|
. |
|
L'Amhara
est une région (auj. avec le statut d'Etat) située dans le nord-ouest
de l'Éthiopie, vers les sources du
fleuve Bleu, à l'Ouest du Tacazzé. Elle a pour capitale
Gondar.
On y parle une langue particulière connue sous le nom d'amharique.
L'Amhara est principalement constitué de hauts plateaux, qui font partie du massif éthiopien. Le relief de la région est montagneux avec des altitudes variant de 1500 à plus de 4 000 mètres. Les montagnes du Simien, au nord de la région, sont particulièrement notables, avec des sommets comme le Ras Dashen qui est le plus haut sommet d'Éthiopie, culminant à environ 4550 mètres. La région est traversée par plusieurs cours d'eau importants, dont l'Abay (ou Nil Bleu) qui prend sa source dans les montagnes du Simien et joue un rôle central dans l'hydrologie de la région. L'Amhara abrite également le lac Tana, le plus grand lac d'Éthiopie, situé au sud-ouest de la région. Le lac Tana est une source vitale pour l'Abay et est entouré de monastères historiques importants. Les zones élevées bénéficient d'un climat de type tropical de montagne, avec des températures modérées et des précipitations saisonnières. Les régions plus basses ont un climat plus chaud et plus sec. Les variations climatiques influencent l'agriculture et les ressources en eau dans la région. La végétation de l'Amhara varie selon l'altitude. Dans les régions montagneuses, on trouve des forêts de montagne, tandis que les zones plus basses peuvent présenter une végétation de type savane ou semi-aride. L'agriculture est une activité clé, avec des cultures de céréales telles que le teff, le blé, et le maïs, ainsi que des cultures de légumes et des plantations de café dans certaines parties de la région. Les hauts plateaux de l'Amhara sont favorables à l'agriculture en raison de la qualité des sols et du climat tempéré. Les terrasses agricoles sont courantes dans les zones montagneuses pour maximiser la surface cultivable et réduire l'érosion. La région est également un important producteur de bétail et de produits laitiers. L'Amhara est riche en histoire et en culture. La ville de Gondar, par exemple, est célèbre pour ses châteaux et églises historiques, classés au patrimoine mondial de l'Unesco. Histoire.
Après le déclin d'Aksoum, l'Éthiopie a traversé une période de fragmentation. À partir du XIIIe siècle, la dynastie salomonide, prétendant descendre de la reine de Saba et du roi Salomon, a pris le contrôle du trône éthiopien. Les Amharas ont été au centre de ce pouvoir, notamment avec l'essor de la ville de Gondar, qui est devenue la capitale de l'Empire au XVIIIe siècle. Gonda est devenue une ville importante sous l'empereur Fasilides dès le XVIIe siècle. et est restée un centre de pouvoir et de culture pendant plusieurs siècles. Elle a vu la construction de nombreuses églises, châteaux et palais. Les Amharas ont ainsi consolidé leur influence en tant que groupe ethnique dominant dans l'administration impériale. Du XVIIIe au XIXe siècle, l'Éthiopie a connu une période de division politique appelée le Zemene Mesafint ( = l'ère des princes), où le pouvoir central s'était affaibli, laissant place à des seigneurs de guerre régionaux. Durant cette période, les Amharas ont souvent été en compétition avec les Oromos et les Tigréens pour le contrôle du trône. La fin de cette ère est marquée par l'ascension de l'empereur Téwodros II (1855-1868), qui, bien que d'origine mixte amhara et oromo, a réuni l'Éthiopie sous une autorité centrale forte. Les empereurs suivants, Yohannes IV (de Tigré) et Ménélik II (d'Amhara), ont joué un rôle clé dans l'unification de l'Éthiopie moderne et la résistance contre les colonisations européennes, notamment lors de la victoire d'Adoua en 1896. L'empereur Haïlé Sélassié, originaire de la noblesse amhara, a dirigé l'Éthiopie pendant une grande partie du XXe siècle (1930-1974). Sous son règne, l'Amhara est devenu le centre politique et culturel de l'Éthiopie, avec la langue amharique érigée en langue officielle de l'État. Toutefois, cette centralisation a aussi créé des tensions avec d'autres groupes ethniques, particulièrement les Oromos, les Tigréens et les peuples du sud de l'Éthiopie. Le renversement d'Haïlé Sélassié en 1974 par le régime communiste du Derg a conduit à une période de répression intense. Le Derg, dirigé par Mengistu Hailé Mariam, a tenté de centraliser davantage le pouvoir tout en imposant une idéologie marxiste. Les Amharas ont perdu leur position dominante au sein de l'administration, mais la région a subi les mêmes souffrances que le reste du pays sous ce régime, notamment lors de la famine des années 1980. Après la chute du Derg en 1991, l'Éthiopie a adopté une constitution fédérale basée sur l'ethnicité, donnant naissance à des États régionaux autonomes, dont celui de l'Amhara. Cependant, cette organisation fédérale a exacerbé les tensions ethniques, notamment entre les Amharas et les Tigréens, ainsi qu'avec les Oromos. Depuis 2018, des tensions internes existent au sein de l'Amhara, notamment en raison de questions d'identité et de revendications territoriales avec les régions voisines. |
. |
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|