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L'habitat,
habitatio, des Latins, d'une espèce vivante particulière
(d'une population spécifique) est la zone écologique ou environnementale
où elle vit ordinairement. C'est le milieu qu'elle préfère,
parce qu'il présente un certain ensemble de conditions physiques
nécessaires à son existence. Le lieu particulier que chacun
d'eux recherche dans la même contrée constitue ce qu'on appelle
la station. Les grandes lois, les causes qui règlent la distribution
des êtres vivants sur le globe sont : les unes physiques et tiennent
à leur nature, à leur organisation ou aux agents extérieurs
qui les entourent; les autres, historiques, tiennent aux événements
géophysiques de grande ampleur qui ont affecté notre planète
sur de très longues périodes : déplacement et formation
des continents et des mers, élévation des montagnes, changements
climatiques, etc.
Un premier fait très important à
noter, c'est l'énorme disproportion qui existe entre les organismes
vivants que l'on rencontre sur la terre ferme et ceux que l'on trouve dans
les eaux douces et dans la mer. La très grande majorité des
êtres est aquatique, à tel point que l'on a très tôt
vu dans les eaux le foyer producteur des premiers organismes. C'est, en
effet, dans les eaux que l'on trouve, parmi les animaux, cette immense
série des infusoires et autres Protozoaires,
la grande majorité des Mollusques,
des Annélides,
et parmi les Vertébrés, toute
la classe des Poissons, bon nombre de
Reptiles, et surtout de Batraciens
et quelques groupes des Mammifères.
Parmi les végétaux,
presque toutes les plantes d'une organisation
simple et même un grand nombre dont l'organisation est plus compliquée.
Le genre de nourriture joue ainsi un rôle
important dans les causes qui déterminent l'habitat des animaux.
Dans les pays tempérés où l'on trouve une quantité
considérable de plantes graminées, abondent les animaux granivores,
mais surtout les herbivores si précieux pour l'alimentation de l'humain
dont les populations denses et serrées occupent ces contrées.
Dans les pays intertropicaux eux-mêmes, certaines régions,
de vastes plaines, ou des vallées humides couvertes de gras pâturages
nourrissent des quantités prodigieuses de ces mêmes herbivores,
qui, à leur tour, deviennent une des conditions de l'habitation
des lions, des tigres, des panthères, etc., qui les parcourent dans
tous les sens, et dont l'alimentation se trouve ainsi assurée.
On peut dire, en résumé,
que la flore d'une contrée est en rapport
avec la faune que l'on y trouve, et que si, par
une cause quelconque, l'un de ces deux termes vient à changer, l'autre
ne tarde pas à subir à son tour de grandes modifications.
Que l'on se représente par exemple le déboisement, le défrichement
d'un pays, ausssitôt et à mesure que les végétaux
diminuent ou que de nouveaux viennent les remplacer, on voit disparaître,
en partie du moins, les animaux auxquels ils servaient de nourriture, et
ceux qui à leur tour faisaient leur proie de ces derniers.
C'est encore la nécessité
de rechercher leur nourriture qui détermine pour une grande part
les grandes migrations chez les animaux. Telles on voit ces myriades de
gazelles qui, dans les vastes plaines de l'Afrique australe, après
avoir dévoré l'herbe de toute une contrée, s'en vont
par bandes à la recherche de nouveaux pâturages, suivies par
les animaux carnassiers, leurs implacables ennemis. Tels encore nous voyons
disparaître des pays tempérés, aux approches de l'hiver,
la plupart de des oiseaux insectivores qui fuient
dans des climats plus chauds à la recherche des insectes
devenus quand vient la saison froide.
L'habitat de telle ou telle population
animale et de telle ou telle population végétale est encore
déterminée d'une manière bien remarquable par l'influence
de la température atmosphérique; les lions ne peuvent vivre
que sous la zone chaude de l'Afrique; les rennes dépérissent
et meurent si on les transporte des froideurs du Nord dans l'Europe
méridionale; un grand nombre de plantes, tel que l'ananas, ne peuvent
croître en pleine terre dans les pays tempérés. Inversement
des zones climatiques similaires peuvent abriter une faune et une flore
différentes suivant les continents, du fait d'histoires différentes.
(DGS). |
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