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Le
Choa
ou Shewa est une région historique située au centre de l'Éthiopie.
Cette province est associée à la fondation du royaume de Choa, une entité
politique importante qui a contribué à l'unification de l'Éthiopie
moderne. Sa capitale historique était Ankober,
avant que d'autres villes comme Addis-Abeba
ne deviennent plus importantes.
L'histoire du Choa
remonte à l'époque médiévale. Dès le Xe
siècle, la région est peuplée par divers groupes ethniques, notamment
les Amharas, les Gurages et les Oromos.
Le Choa devient progressivement un centre de pouvoir pour les dynasties
chrétiennes après l'effondrement du royaume d'Aksoum
et la fragmentation du pouvoir éthiopien.
Vers le XIIIe
siècle, la région devient le théâtre de conflits entre différents
royaumes chrétiens et musulmans. Cependant, c'est sous la dynastie salomonide
que le Choa commence à s'affirmer comme une entité politique distincte.
Les chefs locaux, souvent d'origine amharienne, prennent de l'importance
et établissent leur pouvoir dans la région montagneuse.
Le Choa devient un
véritable royaume indépendant au XVIIIe
siècle, sous la direction de la dynastie des Menz, une lignée de seigneurs
locaux qui revendiquent une origine salomonide. Le roi (ou negus)
Sahle Selassie (règne de 1813 à 1847) est l'un des souverains les plus
célèbres de cette dynastie. Il centralise le pouvoir, développe l'agriculture,
et renforce l'armée, ce qui fait du Choa un royaume prospère et puissant.
Sous Sahle Selassie, la capitale du Choa est fixée à Ankober, une ville
perchée dans les montagnes, offrant une position stratégique. Ankober
devient un centre politique, commercial et religieux important pour la
région.
Le Choa prend une
importance décisive avec l'ascension de Menelik
II, petit-fils de Sahle Selassie. En 1865, Menelik devient roi de Choa.
Ambitieux, il s'engage dans une série de campagnes pour étendre son territoire,
soumettant les régions voisines. Il s'impose rapidement comme un prétendant
au trône impérial éthiopien, et en 1889, il devient l'empereur d'Éthiopie
après la mort de Yohannes IV. Menelik II transfère la capitale d'Ankober
à Addis-Abeba, fondée en 1886, qui devient rapidement un centre urbain
et politique majeur. Sous Menelik, le Choa joue un rôle clé dans l'unification
de l'Éthiopie moderne. Sa victoire à la bataille d'Adoua
en 1896 contre les Italiens consolide son pouvoir et protège l'indépendance
de l'Éthiopie.
Le Choa est non seulement
un centre politique, mais aussi un bastion de l'orthodoxie éthiopienne.
Les églises de la région, ainsi que les traditions liturgiques, ont une
grande influence sur le christianisme éthiopien. La région a également
un riche patrimoine architectural, avec de nombreux monastères et églises
historiques. Au XXe siècle, le Choa continue
de jouer un rôle prépondérant en tant que région centrale de l'Éthiopie.
Même après la réorganisation administrative du pays sous le régime
Derg (1974-1991) et l'instauration d'un système fédéral en 1995, le
Choa reste une région importante dans la politique et l'économie éthiopiennes.
Aujourd'hui, le Choa est divisé en plusieurs régions administratives,
notamment l'Oromia et l'Amhara, mais son héritage historique est toujours
présent, particulièrement à travers les monuments, les traditions culturelles
et la mémoire de l'époque où Ankober était la capitale du puissant
royaume de Choa. |
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