| Baie d'Hudson. - Vaste baie de l'océan Atlantique, sur les côtes septentrionales de l'Amérique du Nord, entre les 51° et 61° lat. N. Elle forme à son extrémité Sud-Est la baie de Saint-James et a 1410 km du Nord au Sud, 965 km de l'Est à l'Ouest. Le détroit d'Hudson, long de 820 km, la relie à l'océan Atlantique; le canal de Fox à l'océan Glacial boréal. Son entrée est rétrécie par la grande île Southampton et l'île Mansfield. Les fleuves qui y débouchent ont un bassin de 7 millions de km². Ses trois affluents les plus considérables sont : le Churchill, le Nelson et la Severn. Découverte par Weymouth en 1602, elle reçut le nom d'Hudson qui l'explora en 1610.. La Compagnie anglaise de la baie d'Hudson, formée en 1670, possédait sur ses bords un territoire, principalement occupé par les Inuit, qui s'étend de l'océan Arctique au Nord aux Etats-Unis au Sud, et depuis le Labrador à l'Est jusqu'à l'Océan Pacifique à l'Ouest. Les îles de Vancouver et de la Reine-Charlotte dépendaient de ce territoire. Cette Compagnie a créé des établissements et des forts pour faciliter et protéger son commerce des pelleteries avec les habitants. Compagnie de la Baie d'Hudson. La Compagnie de la Baie d'Hudson (Company of Adventurers trading in Hudson's Bay), fondée en 1670 en Angleterre par le prince Robert, est restée jusqu'en 1870 en possession de la plus vaste partie des territoires qui appartiennent aujourd'hui au Canada Sa prospérité date du traité d'Utrecht. Elle eut à subir la concurrence de la Compagnie du Nord-Ouest, fondée en 1783 et faisant comme elle le commerce des fourrures, principal revenu de ces déserts glacés. En 1821, les deux Compagnies fusionnèrent. En 1838, la Compagnie vit renouveler ses privilèges pour vingt et un ans. Mais elle vit successivement restreindre son domaine d'exploitation par la cession de l'Oregon aux Etats-Unis (1846), la constitution de la colonie de Colombie Britannique (1858), la perte de l'île de Vancouver (1859) et celle du Manitoba. Enfin, en 1869, les Canadiens qui se plaignaient de ce monopole en obtinrent la suppression. Un traité conclu en 1869 attribua à la Compagnie une indemnité de 300,000 livres sterling, plus 50,000 acres de terres et le vingtième du sol de la bande fertile des territoires de la Compagnie. Celleci subsista d'ailleurs pendant plusieurs décennies et continua son commerce de fourrures. Elle avait son siège à Londres où résidaient le gouverneur et le conseil. Au-dessous de ceux-ci vennaient les facteurs en chef et les commerçants en chef auxquels étaient réservés les deux cinquièmes du bénéfice net. Les employés étaient surtout des Ecossais, les chasseurs des Franco-Canadiens ou des métis français. Le commerce avec les Indiens ne se faisait que par voie de troc et les marchandises étaient centralisées dans 450 factoreries groupées en départements de Montréal, du Sud (ch.-l. Fort Moose), du Nord (ch.-l. York sur la baie d'Hudson et Winnipeg), de l'Ouest Victoria). La Compagnie avait des vapeurs sur la rivière Rouge et la Saskatchewan et sur l'Océan. (A.-M. B.). | |