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Aperçu | Pratiquement tout ce que l'on sait sur les étoiles provient de l'information véhiculée par la lumière qu'elles émettent. Vues de la Terre, les étoiles présentent ainsi en première instance deux caractéristiques : elle brillent de différents éclats et affectent des couleurs variées. Les disparités d'éclat (ou de luminosité, ou encore de magnitude, selon la grandeur physique que l'on veut considérer précisément) entre les étoiles sont immenses. Le Soleil, nous apparaît ainsi tellement lumineux qu'il éteint l'éclat de toutes les autres étoiles dès qu'elle se montre au-dessus de l'horizon. Et la nuit, moins de cinq mille, réparties sur toute la voûte céleste se révèlent accessibles à l'oeil nu. Il existe un rapport d'environ 1 à 100 entre les moins et les plus brillantes de ces étoiles. Mais les instruments astronomiques (jumelles, lunettes, télescopes...) sont capable de capter la lumière d'étoiles incroyablement moins lumineuses. Ces différences proviennent en partie à ce que les étoiles se situent à des distances différentes de nous. Pour les comparer, les astronomes distinguent donc entre luminosité (ou magnitude) apparente et luminosité (ou magnitude) absolue, qui répond à l'idée qui l'on pourrait comparer plus objectivement l'éclat de toutes les étoiles si on les plaçait toutes à la même distance de nous. Des apparences et de absolu astronomiques... - Une source lumineuse semble d'autant moins brillante qu'elle est éloignée. Cela tient à la dispersion ou la "dilution" des photons émis sur une surface de plus en plus grande. La luminosité apparente de l'astre concerné varie ainsi selon une loi en inverse du carré de la distance. Pour comparer les astres entre eux, l'apparence ne suffit plus. Il convient de se donner un moyen de définir des propriétés intrinsèques. C'est ce que l'on fait avec la notion de luminosité absolue. Elle correspond, par définition, à la luminosité qu'aurait un astre placé à 10 parsecs (32,6 années-lumière) de l'observateur (La distance des astres).Il apparaît alors que même situées à la même distance, les étoiles auraient des éclats différents. Cela tient à ce qu'elles sont effectivement très différentes les unes des autres comme le révèle de façon encore plus évidente la couleur de leur lumière. Là encore, l'oeil suffit déjà à révéler quelques nuances. Les étoiles sont parfois orangées, et même pour certaines franchement rouges, parfois elles apparaissent blanches, et d'autres peuvent révéler une teinte bleutée. Le Soleil, lui, est jaunâtre. Au télescope ces couleurs sont plus marquées encore. Objectivité de la couleur - Ici encore, les différences possèdent une composante que l'on pourrait qualifier de subjective. Notre perception des couleurs est en effet dépendante de notre physiologie. En particulier, nous voyons blanches les étoiles dont le maximum de luminosité s'effectue en réalité pour des longueurs d'ondes correspondant au vert (et parfois nous voyons, dans les couples stellaires, certaines étoiles vertes alors qu'elles ne sont en fait ni blanches ni vertes...). Mais divers outils (filtres colorés, spectroscopes ou simplement dispositifs collecteurs de lumière autres que l'oeil) permettent ici encore de déterminer de façon non ambiguë la couleur des étoiles, et de l'analyser.L'analyse de la lumière des étoiles à l'aide d'instruments (filtres colorés, spectroscopes...) montre comment l'énergie de ce rayonnement se distribue en fonction de la longueur d'onde des photons émis. Cette distribution est différente selon la température qui règne à la surface de l'étoile : plus une étoile est chaude, et plus elle émet de rayonnements bleus; à l'inverse plus elle est froide, et plus sa lumière est riche en rayonnements rouges). Mais il est possible de tirer des informations bien plus précises en dispersant la lumière des étoiles pour faire apparaître ce que les physiciens appellent leur spectre. Dans un spectre stellaire, des raies sombres (raies d'absorption) permettent notamment et de reconnaître les éléments chimiques dont l'étoile étudiée est faite. La prise en compte de la luminosité intrinsèque d'une étoile et surtout de ses caractéristiques spectrales (révélées en première approche par sa couleur) sont à la base d'un système de classification dit en types et en classes spectrales. Considérées d'un point de vue statistique, à l'aide d'un diagramme dû à Herstzsprung et à Russell, ces paramètres permettent également de cerner les modalités de l'évolution stellaire. | |||||||||||||
Luminosité et magnitude. Plusieurs termes sont employés pour mesurer la quantité de lumière en provenance des étoiles et des autres astres. En premier lieu, on peut utiliser les notions de luminosité, de luminance (ou éclat) et d'intensité lumineuse qui s'appliquent à toute source émettant du rayonnement électromagnétique. La magnitude, elle, correspond à une notion spécifiquement attachée à l'astronomie. La luminosité* - Le terme de luminosité ou de flux lumineux correspond à celui de puissance, quand il est appliqué à un rayonnement électromagnétique. Il s'agit donc de la quantité d'énergie rayonnée - dans toutes les directions - sous forme de photons par une source (lumineuse...) par une unité de temps. La luminosité se mesure en watts ou en joules par seconde.La notion de magnitude* Les astronomes utilisent la notion de magnitude pour caractériser la luminance d'un astre en l'inscrivant sur une échelle logarithmique, plus conforme à la réponse que la physiologie humaine donne au signal lumineux (loi de Fechner) que ne l'est l'échelle linéaire employée pour définir la luminance. La définition de ce concept répond ainsi à une préoccupation très ancienne. Un système d'évaluation a ainsi été été mis en place dès l'Antiquité (disons, à partir d'Hipparque, et dont les principes seront repris par Ptolémée) qui permettait de comparer ces éclats en rangeant les étoiles visibles à l'oeil nu en six classes : les plus brillantes étaient dites de première grandeur, les plus faibles de sixième grandeur. L'utilisation des télescopes qui conduit à observer des astres plus faibles que ceux accessibles à l'oeil nu, le recours à la photographie, puis, au XXe siècle, à des détecteurs électroniques chaque jour plus performants, a fait abandonner cet ancien système. Le système actuel dérive du précédent. Il utilise la notion de magnitude, dont la définition permet de donner un sens physique plus objectif que celui de grandeur auquel elle se substitue.
De la même façon que l'on distingue entre luminosité apparente et luminosité absolue, on parle de la magnitude apparente d'un astre, qui correspond à son éclat observé depuis la Terre, et de sa magnitude absolue, qui représente une mesure de la luminosité intrinsèque. Par définition, la magnitude absolue d'un astre est la magnitude (apparente) qu'il aurait s'il était placé à 10 parsecs (soit 32,6 années-lumière) de la Terre. Module de distance* - La comparaison de la magnitude apparente m et de la magnitude absolue M d'une étoile fournit une indication de sa distance. Plutôt que d'évaluer celle-ci en unités habituelles, telles que le parsec (ou éventuellement l'année-lumière), il est ainsi possible de ne considérer que la différence entre magnitude absolue (connue au termes de calculs divers justifiés de façon théorique) et la magnitude apparente (directement mesurée). Cette quantité (µ = m-M) est appelée le module de distance. On la relie à la distance p mesurée en parsecs par la formule : µ = 5.log p - 5.Ajoutons que la magnitude des astres dépend de la sensibilité du récepteur utilisé à telle ou telle longueur d'onde. On définit ainsi une magnitude visuelle, quand le récepteur est l'oeil humain, une magnitude photographique, quand il s'agit de rendre compte de de la réponse au rayonnement reçu d'une émulsion photographique. On parlera encore (dans un contexte plus théorique) de la magnitude bolométrique qui permet d'évoquer la luminosité d'une étoile lorsqu'on prend en compte toutes la lumière émise à toutes les longueurs d'onde. -
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Couleur et température Les distinctions précédentes tirent leur pertinence du fait que les étoiles émettent un rayonnement qui peut se distribuer très différemment de l'une à l'autre, autrement dit, du fait qu'elles ont des couleurs qui peuvent être très différentes. La valeur que l'on donne pour la magnitude d'une étoile (ou d'un autre astre) dépend du domaine du spectre que l'on considère. Pour rendre compte de la couleur d'une étoile, les astronomes doivent dès lors définir ce qu'ils appelleront son indice de couleur. L'indice de couleur* La température
La température effective a une valeur qui diffère un peu de la température de couleur. La distribution de l'énergie rayonnée par une étoile s'écarte d'autant plus de celle d'un corps noir qu'il faut prendre en compte de la rétention d'énergie dont sont responsables les atomes (et parfois les molécules) situées dans les couches située au-dessus de la photosphère. Un phénomène particulièrement important dans le cas des mini-étoiles, suffisamment froides pour que des molécules s'interposent sur des plages étendues du spectre (bandes moléculaires). La définition d'une échelle des températures pour ces étoiles (mais aussi pour les plus chaudes, qui débouchent sur d'autres difficultés) a été le souci de nombreux astronomes au cours de ces dernières années. | ||||||||||||||
Les spectres stellaires La lumière en provenance de la photosphère des étoiles, analogue à celle d'un corps noir, fournit l'une des deux composantes des spectres stellaires : la composante continue. Mais, comme on vient rapidement de l'évoquer, cette lumière traverse aussi avant de nous parvenir les couches de gaz plus élevées de l'atmosphère de l'étoile d'où elle provient. Ces couches sont raréfiées et leurs atomes n'interceptent le rayonnement qu'à des longueurs d'ondes bien définies. Il s'ensuit sur le spectre observé la formation de raies sombres (raies d'absorption) correspondant aux "couleurs" ainsi interceptées, formant des systèmes dont la structure est caractéristique de l'élément chimique intercepteur. Dans le cas des molécules, les raies se complètent de bandes sombres. Mais le principe est le même, et identifier les raies et les bandes d'un spectre permet de de déduire la composition chimique de l'étoile observée (ou du moins de sa surface). L'étude des raies spectrales peut apporter beaucoup d'autres informations. Elles renseignent non seulement sur l'abondance, mais aussi sur la température et la pression du gaz qui en est responsable. Elles peuvent également permettre d'accéder à la connaissance du champ magnétique des étoiles, grâce à un phénomène de dédoublement des raies appelé l'effet Zeeman. Classification stellaire Les spectres stellaires sont également utilisés pour classer les étoiles, et conduisent à la définition de ce que les astronomes appellent des types spectraux. Si l'on complète la classification en tenant compte de la luminosité des étoiles, il est même possible de définir des familles d'étoiles relativement homogènes, témoins des différentes phases d'évolution qu'elles connaissent. L'outil privilégié pour aborder cette question est le diagramme Hertzsprung-Russell, où sont représentées les étoiles en fonction de leur spectre (ou de leur couleur) et de leur luminosité (ou de leur magnitude). Ainsi la classification stellaire, démarrée il y a plus d'un siècle sur des bases plutôt arbitraires révèle-t-elle la logique très rigoureuse dans laquelle s'inscrit le monde des étoiles. | ||||||||||||||
Pagination | Les types spectraux On l'a dit, la répartition de l'énergie lumineuse émise par une étoile en fonction de sa longueur d'onde correspond à ce que les astronomes appellent le spectre de l'étoile. Plus une étoile est chaude et plus son spectre comprend des radiations bleues; inversement plus elle est froide, et plus sa lumière est rouge. La couleur est ainsi un moyen sommaire de distinguer entre les différentes étoiles. Mais existe une façon plus précise, qui consiste à examiner la distribution dans le spectre de différentes raies, généralement sombres (absorption), qui débouche sur la définition pour l'étoile considérée d'un type spectral* déterminé. La classification spectrale des étoiles la plus communément utilisée a commencé à être élaborée dès la fin du XIXe siècle par Pickering et ses collaboratrices, à Harvard, et a pris sa forme actuelle à partir des années 1950, grâce aux travaux, notamment, de Morgan et Keenan. Elle repose sur l'utilisation de sept types spectraux principaux, notés par des lettres majuscules : O, B, A, F, G, K et M. Une séquence qui correspond à des températures superficielles (températures effectives) décroissantes : les étoiles O sont les plus chaudes (et les plus bleues), les étoiles M, les plus froides (et les plus rouges). D'autres types spectraux, plus récents, sont également considérés : W, S, C, et encore plus récemment L et T. A la notion de type spectral s'ajoute celle de classe de luminosité. Celle-ci permet de distinguer notamment les étoiles ordinaires de la séquence principale, d'étoiles de même température (et de même type spectral) mais ayant déjà évolué en géantes. On utilise dans ce cas les chiffres romains allant de I à VI, pour classer les étoiles selon des classes de luminosité décroissante. Lorsqu'on cherche à caractériser dans un diagramme HR la population d'étoiles de la région de la Galaxie dans laquelle se situe le Soleil - comme l'avait fait initialement Hertzsprung et Russell, ou comme le représente la figure ci-dessus réalisée à partir des mesures du satellite Hipparcos - le diagramme révèle que les étoiles se concentrent dans deux régions privilégiées. La première est une grande diagonale, appelée séquence (ou série) principale, qui accueille la majorité des étoiles, dont le Soleil. L'autre zone d'accumulation, dans la partie droite du diagramme, regroupe des étoiles relativement froides (rouges) et plus lumineuses, et constitue la branche des géantes. |
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