| Voie Émilienne, Émilie (latin : Aemilia). - Ce mot a désigné d'abord la via Aemilia, c.-à-d. la route qu'en l'an 187 av. J.-C. le consul M. Aemilius Lepidus fit construire au Nord des Apennins depuis Ariminum (Rimini) jusqu'à Placentia (Plaisance) sur le Pô. Cette route, qui à Rimini rejoignait la voie Flaminienne venant de Rome, formait une espèce de boulevard stratégique le long du Pô. Les principales stations étaient les colonies fortifiées de Bologne, Modène, Reggio, Parme et Plaisance. Elle subsista jusque dans les derniers temps de l'Empire, et toujours sous ce nom; elle était administrée par un curator spécial. Lorsque sous Auguste l'Italie fut divisée en un certain nombre de régions, cette partie commença à s'appeler la région de la voie Emilienne : elle était la huitième dans le classement fixé par Auguste. A partir du second siècle, on dit couramment l'Emilie, et dans le Bas-Empire l'Emilie forme une province italienne, gouvernée par un juridicus d'abord, puis par un corrector, enfin par un consulaire. Jusque vers l'an 395, elle paraît avoir été réunie à la province voisine de Ligurie. Les limites de l'Emilie étaient marquées par l'Apennin, la Trébie, le Pô : Ravenne y fut rattachée vers 395. L'Emilie a subsisté, comme nom et comme limites, bien au delà de l'empire romain. (C. J.). | |