seul côté s'enroule en queue de serpent présentant ses fleurs sur le côté, convexe de l'axe enroulé; tels sont l'héliotrope du Pérou, le myosotis des marais. La cyme contractée qui résulte du raccourcissement des axes secondaires et de l'axe primaire de la cyme prennent l'apparence d'une ombelle ou d'un capitule, comme dans l'oeillet de poète et beaucoup de Labiées.

On a désigné sous le nom d'inflorescences mixtes un certain nombre de groupements de fleurs, où l'on observe la disposition axillaire dans certaines parties et dans d'autres la disposition terminale. Ce mélange n'est même pas rare et, si on donnait la même importance à la ramification de toutes les parties de l'inflorescence, on éprouverait souvent de grands embarras. Il faut se préoccuper avant tout de la disposition du pédoncule ou axe principal et des axes secondaires par rapport à lui; c'est là ce qui caractérise vraiment le mode d'inflorescence. (Ad. F.).
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Dahlia.
Fleurs de Dahlias.
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