.
-

Glandes de Cowper

Le glandes de Cowper (anatomie) sont des glandes de l'urètre propres à l'appareil génital masculin. Déjà signalées en 1864 par Méry (Journal des Savants, n° 17, p. 304), ces glandes ont été minutieusement décrites, dix-huit ans plus tard par Cowper (Philosophical Transactions, t. XXI, p. 364), qui a eu la bonne fortune de leur attacher son nom. Elles ont été bien étudiées à nouveau, en 1849, par Gubler (Th. de Paris), sous le nom de glandes bulbo-uréthrales.

Conformation extérieure et rapports. 
Les glandes de Cowper, glandes de Méry, glandes bulbo-urétrales (tous ces termes sont synonymes), se présentent sous la forme de petites masses arrondies, d'une consistance ferme, d'une coloration blanchâtre, situées en arrière de la base du bulbe, dans l'espace angulaire que forme cette base avec la portion membraneuse de l'urètre. Leur volume varie de la grosseur d'une lentille à celle d'une petite noisette. Haller les comparait à un pois, Winslow à un noyau de cerise.

Au nombre de deux, l'une droite, l'autre gauche, elles se disposent symétriquement de chaque côté de la ligne médiane : un intervalle de 5 ou 6 millimètres les sépare ordinairement l'une de l'autre. Cet intervalle est toutefois fort variable, et  il est à noter que les corps glandulaires sont d'autant plus rapprochés qu'ils sont plus volumineux. Il n'est pas extrêmement rare de les voir, quand ils sont très développés, arriver au contact l'un de l'autre par leur côté interne, au point d'en imposer pour une glande unique, impaire et médiane.

Les glandes de Cowper sont placées dans l'épaisseur de l'aponévrose périnéale moyenne. Elles sont donc en rapport : en bas, avec le feuillet inférieur de cette aponévrose, qui les sépare du bulbe; en haut, avec son feuillet supérieur, qui les sépare de la prostate et de la loge prostatique. Tout autour d'elles se disposent les faisceaux du muscle transverse profond du périnée : le corps glandulaire est pour ainsi dire englobé dans la partie postérieure de ce muscle.

Constitution anatomique, canaux excréteurs.
Par leur constitution anatomique, les glandes de Cowper appartiennent à la classe des glandes en grappe et, comme telles, se décomposent successivement en lobules et acini.

Aux acini font suite dles canalicules excréteurs, qui présentent cette particularité qu'ils sont très larges, mal calibrés, plus ou moins bosselés. Ces canalicules se réunissent les uns aux autres pour donner naissance à des canaux de plus en plus volumineux et finalement se résument en un canal unique, qui émerge de la glande sur son côté antérieur et supérieur.

De là, le canal excréteur commun se porte obliquement en avant et un peu en dedans, traverse le feuillet inférieur de l'aponévrose périnéale moyenne, s'engage peu après dans l'épaisseur du bulbe, arrive sous la muqueuse urétrale, glisse quelque temps au-dessous d'elle et finit par la perforer, pour s'ouvrir sur la paroi postérieure de l'urètre au niveau de la partie antérieure du cul-de-sac du bulbe. Sa longueur relativement considérable, est de 30 à 40 millimètres, dont 10 ou 15 pour la portion intra-bulbaire, 20 ou 25 pour sa portion sous-muqueuse. 

Dans ce long trajet, les deux canaux excréteurs, celui du côté gauche et celui du côté droit, séparés à leur origine par l'intervalle qui sépare les glandes elles-mêmes se rapprochent graduellement l'un de l'autre, arrivent bientôt au contact sur la ligne médiane et, à partir de ce moment, cheminent parallèlement jusqu'à leurs orifices terminaux. 

Ces orifices terminaux sont tout petits, le plus souvent peu ou pas visibles. De plus, ils se disposent différemment sur la paroi urétrale, selon que les canaux excréteurs ont une longueur égale ou inégale : dans le premier cas, ils sont placés côte à côte, à droite et à gauche de la ligne médiane; dans le second, ils sont situés l'un en avant de l'autre et à une distance qui peut varier de 1 à 15 millimètres. Sur un sujet étudié par Sappey, les deux canaux excréteurs s'ouvraient sur la muqueuse par un orifice commun.

Structure microscopique. 
Les acini de la glande de Cowper ne paraissent pas avoir de membrane propre, à moins qu'on prenne comme telle une enveloppe réticulée, de nature-conjonctive, qui se confond avec le tissu conjonctif lâche situé autour des lobules.

Leurs parois sont formées par des cellules pyramidales, mesurant 12 µm de hauteur et disposées sur une seule rangée. Au-dessous d'elles, cependant, se trouve un certain nombre d'éléments, que quelques auteurs considèrent comme constituant une deuxième couche de cellules et qui paraissent comparables aux croissants signalés par Giantuzzi dans les glandes salivaires.

Quant aux canaux excréteurs, ils sont constitués par une enveloppe propre, relativement épaisse, très riche en fibres élastiques. Sur sa face externe s'étale une double couche de fibres musculaires lisses. les unes longitudinales, les autres circulaires. Sa face interne est revêtue par un épithélium à deux couches, finement granuleux (Stilling).

Liquide des glandes de Cowper.
Les glandes de Cowper sécrètent un liquide transparent, de consistance visqueuse, de nature albuminoïde. Comme la prostate et les vésicules séminales, elles se vident dans l'urètre au moment de l'éjaculation et fournissent ainsi au sperme l'un de ses éléments.

Vaisseaux et nerfs. 
Les artères, destinées à la glande de Cowper, proviennent de glande bulbourétrale. branche de la honteuse interne. Les veines vont au plexus de Santorini et, de là, aux veines hypogastriques. Les lymphatiques se rendent aux ganglions hypogastriques. Les nerfs proviennent du honteux interne, branche du plexus sacré.

Signification morphologique
Les glandes de Couper existent chez la plupart des mammifères et, chez quelques-uns d'entre eux, notamment chez les chiroptères, chez quelques carnivores, chez quelques insectivores et chez les singes, elles présentent des dimensions qui sont relativement beaucoup plus considérables que chez l'homme. C'est chez les monotrèmes et les marsupiaux qu'elles paraissent atteindre leur plus haut degré de développement : on en compte deux paires chez la sarigue, trois paires chez le phalanger, trois paires également chez le kangourou.

D'autre part, un certain nombre de faits établissent nettement que, comme la prostate, ces glandes appartiennent bien aux fonctions génitales : c'est ainsi que nous les voyons se développer à l'àge de la puberté, se réduire pendant l'hiver chez les animaux hibernants augmenter de volume à l'époque du rut, s'atrophier à la suite de la castration, etc. Schneidemühl a constaté que l'épithélium sécréteur des glandes de Cowper présentait des différences structurales très nettes, suivant que les sujets étaient émasculés ou non. 

De son côté, Stilling, examinant comparativement les glandes de Cowper du lapin après un isolement de quatre ou six semaines et immédiatement après l'accouplement, a noté les faits suivants : dans le premier cas, les cellules des acini sont volumineuses, nettement isolées les unes des autres et présentant un contenu très clair; dans le second cas, c'est-à-dire après l'accouplement, elles sont plus petites, mal délimitées, finement granuleuses. et, quant aux canalicules excréteurs, d'arrondis qu'ils étaient, ils sont maintenant plus ou moins aplatis et présentent sur des coupes de contours plus ou moins sinueux. (L. Testut).

.


Dictionnaire Les mots du vivant
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2018. - Reproduction interdite.