| Le Chirvan, c.-à-d. Marche, est une ancienne région riveraine de la mer Caspienne, sur le revers méridional du Caucase, et qui correspond à peu près à l'actuel Azerbaïdjan. Il a d'abord répondu à l'ancienne Atropatène; réuni au Daghestan, il portait aussi le nom d'Albanie (ou Albanie du Caucase). Il fut longtemps une province la Perse, qui la céda à la Russie impériale, en 1813. Le Chirvan avait pour bornes au Nord le Daghestan, au Sud l'Erivan et la Kura, à l'Ouest la Géorgie, à l'Est la mer Caspienne. Sa capitale était Chamakie (Chemakha), au pied du Caucase, ville très décue depuis le XVIIIe siècle. Le Caucase envoie dans l'lntérieur de cette contrée de nombreux rameaux, qui séparent les bassins particuliers des affluents de la Kura C'est dans le Chirvan que le Caucase, en s'abaissant vers la Caspienne, se termine par la presqu'île d'Apcheron, dont la ressource en pétrole est aujourd'hui exploitée, mais qui dans le passé a frappé l'imagination par plusieurs phénomènes de la nature liés à la présence de cette richesse du sous-sol. Ainsi, en plusieurs endroits près de la mer, des puits, soit naturels, soit artificiels, se remplissent de naphte noir et blanc; ces puits ont une vingtaine de mètres de profondeur. Cette presqu'île a aussi des lacs salés, un volcan dont les éruptions sont boueuses; enfin, dans une plaine aride, séparée par deux collines basses de la mer, dont elle est peu éloignée, on voit, en différents endroits, des flammes s'élever de crevasses à la surface du sol. On divisait le Chirvan provinces, dont les chef-lieux étaient : Vieille-Chamakie, Bakou, Nouchi (Noukha), Chouchi (Choucha). Bakou, aujourd'hui capitale de l'Azebaïdjan, est située dans la presqu'île d'Apcheron, sur le bord de la mer Caspienne, est adossée au mont Berchbarmak. Shemaka (Chamakie), qui a été la ville la plus célèbre du Chirvan jusqu'au XVIIIe s, se trouve à 180 km plus à l'Ouest, au pied des contreforts méridionaux du Caucase. En allant au sud on traverse la plaine de Mogan; c'est celle où l'armée de Pompée, voulant pénétrer en Hyrcanie et sur les rives de la mer Caspienne, fut contrainte de s'en retourner, par la multitude de serpents qu'elle y trouva. Une autre armée fit de mêmes rencontres beaucoup plus tard. En 1800, le général Zoubev, allant attaquer Salian, ville située sur la Kurar, près de son embouchure, campa dans cette plaine à la fin de l'automne. Les soldats, en creusant la terre pour dresser leurs tentes, trouvaient à chaque moment des serpents engourdis, comme ces reptiles le sont en hiver. Ils couvrent la steppe en grand nombre durant l'été. | |