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L'Hadramaut ou Hadramaout est une région du Sud de la péninsule Arabique, comprise principalement dans le Yémen. S'une superficie de près de 200 000 km², elle a pour limites au Sud l'océan Indien sur une étendue de 400 à 500 km, à l'Ouest le Yémen, au Nord le désert de Dahna, à l'Est les contrées du Chihr et du Mahra. Cette région était autrefois divisée en un grand nombre de petits Etats gouvernés par des cheikhs indépendants. La table ethnographique de la Bible mentionne ce pays sous le nom de Hatzarmaveth que les Grecs rendirent par celui de Khatramôtitis. Ce nom, d'après l'étymologie, signifierait « présence de la mort ». Le Hadramaut est longtemps resté la région la moins connue de toute la péninsule arabique, même des auteurs orientaux. Le premier Européen qui ait pénétré dans l'intérieur de ce pays inhospitalier est te voyageur allemand de Wrede qui le visita en 1843.. A partir de la mer, le pays, doucement incliné, est tout semé de hauteurs isolées et de petites chaînes à sommets plats et nus, s'élevant en moyenne à 450 et 500 m au-dessus de la plaine. Les ravins, présentant d'étroites bandes d'alluvion, sont les seules parties susceptibles de culture. C'est là, du reste, que se concentrent les agglomérations urbaines, nombreuses et prospères. Cette zone méridionale s'étend jusqu'à une crête parallèle à la côte et dont les plus hauts sommets s'élèvent à plus de 2000 m, tels sont le djebel Khor, le djebel Korn, le djebel Tahoura, le Kaur-Saïbân au Nord de Makalla. Cette crête forme le point d'appui d'un plateau intérieur qui va s'inclinant vers la Dahna ou il se termine brusquement par une falaise granitique de 300 m de hauteur. Le versant méridional des monts du Hadramaut est sillonné de dépressions profondes où les wadis roulent l'eau des très rares averses. Du Yémen à l'Oman, les montagnes s'abaissent graduellement, le djebel el-Kamar et le djebel Sahban sont les dernières cimes importantes; puis de larges brèches, envahies par des coulées de sable, isolent les massifs. Le littoral, qui se développe dans son ensemble en une légère convexité vers la pleine mer, est bordé d'escarpements et de falaises jusqu'au ras Madrak, puis de dunes qui forment le trait d'union entre la mer et le désert. Le trait dominant de la surface du plateau est une large et profonde vallée demi-circulaire. Cette immense vallée est connue dans son parcours par un grand nombre d'appellations (Minwa, Hadjarim, Mosseïla), mais est surtout connue sous le nom de Wadi Doân ou de Wadi Masilah. Cette région admirablenient arrosée est, suivant de Wrede, la seule fertile et peuplée du Hadramaut. Ce voyageur cite plus de quarante villes ou villages échelonnés sur les pentes de ce cours d'eau ou de ses embranchements; on y découvre des bois de palmiers, des champs de culture s'élevant en terrasses et sillonnés de petits canaux, mais le wadi Doân arrive épuisé à la côte. C'est le Hadramaut proprement dit. Tarim et Chibam, distantes d'une quarantaine de kilomètres, sont les deux principales localités de cette contrée. Les autres villes situées dans la même dépression sont : al-Qatn, Say'un, Qasam, Alsowm, Fuqma. Qishn (Kéchin) est la résidence du grand cheikh de la région du Mahra, pays de sables mouvants, habité par une population pauvre; Sayhut, Haswayn et Dhalkut (Oman), sont des havres de pêche comme Qishn. Dans le Beled Beni-Isa, le port d'Al-Mukalla (Moukalla) est le principal de la région. Il sert de marché à la ville de Souk el-Bazar et aux riches vallées de l'intérieur. Habban est la principale ville du Shabwah (Beled el-Hadjar, Beled Beni-Yahva); ses ports sont Bal-Haf et Bir-Ali (Sultanat Wahidi de Bir Ali Amaqin). Depuis le Moyen âge, l'organisation politique de cette région est restée assez lâche. Les Bédouins y ont eu une multitude de cheikhs indépendants; de même nombre de villes ou de villages. Nominalement le sultan de Chibam a été regardé comme supérieur aux autres cheikhs du Hadramaut, mais son autorité était subordonnée aux moyens matériels qu'il a de la faire reconnaître. La langue parlée au Hadramaut, du moins dans la zone côtière, est le mehri, lanhue sud-arabique, qui diffère sensiblement de l'arabe vulgairement parlé dans le Yémen. (P. Ravaisse). |
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