Grand Harle ou Harle commun.

Les Harles, en effet, ne viennent à terre que pour nicher ou se reposer et passent la plus grande partie de leur vie dans l'eau, nageant et plongeant avec plus d'aisance encore que les Canards. Ce sont même, pour le dire en passant, ces habitudes qui ont fait donner aux Harles le nom générique de Mergus (de mergere = plonger), et à une de leurs espèces le nom vernaculaire de Bièvre, c.-à-d. de Castor, en vieux français.

Les Harles se nourrissent presque exclusivement de poissons dont ils font une très grande consommation. Cependant, ils ne sont pas assez répandus pour causer de bien graves dommages sur les côtes, à l'embouchure des rivières ou dans les lacs. 

Dans le Nord de l'Ancien Monde nichent trois espèces de ce genre qui visitent plus ou moins régulièrement nos contrées pendant la saison froide; ce sont le Harle bièvre (Mergus merganser L.), le Harle huppé (M. serrator L.) et le Harle piette (M. albellus L.). Dans ces trois espèces, dont la troisième est de taille notablement plus petite que les deux autres, le mâle offre sur son plumage des teintes nettement tranchées, du noir à reflets verdâtres, du gris et du blanc pur, tandis que la femelle est nuancée de brun, de roux et de gris cendré. 

Quelques Harles, plus ou moins semblables aux précédentes, habitent aussi les régions septentrionales du  Nouveau-Monde et le Brésil, et d'autres formes, plus différenciées et plus habilement colorés, pour lesquelles on a créé le petit genre Merganetta, vivent dans les Andes du Pérou et du Chili. (E. Oustalet).