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La
forme et les dimensions de la Terre
L'histoire de la géodésie |
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On désigne sous
le nom de géodésie la science qui traite des questions relatives
à la forme de la Terre![]() Il n'est pas évident
que l'on se soit préoccupé de la forme et des dimensions de la Terre
depuis des temps immémoriaux. Pendant très longtemps, semble-t-il au
contraire, la question n'avait pas à être posée, puisque la réponse
était évidente. La Terre était plate puisque c'est ainsi que nous la
révèle l'expérience quotidienne; et elle
devait être bornée à l'endroit de sa jonction avec le ciel. Tout au
plus pouvait-on avoir des différences d'appréciation sur la forme de
de cette Terre plate. Etait-elle circulaire ou carrée? Les deux points
de vue se défendent. Et chaque culture aura ses réponses en fonction
de son système de représentations. Ici, on dira que puisque le ciel est
d'évidence circulaire, la Terre auquel il s'adosse doit l'être aussi.
LĂ , on fera valoir l'opposition entre le ciel On doit attendre
au moins le VIe siècle avant notre ère
pour que l'on commence, en Grèce, à tenir véritablement des raisonnements
au sujet de la forme et des dimensions de la Terre. Pour la plupart des
auteurs, elle est encore plate. Mais ce qui change c'est que l'on veut
justifier ses conceptions, car désormais
il n'y a plus de vérité tombée du ciel, l'opinion
de chacun peut ĂŞtre objet Ă contradiction, Ă
débat, et c'est de là que sortira la vérité.
Démocratie
et
spĂ©culation philosophique naissent Ă
la même époque et participent du même mouvement de remise en question
de la parole souveraine. A partir des Ve
/ IVe siècles, les raisonnements des uns
et des autres convaincront ainsi que la Terre ne peut ĂŞtre plate, mais
qu'elle doit être un sphère, isolée au centre d'un cosmos sphérique.
La physique élaborée par Aristote procurera
tous les arguments nécessaires à la consolidation de pareille conception.
Pendant toute la suite de l'Antiquité, et au Moyen âge encore, c'est
cette vision qui l'emportera.
Au XVIIe
siècle et au XVIIIe siècle on va se préoccuper
non seulement des dimensions de la Terre, mais aussi de sa forme exacte
- de sa Figure, comme on dit alors -, car la physique
de Newton laisse prévoir que notre planète |
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L'Antiquité
Les Anciens ont d'abord cru que la Terre A l'époque classique, c'est-à -dire au temps de Platon, d'Aristote, d'Eudoxe, etc, tous ces éléments, ajoutés à des conceptions métaphysiques allant dans le même sens, ont fini par convaincre la plupart des penseurs de la rotondité de la Terre. Celle-ci devait être un globe sensiblement sphérique, libre de toutes parts dans l'espace. Pour Aristote, le plus "raisonneur" de tous, cette conclusion s'ancre dans une conception générale de la nature, autrement dit dans sa physique. Sa conception du mouvement, en particulier, le conduit en effet à la théorie des lieux naturels : chaque corps concourt vers le lieu qui lui est propre; Terre, immobile, doit donc se trouver naturellement au centre du cosmos, et ses parties, également concernées par cette logique, s'organiser de sorte qu'elle lui donnent la forme d'un globe parfait. Si l'on excepte les Atomistes
et les Épicuriens, dont la physique se veut
le contre-pied de celle d'Aristote, tous les courants de pensée de l'Antiquité
vont à partir de ce moment admettre l'idée de
la Terre sphérique. Un pas reste encore à faire : en donner les dimensions,
et ce sont les Alexandrins qui l'accompliront.
A commencer par Ératosthène. Celui-ci compare
la direction verticale Le Moyen âge Contrairement aux idées reçues, on ne
s'est pas soudain mis, au Moyen âge, à croire de nouveau à une Terre
plate. D'abord parce que l'on n'a pas cessé d'y croire dans l'Antiquité,
même après Ptolémée, et ensuite parce que
le meilleur de l'héritage de la science antique continue
de fructifier dans la monde arabo-musulman, oĂą l'on admet volontiers la
sphéricité de la Terre. Une mesure du degré terrestre est même entreprise
au IXe siècle par ordre du calife Almanon,
dans les plaines de Sennâar en Nubie ![]() Carte T-O du manuscrit de Lambertus (XIIe s.). (Bibliothèque de Gand). Dès le début du Moyen âge, des auteurs tels que Grégoire le Grand, et surtout Isidore de Séville, ont promu une image du monde dans la quelle la géographie (comme le reste des sciences) est inféodée à la réflexion théologique. Ils remettent au goût du jour le thème grec de l'oekumène, c'est-à -dire de l'espace occupé par les humains. Car la question désormais est de définir la place de l'humanité au centre de la Création. A la suite d'Isidore vont ainsi fleurir d'étranges cartes du monde, dite carte T.-O ("T dans l'O"). à cause de leur aspect : la répartition des trois continents (Asie, Europe, Afrique) dessine la lettre T inscrite dans la lettre O, des initiales qui peuvent se lire "orbis terrarum". Au XIIe siècle, le Manuscrit de Lambertus (Lambert de saint-Omer) (ci-dessus) fournit l'exemple extrême d'une telle carte. Le monde n'y est plus que mots. Un tel monde, aussi saturé de signes, est un monde que l'on interprète; ce n'est pas un monde que l'on mesure. Il n'a a donc pas de place pour la géodésie. La Renaissance Il faut donc attendre la Renaissance pour que les préoccupations sur la figure de la Terre s'expriment de nouveau. La transformation des modes de pensées qui s'opère alors transparaît dans de nombreux domaines. Cette époque est aussi celle des grandes découvertes maritimes. On voyage désormais "au-delà de l'horizon", et l'on songe même qu'en allant ainsi on pourrait accomplir le tour de la Terre. Mais avant cela, on imagine pouvoir atteindre l'Asie en naviguant vers l'Ouest. Et toute la question devient alors de savoir quelle devra être la longueur de pareille navigation. L'erreur de Christophe Colomb, en 1492, qui se croit déjà aux portes du Japon quand il frôle à peine l'Amérique, montre bien tout le travail qui reste encore à accomplir dans ce domaine. L'expédition dirigée par Magellan, puis del Cano accomplit entre 1519 et 1521 le premier tour du monde et donne aux dimensions de notre planète de plus exactes proportions. Mais il devient de plus en plus impératif de connaître les dimensions du globe, et d'apprendre à y disposer les différents continents. Mercator, en 1569, publie un nouveau type de projection cartographique, spécialement destinée à faciliter son utilisation par les navigateurs. C'est que, parallèlement aux préoccupations purement géographiques on se met aussi à appréhender tout l'espace d'une façon nouvelle. La projection de Mercator défini en relation particulière entre le volume et le plat. A leur manière, les peintres de la Renaissance, qui découvrent l'art de la perspective, ne font pas autre chose. Et, entre les deux, entre les artistes et les géographes, il y aura les arpenteurs. Le métier d'arpenteur, en fait, est déjà attesté depuis le XIIIe siècle. Mais les travaux effectuées ne relèvent que du cadastre. Pour l'essentiel, on mesure des champs en vue du prélèvement de l'impôt. Au XVIe siècle, le nouvelles façons de penser suscitent de nouvelles approches et de nouvelles techniques. Il devient envisageable d'arpenter la Terre tout entière, et quand on se lancera concrètement dans l'entreprise, un siècle plus tard, c'est sous le nom d'arpenteurs que l'on connaîtra les savants lancés dans l'entreprise... On mentionnera ici,
à titre de curiosité, un tout premier essai réalisé 1525 par Fernel,
médecin de Henri II, qui compta le nombre de tours de roues exécutés
par sa voiture, pendant un voyage sur la route d'Amiens,
puis fit des corrections assez arbitraires pour tenir compte des déviations
de la route et, par un hasard heureux, obtint 56 746 toises pour le degré
de France, nombre assez voisin de la vérité. En fait, le personnage clé
de cette évolution est Gemma Frisus. Déjà en
1530, il a proposé une méthode pour déterminer la longitude d'un lieu
à partir de la différence des heures données à un moment par des horloges,
réglés sur des astres. En 1533, dans la deuxième édition de son
Cosmograficus liber Petri Appiani ( Les méthodes de triangulation proposées par Gemma Frisius (et perfectionnées en 1556 par Tartaglia) ont d'abord été mises en pratique par Jacob van Deventer, qui les utilise pour réaliser des cartes des Pays-Bas - les plus précises qu'il y ait eu jusque là . Puis, d'autres arpenteurs suivront, en Angleterre, en Allemagne, en France. Kepler lui-même appliquera ces nouvelles approches, qui peuvent aussi bénéficier désormais des progrès continus en matière d'instruments de mesure géodésique : le cercle hollandais de Jan Pietersz Dou et le graphomètre de Philippe Danfrie voient successivement le jour, en attendant, le théodolite, inventé en Angleterre peut-être dès le XVIe siècle (et perfectionné ensuite par Ramsden au XVIIIe siècle). Les XVIIe et XVIIIe siècles Ce sont donc les
méthodes de triangulation, initiées au siècle
précédent par Gemma Frisius, qui vont permettre
au XVIIe siècle de mesurer avec précision
la longueur d'un arc de méridien Entre-temps, des
raisons théoriques ont suggéré que la forme
de la Terre Encore fallait-il
vérifier cet considérations théoriques. Il suffisait d'étudier la forme
d'un méridien terrestre, et pour cela d'en mesurer quelques arcs à différentes
latitudes Les géomètres et les astronomes se partagèrent donc en deux camps : les uns, les Anglais à leur tête, soutenaient les idées de Newton sur l'aplatissement; les autres, surtout ceux qui en France subissaient l'influence des Cassini, concluaient à un allongement. Des philosophes, étrangers aux sciences, prirent parti dans la querelle. Mais, pour décider la question, il importait d'opérer sur une étendue plus considérable que la France, parce que, sur un arc de quelques degrés, de légères erreurs peuvent avoir assez d'influence pour masquer la véritable marche des résultats. L'Académie des sciences prit donc, en 1734, le parti de faire mesurer un arc de méridien près de l'équateur et un autre près du pôle. Une première équipe, conduite par Godin et La Condamine fut chargée d'une mesure qui fut exécutée au Pérou Une seconde équipe, menée par Maupertuis exécuta l'autre mesure en Laponie. Vers la même époque, en 1739, Cassini de Thury et La Caille reprirent les mesures exécutées en France, et leur travail confirma les résultats trouvés par Picard. D'autres arcs de
méridien, mesurés par la suite, aussi bien au XVIIe
qu'au début du XVIIIe siècle, par divers
observateurs, ont encore confirmé l'hypothèse de l'aplatissement; tels
sont : un arc de près de 10° mesuré dans l'Inde par Lambton
et Everest, un arc d'un degré et demi mesuré
en Pennsylvanie par Mason et Dixon,
un arc d'un peu plus de 2° mesuré en Italie par Boscovich
et Le Maire, un arc de près de 4° mesuré en
Angleterre par Roy, un arc d'un degré et demi environ
mesuré en Suède par Melanderhjelm et
Svanberg; il convient d'ajouter Ă cette liste l'arc d'un peu plus d'un
degré mesuré dès 1750 par La Caille au cap
de Bonne Espérance. Par l'ensemble de ces travaux, l'aplatissement fut
mis définitivement hors de doute. L'idée que la Terre a la forme d'un
ellipsoïde de révolution aplati aux pôles était déjà acceptée par
tous à la fin du XVIIIe siècle. Mais,
à cette époque, d'autres défis étaient à relever qui relancèrent
les triangulations à grande échelle. C'est ainsi qu'à l'occasion de
la réforme des poids et mesures. Delambre et
Méchain effectuèrent, de 1792 à 1798, la mesure
de l'arc de méridien compris entre Dunkerque et Barcelone,
mesure qui a été prolongée au siècle suivant jusqu'à l'île
de Formentera (Baléares On considérait généralement
au XIXe siècle comme démontré expérimentalement
que la forme de la Terre Par exemple, Puissant,
dans un mémoire lu à l'Académie des Sciences,
avait déclaré en 1836 que Delambre et Méchain
avaient commis une erreur dans la mesure de la méridienne de France; c'est
pourquoi l'Observatoire de Paris Ces corrections et
ses affinement ne constituent cependant pas l'essentiel des soucis de l'époque.
T.-F.
de Schubert émit l'idée que la Terre avait la forme d'un ellipsoïde
à trois axes inégaux. Mais on comprit vite que les données disponibles
étaient insuffisantes pour résoudre définitivement le problème.
II était nécessaire d'étendre le réseau des triangulations à la Terre
entière, alors que jusque là , la plupart des mesures avaient concerné
l'Europe. L'effort international nécessaire fut coordonné par le biais
de l'Association géodésique internationale, fondée à Berlin en 1864
/ 67, et au sein de laquelle se dérouleront ensuite tout les grands débats
géodésique. Il fallait aussi mesurer non seulement la longueur des arcs
méridiens aux différentes latitudes, mais aussi mesurer les arcs de parallèles.
Tâche, devenue théoriquement
possible grâce,
notamment aux progrès de l'horlogerie, qui permettaient désormais une
bien meilleure connaissance des longitudes,
mais que la géographie même de notre globe rendait en pratique bien difficile.
Le XXe siècle Le raffinement auquel était parvenue la géodésie à la fin du XIXe siècle a aussi suscité de nouvelles insatisfactions. Et l'on s'est dit qu'il serait nécessaire en particulier de reprendre avec un soin accru les mesures effectuées au Pérou au XVIIIe siècle. En 1899, l'Association internationale de géodésie envoie ainsi dans les Andes, une nouvelle équipe d'arpenteurs, détachés du service géographique de l'armée française, et dirigées par R. Bourgeois et G. Perrier. Pendant sept ans, ils parcourront les cordillères pour aboutir au final à ... une déception. C'est qu'entre-temps, aux États-Unis, J. F. Hayford a mis au point une méthode, qui ne repose plus sur la mesure d'arcs, mais d'aires, et qui permet d'obtenir de bien meilleurs résultats. De nouveaux progrès seront accomplis grâce à elle dans la détermination de la forme de la Terre. En particulier Hayford va proposer une formulation du principe d'isostasie (qui concerne l'équilibre des masses des continents et celle de l'écorce océanique), déjà proposé par G. B. Airy en 1855 et indépendamment par J.-H. Pratt en 1856, à titre d'hypothèse, mais qui deviendra désormais un des fondements de la géophysique. Au XIXe
siècle, on s'était préoccupé des jonctions géodésiques entre les
principaux réseaux de triangulations existants. Dès les premières décennies
du XXe siècle, le problème change d'échelle,
et il ne s'agira plus seulement d'interconnections, mais plus globalement
d'unification des modes de représentation géodésiques. Chaque pays développé
s'est ainsi déjà constitué ou achève son propre système géodésique.
Il y a celui du Japon, de l'Europe, des États-Unis, de la Russie, de l'Afrique,
de l'Australie, de l'Inde, de l'Amérique du Sud
Au début des années 1970, la géodésie était encore fortement dépendante des techniques terrestres traditionnelles comme la triangulation, la trilatération et le nivellement. Ces méthodes, bien que précises localement, étaient lentes, coûteuses et limitées en portée, rendant difficile l'établissement de systèmes de référence globaux cohérents et précis. Les systèmes de référence eux-mêmes étaient souvent nationaux et peu interconnectés, ce qui entravait les études à grande échelle, notamment la compréhension des phénomènes globaux. L'arrivée des satellites artificiels dans les années 1960 avait déjà ouvert de nouvelles perspectives, mais c'est dans les années 1970 que les techniques de géodésie spatiale ont commencé à se démocratiser et à montrer leur plein potentiel. Le développement du Doppler Orbitography and Radiopositioning Integrated by Satellite (DORIS) en France, et surtout du Global Positioning System (GPS) aux États-Unis, a marqué un tournant majeur. Le GPS, initialement conçu à des fins militaires, a vu ses applications civiles se développer rapidement à partir des années 1980 et surtout 1990. La disponibilité de récepteurs GPS de plus en plus précis et abordables a révolutionné la géodésie. Soudain, il est devenu possible de déterminer des positions tridimensionnelles avec une précision centimétrique, voire millimétrique, en n'importe quel point du globe, et ce, de manière relativement rapide et efficace. Parallèlement au GPS, d'autres techniques spatiales ont continué à se perfectionner et à jouer un rôle crucial. La Very Long Baseline Interferometry (VLBI), technique utilisant des radiotélescopes pour observer des quasars lointains, a permis d'établir des repères spatiaux extrêmement précis et stables, servant de fondation au Système International de Référence Terrestre (ITRF). Le Satellite Laser Ranging (SLR), consistant à mesurer avec une grande précision le temps de trajet d'impulsions laser vers des réflecteurs sur des satellites, a contribué à la détermination précise des orbites satellitaires et à l'étude de la rotation de la Terre. Le développement de missions satellitaires dédiées à la géodésie, comme LAGEOS (Laser Geodynamics Satellite) lancé en 1976, a permis d'améliorer la précision de ces techniques et de fournir des données essentielles pour l'étude de la dynamique terrestre. Les années 1980 et 1990 ont vu une explosion de l'utilisation du GPS et des techniques spatiales. Les campagnes de mesure géodésiques sont devenues plus globales et plus précises. La surveillance des mouvements tectoniques, la détection des déformations crustales, l'étude des variations du niveau des mers, et la cartographie à grande échelle ont bénéficié de ces avancées. L'établissement de réseaux géodésiques globaux, comme le réseau IGS (International GNSS Service), a permis de standardiser les mesures et de garantir la cohérence des résultats à l'échelle mondiale. L'amélioration de la puissance de calcul des ordinateurs a également joué un rôle essentiel, permettant de traiter les volumes massifs de données générées par les techniques spatiales et de développer des modèles géodésiques de plus en plus sophistiqués. Le premier quart du XXIe siècleLe début du XXIe siècle a été marqué par le développement de missions spatiales dédiées à la détermination du champ de gravité terrestre. Les missions CHAMP (Challenging Minisatellite Payload for Geophysical Research and Application), GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment) et GOCE (Gravity field and steady-state Ocean Circulation Explorer) ont révolutionné notre compréhension du champ de gravité terrestre. GRACE, en particulier, en mesurant les variations de distance entre deux satellites en orbite basse, a permis de cartographier les anomalies de gravité avec une précision sans précédent et de suivre les variations temporelles du champ de gravité, ouvrant de nouvelles perspectives pour l'étude du cycle de l'eau, de la dynamique des glaciers, des mouvements de masses dans la Terre solide et de la circulation océanique. GOCE, avec son gradiomètre embarqué, a fourni un modèle du géoïde (surface équipotentielle du champ de gravité terrestre coïncidant approximativement avec le niveau moyen des mers) d'une résolution et d'une précision inégalées.Aujourd'hui, la géodésie est une science hautement technologique et multidisciplinaire. Elle repose sur un ensemble de techniques spatiales (GNSS, VLBI, SLR, DORIS), terrestres (nivellement de précision, gravimétrie, inclinométrie) et aéroportées (gravimétrie aéroportée, LiDAR). Les systèmes GNSS se sont diversifiés avec le développement de GLONASS (Russie), Galileo (Europe), BeiDou (Chine) et d'autres systèmes régionaux, offrant une redondance et une précision accrues. L'intégration de ces différentes techniques, combinée à la puissance des outils de modélisation numérique et au développement de l'informatique spatiale, permet de construire des modèles de la Terre toujours plus précis et détaillés. Les applications de la géodésie moderne sont vastes et en constante expansion. Elles couvrent de nombreux domaines scientifiques et sociétaux, notamment : • La géophysique et la géodynamique. - Etude des mouvements tectoniques, de la déformation de la croûte terrestre, de la rotation de la Terre, des marées terrestres, de la structure interne de la Terre et de ses variations temporelles.Les défis futurs de la géodésie résident dans l'amélioration continue de la précision et de la résolution des mesures, dans le développement de nouvelles techniques, comme la gravimétrie quantique, et dans l'intégration de la géodésie dans des systèmes d'observation de la Terre de plus en plus complexes et multidisciplinaires, afin de répondre aux enjeux environnementaux et sociétaux du siècle. |
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