|
Dans
la mythologie et la géographie antiques, on nommait Hespérie les
terres situées à l'ouest du monde connu par les Grecs
et les Romains. Le mot vient du grec Ἑσπερία
(Hespería), qui signifie "terre de l'ouest", dérivé de Hesperos,
le dieu du couchant. Dans la pensée et l'imaginaire antiques, l'Hespérie
fait référence à des régions lointaines vers le couchant, là où le
soleil se couche.
Pour les Grecs, l'Hespérie
pouvait désigner l'Italie, située
à l'ouest de la Grèce continentale. Dans certains mythes, l'Italie
est ainsi appelée "Hespérie" pour évoquer sa situation géographique.
Pour les Romains, en revanche, l'Hespérie s'appliquait aux régions
encore plus occidentales, comme la péninsule Ibérique. Les Romains voyaient
ces terres d'Hispanie comme l'ultime
Hespérie, représentant les confins occidentaux de leur empire et, plus
symboliquement, les limites du monde civilisé.
Dans la mythologie
grecque, l'Hespérie a aussi une dimension mythologique. Elle est associée
aux Hespérides, les nymphes qui vivaient
dans un jardin merveilleux situé aux limites du monde occidental, là
où se trouvait l'arbre aux pommes d'or. Ce jardin des Hespérides
était protégé par Ladon, un dragon, et représentait
un lieu de richesses et de mystères, souvent lié au mythe des travaux
d'Héraclès. Le terme Hespérie évoquait,
dans l'imaginaire grec puis romain, un lieu de beauté, de richesses et
de terres inconnues, souvent perçu comme mystérieux, voire paradisiaque.
Le concept de l'Hespérie symbolisait aussi la quête de terres nouvelles
et l'expansion vers des territoires lointains.
Des poètes et écrivains
antiques comme Virgile ont utilisé l'Hespérie
pour poétiser les conquêtes et l'expansion vers l'ouest. Dans l'Énéide,
par exemple, Virgile désigne l'Italie comme l'Hespérie, la "terre promise"
où Énée et les Troyens
exilés sont destinés à fonder une nouvelle civilisation. Cette idée
d'une Hespérie promise ou rêvée a renforcé le symbole de l'ouest
comme une destination de renouveau et de richesse. |
|