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La Carmanie, Carmania,
est la partie orientale de l'ancienne Perside
proprement dite. Le nom ne paraît que depuis Alexandre.
Hérodote et l'inscription perse de Béhistoun
ne la mentionnent pas. Ce dernier document place en Perse
la ville de Târavâ, en grec Taruana, en persan
Taraoun, qui, en vérité, appartient à la Carmanie.
D'après les Anciens, la Carmanie
était une région fertile et surtout célèbre
par son sable contenant de l'or. Elle se divisait en Carmanie propre et
en Carmanie déserte qui fait déjà partie de la Médie,
en se divisant en Cabadène et en Antémitis. Cette dernière
offrait d'immenses plaines de sable, incultes, salées, presque solitaires;
cependant l'on y élevait des moutons renommés.
La Carmanie propre dont nous nous occupons
spécialement était habitée du temps de Darius
par le peuple des Utiens, retrouvé dans le texte de Béhistoun
sous le nom de Yutiyâ. Elle était limitée à
I'Est par la Gédrosie, au Nord par
la Médie. Le fleuve principal était le Bagradas, aujourd'hui
Medjerdah.
A l'intérieur, la capitale était
Carmana, aujourd'hui Kerman, siège des restes des Guèbres,
Throasca Portospana, Thaspis, Alexandria; sur la côte, Nepista, Ila,
Tarsia, Sidodona et Harmozia, aujourd'hui Bender-Abbas.
Vis-à-vis de la Carmanie, et appartenant
à cette province, est l'île Oaracta, importante par ses pêcheries
de perles, aujourd'hui Ormuz.
La Carmanie antique est représentée
aujourd'hui par les provinces iraniennes de Laristan
et de Kerman. Des princes Seldjoukides
ont régné sur le Kerman de 1062 à 1187. La partie
Sud du Kerman dépendait autrefois de l'imam de Mascate.
Il est possible que le nom de la peuplade
qu'Hérodote désigne sous le nom de Germaniens soit
identique aux habitants de la Carmanie. (J. Oppert). |
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