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Le Sobrarbe
est un ancien comté d'Espagne.
Situé au Nord de l'Aragon,
dans la province actuelle de Huesca, et à peu près dans le
territoire du district judiciaire (partido judicial) de Boltaña.
L'étymologie du nom est discutée. Quelle qu'elle soit, le
mot apparaît de bonne heure, dans les chroniques, mêlé
avec les premiers mouvements de résistance contre les Maures
du côté des Pyrénées aragonaises. Un certain
lñigo Arista ou Garci-Jimenez, peut-être comte de Sobrarbe,
est cité comme le premier roi ou chef des chrétiens qui résistaient
à l'invasion musulmane. Il est vraiment impossible de se reconnaître
dans le dédale des légendes qui entourent les origines de
l'Etat de Sobrarbe, puis d'Aragon.
Les apparences sont favorables à
l'existence, dans la région des Pyrénées
espagnoles, de quelques comtés ou territoires qui se sauvèrent
de la conquête musulmane ou rejetèrent bientôt les envahisseurs,
vraisemblablement avec l'aide des Francs.
De ces comtés fut celui de Sobrarbe, dont le premier chef connu
est peut-être ce Garci-Jimenez des chroniques. Le centre navarrais,
après s'être débarrassé de l'ingérence
franque (824), se développa plus rapidement que les autres avec
lesquels il fit des alliances pour combattre contre les musulmans; et à
la fin du Xe siècle probablement,
Sobrarbe était absorbé par le royaume de Navarre
qui s'étendait jusqu'à Urgell dans la Catalogne.
Plus tard, à la mort du roi Sancho (1035), la Navarre fut divisée
entre les fils de celui-ci, dont Gonzalo devint seigneur des comtés
de Sobrarbe et Ribagorza. A la mort de Gonzalo, son frère Ramiro,
roi d'Aragon, hérita de Sobrarbe qui, depuis, resta uni à
la couronne.
Le
Fuero de Sobrarbe.
Le nom de Sobrarbe est aussi mêlé
à une légende concernant les origines du droit politique
aragonais, sous le nom de fuero de Sobrarbe. On a supposé
que les nobles qui aidèrent Garci-Jimenez ou quelque autre chef
primitif dans la constitution du royaume de Sobrarbe, débattirent
avec lui une espèce de constitution par laquelle la souveraineté
du monarque restait dépendante de celle des nobles. La célèbre
formule-: « Nous qui valons autant
que vous et tous joints plus que vous » et l'origine du Justicia
d'Aragon appartiennent à la même légende, aujourd'hui
détruite par la critique. Muñoz y Romero et La Fuente, qui
ont étudié à fond ce sujet, ont aussi mis en lumière
que le prétendu fuero est une mystification
du XIIIe ou du XIVe
siècle, - popularisé par le prince de Viana, accueillie et
augmentée par Blancas. (R. Altamira). |
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