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Les Portes caspiennes

Dans l'Antiquité, les Portes caspiennes (Caspaei Pylae) désignaient un passage ou col stratégique près de la mer Caspienne. Cette appellation provient du grec et du latin, Pylae signifiant "portes" et Caspaei faisant référence à la région de la mer Caspienne. L'emplacement exact des Portes caspiennes reste incertain, car les auteurs antiques les situent à des endroits variés. Cependant, on pense qu'elles désignaient principalement un ou plusieurs cols permettant de traverser les montagnes entre les plateaux iraniens et les régions plus au nord, notamment vers la mer Caspienne.

Sur certaines cartes anciennes, les Portes caspiennes sont situées de manière différente, mais elles sont toujours marquées comme des points de passage essentiels. Les Portes caspiennes sont parfois associées à des passages dans la chaîne de l'Elbourz, dans l'actuel nord de l'Iran. Les montagnes de l'Elbourz bordent la mer Caspienne et séparent les plateaux iraniens des zones côtières. Plusieurs passages dans cette région, en particulier près de la ville de Hyrkania (actuel Gorgan en Iran), auraient pu correspondre aux Portes caspiennes des textes anciens. Mais on localise aussi ces passages dans le Caucase.

• Le col de Darial. - Situé dans le nord de la Géorgie actuelle, entre le massif du Grand Caucase et la frontière avec la Russie, le col de Darial a  été parfois identifié comme l'une des principales Portes caspiennes. Il permet de traverser les montagnes du Caucase par une vallée étroite, constituant ainsi un passage naturel entre les terres au nord de la mer Caspienne et la région sud-caucasienne.

• La porte de Derbent. - Derbent est une ville fortifiée en Russie, au bord de la mer Caspienne, à un endroit où les montagnes du Caucase se resserrent, créant une passe étroite vers le sud. Cette ville et sa fortification stratégique ont servi de point de contrôle pour les empires successifs (Perse, Sassanides, Arabes, etc.) qui souhaitaient empêcher ou contrôler les mouvements entre les steppes au nord et la Perse au sud. Les Sassanides ont renforcé Derbent avec une muraille qui bloquait ce passage, connue sous le nom de "Mur de Derbent". Parfois appelé la "muraille du Caucase", ce système défensif a permis de protéger les territoires perses contre les invasions du nord. 

Les auteurs grecs et romains, tels que Strabon, Pline l'Ancien et Ptolémée, mentionnent ces "Portes caspiennes" comme un point stratégique pour le contrôle des territoires iraniens. Parfois, ils confondaient les Caspaei Pylae avec d'autres passages du Caucase, mais l'intention générale reste la même : ces passages étaient d'une importance militaire et commerciale cruciale. Ils constituaient une barrière naturelle qui aidait les empires de la région, notamment les Achéménides et les Parthes, à se défendre contre les incursions de populations nomades venues des steppes d'Asie centrale, comme les Scythes, puis les Huns, les Alains, et plus tard les Mongols. Ces passages servaient également de route commerciale, permettant la circulation des marchandises entre la Perse, la région caspienne et le reste de l'Asie. Dans la culture populaire et les légendes, les Portes caspiennes sont également évoquées dans des récits d'Alexandre le Grand, qui aurait, selon certaines légendes, tenté de sceller ces passages pour protéger son empire des peuples des steppes.
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Dictionnaire Territoires et lieux d'Histoire
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