| L'indicatif est un mode des verbes qui exprime l'état ou l'action d'une manière positive, certaine et absolue. Il reçoit, en français, 8 modifications : le présent j'aime, l'imparfait j'aimais, le passé défini j'aimai, le passé indéfini j'ai aimé, le passé antérieur j'eus aimé, le plus-que-parfait j'avais aimé, le futur j'aimerai, le futur antérieur j'aurai aimé. En latin, ces modifications se réduisent à 6 : amo, amabam, amavi, amaveram, amabo, amavero. Elles sont en grec au nombre de 7, mais elles peuvent s'élever jusqu'à 10, à l'actif. Dans beaucoup de cas, l'emploi syntaxique de l'indicatif n'est pas le même en français, en latin, en grec; ainsi, en français et en grec, on dit avec l'indicatif : «-Dites-moi qui vous êtes, où vous allez si vous viendrez, etc. » Il faut, dans ce cas, le subjonctif en latin. Les Grecs disent : « Envoyez-moi quelqu'un qui est capable de me rendre ce service »; dans ce cas, le latin et le français emploient le subjonctif. Le grec dit : « Faites en sorte que vous serez digne de l'estime publique »; le français et le latin disent « que vous soyez ». L'indicatif accompagne souvent les conjonctions grecques et latines signifiant avant que, cela est tout à fait contraire à l'usage de la langue française. Mais un fait remarquable commun aux trois langues, c'est l'emploi de l'indicatif à la place du conditionnel. Ainsi, Voltaire dit : « Stanislas était perdu, s'il restait », pour dire « eût été perdu, s'il fût... ». On dit dans les trois langues « il fallait, oportebat ou oportuit, edei, ekren » dans le sens conditionnel; et l'on dit indistinctement « je puis citer ou je pourrais citer, je pouvais ou j'aurais pu citer, etc. ». (P.). | |