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Le gouvernement
est l'autorité qui exerce la souveraineté dans un État. Le Gouvernement
ordonne, l'Administration exécute. Il y a trois formes de souveraineté
dont peut relever un gouvernement : la Monarchie, l'Aristocratie,
la Démocratie. Un gouvernement peut être absolu, despotique ( Absolutisme,
Despotisme), ou constitutionnel, c.-à -d. réglé dans ses actes par une
Constitution. Ce dernier est dit aussi représentatif et parlementaire.
Le gouvernement a eu pour principe, selon les temps :
1° la supériorité des qualités
personnelles;
2° la supériorité de l'âge;
3° la supériorité de la naissance;
4° la supériorité de la fortune.
Tout gouvernement a au moins trois fonctions
simples, mais importantes, à remplir : protéger la société contre les
attaques ou les violences des autres nations indépendantes; garantir chaque
membre de la société contre les effets de la malveillance et de l'injustice
de tout autre membre; enfin ériger et entretenir certains établissements
utiles au public, soit parce qu'il n'est jamais dans l'intérêt d'un individu
ou d'un petit nombre d'individus de créer et d'entretenir pour leur compte,
par la raison que les dépenses occasionnées par ces établissements surpasseraient
les avantages que pourraient en tirer les particuliers qui les soutiendraient
à leurs frais, soit parce que l'existence établissements est jugée
indispensable au maintien de principes dont l'état est garant (égalité
des citoyens devant l'acccès à l'éducation, à la santé, etc.).
D'autres fonctions peuvent être dévolues
à l'Etat et donc relever de l'action du gouvernement. Partout, dans les
faits, le gouvernement est chargé de rendre à la société un grand nombre
de services collectifs, en concurrence ou non avec l'industrie privée.
Dans les sociétés antiques, et même à l'origine des sociétés modernes,
alors que l'esprit d'association n'avait point encore pris son essor, le
gouvernement seul pouvait exécuter les grands travaux d'utilité publique
: c'est ainsi que s'est établi le principe d'après lequel l'État doit
rendre à la société les services collectifs dont l'industrie particulière
ne se chargerait pas, et qui sont cependant considérés comme indispensables
au bien-être de la société.
Après la révolution soviétique de 1917
et la formation de l'URSS ,
en 1922, premier Etat reposant sur cette doctrine, les questions sur les
fonctions dévolues aux Etats déjà très largement agitées au siècle
précédent ont pris une acuité nouvelle. Traditionnellement, en
effet, on a donné à l'Etat trois fonctions simples,
mais importantes, à remplir : protéger la société contre les attaques
ou les violences des autres nations indépendantes; garantir chaque membre
de la société contre les effets de la malveillance et de l'injustice
de tout autre membre; enfin ériger et entretenir certains établissements
utiles au public, soit parce qu'il n'est jamais dans l'intérêt d'un individu
ou d'un petit nombre d'individus de créer et d'entretenir pour leur compte,
par la raison que les dépenses occasionnées par ces établissements surpasseraient
les avantages que pourraient en tirer les particuliers qui les soutiendraient
à leurs frais, soit parce que l'existence établissements est jugée
indispensable au maintien de principes dont l'état est garant (égalité
des citoyens devant l'acccès à l'éducation, à la santé, etc.).
La place et l'importance qu'on accorde
à ses services relève à la fois des traditions politiques du pays et
de choix philosophique et idéologiques. Cela définit des systèmes économiques
qui s'inscrivent entre deux pôles : d'un côté, le libéralisme économique
(à ne pas confondre avec le libéralisme politique) ou économie de marché,
de l'autre le collectivisme ou économie centralisée.
Dans un contexte de libéralisme économique,
les gouvernements ne doivent pas diriger le capital et l'industrie des
particuliers, et il leur faut intervenir le moins possible dans la régulation
des marchés; ils doivent, au contraire, laisser à chacun, tant qu'il
se conforme aux lois, le soin de surveiller ses propres intérêts d'après
ses vues personnelles. L'exécution de cette maxime, estiment les partisans
de ce système, offre la garantie la plus sûre qu'on obtiendra des produits
constants et uniformes pour les besoins de la nation.
Libéralisme
économique et libéralisme politique. - Il convient de ne pas confondre
le libéralisme économique et le libéralisme politique, même si le premier
peut prétendre procéder du second. Ainsi, dira-t-on, pour justifier le
libéralisme économique, que lorsque le gouvernement intervient dans ce
qui peut être laissé à l'initiative de l'individu, il empiète sur la
responsabilité des citoyens; il dénie à ceux-ci la capacité de juger
eux-mêmes de l'étendue et de la nature de leurs besoins, en leur ôtant
le choix des moyens de les satisfaire, et il prend sur lui une responsabilité
correspondante à toute la somme de libertés individuelles qu'il anéantit.
En pratique, le libéralisme économique concerne seulement la liberté
d'entreprise, et non les libertés individuelles. On a pu voir de manière
tragique le découplage entre ces deux formes de liberté au Chili
sous la dictature de Pinochet,
dans les années 1970, où l'économie suivait les doctrines ultra-libérales
prônées par les théoriciens de l'École
de Chicago, tandis que du point de vue
politique un régime autoritaire étouffait toutels les autres libertés.
Dans le contexte collectiviste, toute l'économie
est entre les mains de l'Etat (seules, éventuellement, quelques entreprises
individuelles ont pu subsister dans certains pays ou à certaines époques).
Le gouvernement a dès lors tout pouvoir sur la production. C'est le seul
moyen, pour les partisans de ce système, de faire disparaître les inégalités
sociales. L'Etat étant en principe le garant de l'accès de tous, à égalité,
à la richesse produite.
L'Angleterre, la Suisse et les États-Unis
d'Amérique sont les pays où le libéralisme économique a été depuis
le plus longtemps la règle. A l'opposé, à la suite de la révolution
soviétique qui a ouvert la voie en Russie, et après la Seconde Guerre
mondiale, les pays de Europe de l'Est, ou ailleurs ont adopté ou se sont
vus imposer un système à économie centralisée. Ce système s'est posé
en concurrent du système qui avait cours à l'Est. A l'échelle des temps
historiques il aura été pourtant très éphémère. Après 1978, la Chine
s'est progressivement réinstallée dans la perspective d'une économie
de marché. Et, depuis la disparition de l'Union soviétique, en 1991,
c'est aussi le choix qui a été fait par tous les pays d'Europe. On peut
assurément reprocher à ces systèmes économique le fait qu'ils aient
eu pour corrollaire la constitution de régimes totalitaires, où la main-mise
d'une petite fraction de la population (le Parti, la Nomenklatura)
sur les rouages de l'économie lui assurait son emprise sur la société
tout entière. Mais, pas cela même, l'inefficacité du système économique,
a aussi conduit à l'implosion du système tout entier.
Cela ne signifie pas pour autant que rôle
dévolu aux gouvernements soit désormais le même partout. Il existe toujours
des différences d'appréciation sur ce que doit être l'implication de
l'Etat, qui tient autant aux choix des gouvernement qu'aux circonstances.
Aux Etats-Unis, l'Etat intervient sur l'économie beaucoup que la doctrine
du libéralisme économique qu'on y défend pourrait le laisser penser.
De son côté, la France - de Colbert à De
Gaulle - a eu une forte tradition d'interventionnisme économique,
du fait de son intégration à l'Union Européenne,
se trouve dans une situation la conduisant à un désengagement de l'Etat.
Les transferts de souveraineté qu'induisent pour tous les pays de l'Union
européenne leur intégration dans cette entité supra-nationale est également
un facteur qui agit sur l'évolution de leurs modes de gouvernement. (A.
L.). |
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