| Styrie. - Région centrale de l'Autriche, correspondant au bundesländ de Steiermark; capitale : Graz. A l'époque romaine, la Styrie actuelle faisait partie du Norique, sauf la bande orientale et le Sud compris dans la Pannonie. Après les Celtes taurisques, disparus sous la domination romaine, elle vit passer les Wisigoths et les Ostrogoths, les Huns, les Rugiens, les Lombards, les Francs, les Avares. En 595, les Slaves Wendes (Vendes) prévalurent au Sud, puis ils refoulèrent les Avares même de la vallée de la Mur. Seulement ils y rencontrèrent les Bavarois; ceux-ci propagèrent le christianisme et l'obédience de leur archevêque de Salzbourg. La marche wende ou de Carinthie subit le choc de l'invasion hongroise : au Xe siècle, elle avait assez grandi pour que l'on pût détacher du duché de Carinthie une marche de Carinthie comprenant la vallée moyenne de la Mur et le bassin supérieur du Raab. En 1056, on place à la tête le comté Ottokar de Steyr, dont le nom est demeuré celui du pays. Ses descendants l'agrandirent jusqu'aux limites administratives actuelles du bundesländ et même au delà du Semmering. Ottokar IV, que Frédéric Barberousse avait fait duc (1180), transmit par le traité du Georgenberg (1186) son héritage au duc d'Autriche, Léopold V, lequel le recueillit en 1192. A l'extinction de la famille ducale des Babenberg en 1246, la Styrie fut disputée entre la Bavière, la Hongrie et Ottokar de Bohème; celui-ci l'emporta en 1260; mais Rodolphe de Habsbourg la lui enleva et la donna à titre héréditaire à son fils Albert (1283). La Styrie est restée ensuite aux Habsbourg. Lors du partage de 1365 entre Albert III et Léopold III, elle fut attribuée à ce dernier avec la Carinthie et le Tyrol; un partage entre les fils de Léopold lui donna pour duc Ernest (1406-1424), dont le fils, Frédéric III, réunit de nouveau tous les domaines des Habsbourg. En 1456, il hérita des comtés de Cilli. La Réforme provoqua une crise; les Styriens, qui y étaient favorables, réclamèrent la tolérance religieuse. Ils ne l'obtinrent qu'en 1575 et 1578 des diètes assemblées à Bruck par leur duc Charles, le fils cadet de l'empereur Ferdinand Ier, auquel le partage de 1564 avait attribué la Styrie, la Carinthie et la Carniole. Le duc appela les jésuites (1570) et fonda l'école supérieure de Graz (1586) pour combattre la Réforme. Son fils, Ferdinand II, le futur empereur, qui prit le pouvoir en 1596, abolit la tolérance et persécuta avec une violence méthodique les protestants; les pasteurs furent expulsés; les bourgeois mis en demeure d'abjurer ou de quitter le pays; beaucoup émigrèrent. Ferdinand Il réunit en 1619 les domaines de la maison d'Autriche qui n'ont plus été divisés. Charles VI fut le dernier à tenir compte des divisions originelles, à se faire prêter serment comme duc de Styrie (1728) et à confirmer les coutumes. La Styrie fut à la fin du XIXe siècle un des centres de l'influence allemande et libérale, surexcitée par les tendances fédéralistes et réactionnaires de la minorité slovène. (A.-M. B.). | |