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On appelait jadis
Barbarie ou Etats barbaresques une région de l'Afrique
septentrionale. Elle était ainsi nommée des Berbères,
ses habitants indigènes. Dans l'Antiquité,
la Barbarie comprenait la Maurétanie,
la Numidie, l'Afrique propre, la Byzacène,
la GĂ©tulie et la Zeugitane des Anciens,
ainsi qu'une portion de la Cyrénaïque.
Durant la période allant du XVIe siècle
jusqu'au début du XIXe siècle, le terme
d'Etats barbaresques a été appliqué principalement aux régences
d'Alger (Algérie), de Tunis (Tunisie),
de Tripoli (Libye), et à l'État indépendant
du Maroc, ainsi qu'Ă l'Etat de Sidi-Hescham.
Etats qui formait par conséquent la partie la plus importante du Maghreb.
Après la chute de
Grenade en 1492 et l'expulsion des musulmans
et des juifs d'Espagne, beaucoup de réfugiés
se sont installés en Afrique du Nord. À la même époque, les Ottomans
commençaient à étendre leur influence en Méditerranée occidentale,
et ils ont pris le contrôle de plusieurs villes côtières d'Afrique du
Nord. C'est dans ce contexte que les États barbaresques se sont développés,
sous la forme de régences ottomanes, excepté le Maroc qui était un royaume
indépendant.
• Régence
d'Alger. - Fondée par les frères Barberousse
au début du XVIe siècle, Alger
devient une base importante pour les corsaires sous la protection ottomane.
Alger reste une régence ottomane jusqu'à la conquête française en 1830.
• Régence
de Tunis. - Tunis devient également une régence ottomane en 1574.
Elle bénéficie d'une certaine autonomie tout en payant un tribut à l'Empire
ottoman. Tunis Ă©tait un centre de piraterie
important, mais aussi un centre de commerce et d'artisanat.
• Régence de
Tripoli. - La régence de Tripoli, située dans l'actuelle Libye,
était aussi une base corsaire. Elle était plus vulnérable aux attaques
européennes, notamment par les chevaliers
de Malte et par les expéditions américaines au début du XIXe
siècle.
• Royaume du
Maroc. - Contrairement aux régences ottomanes, le Maroc
était un État indépendant. Il menait aussi des activités corsaires,
mais à une échelle moindre que les autres États barbaresques.
Les États barbaresques
se sont surtout illustrés par leurs activités de piraterie en Méditerranée
et même dans l'océan l'Atlantique.
Les corsaires barbaresques s'emparaient des navires marchands européens
et enlevaient des marins et des passagers pour en faire des esclaves ou
demander des rançons. Ils effectuaient aussi des raids sur les côtes
européennes, capturant des esclaves et pillant des villages. Ces côtes,
en particulier celles du sud de l'Espagne,
de la France, de l'Italie, et jusqu'Ă l'Islande,
étaient régulièrement leur cible. Les captifs européens étaient souvent
réduits en esclavage et travaillaient dans des conditions très dures,
notamment à Alger et à Tripoli. Certains étaient rachetés par leurs
familles ou par des ordres religieux comme les Trinitaires ou les Mercédaires.
Au début du XIXe
siècle, les puissances européennes et les États-Unis
commencent Ă s'opposer plus vigoureusement Ă la piraterie barbaresque.
Entre 1801 et 1815, les États-Unis mènent deux guerres contre les régences
de Tripoli et d'Alger pour mettre fin aux attaques contre leurs navires.
Ces conflits affaiblissent considérablement la capacité des États barbaresques
à pratiquer la piraterie. En 1816, une flotte britannique dirigée par
Lord Exmouth attaque Alger, forçant la régence à libérer de nombreux
esclaves européens et à limiter ses activités corsaires. La conquête
d'Alger par la France en 1830 marque la
fin de la régence d'Alger, et progressivement, les autres régences tombent
sous le contrôle européen, mettant fin à l'ère des États barbaresques. |
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