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On nomme duvet
les petites plumes dont la tige, très
faible, est garnie de barbes allongées plus ou moins crépues
et non attachées ensemble par leurs filets. Presque tous les jeunes
oiseaux
sont couverts de duvet. Celui-ci les préserve du froid jusqu'au
moment où il est remplacé par les plumes; cependant il persiste
et devient permanent chez les oiseaux qui habitent les eaux et chez ceux
qui ont l'habitude de voler à des hauteurs considérables.
Exposés, dans ce dernier cas surtout, à passer rapidement
d'une température chaude à un froid vif, ils peucveut eux
aussi bénéficier des qualités isolantes du duvet.
Cette moelleuse couverture est, en outre, chez les oiseaux aquatiques,
lubrifiée par une légère couette huileuse, qui empêche
que l'eau ne pénètre jusqu'à la peau
de l'animal.
"Les plumes
qui paraissent après le duvet, écrivait Cuvier,
ne sont que la continuation de celui-ci; chacune des plumes lâches
qui le composent est poussée dehors par celle qui semble lui succéder,
et les premières restent attachées au bout des autres jusqu'à
ce que la dessiccation et le frottement les en séparent. Il ne faudrait
alors peut-être voir dans le duvet que des plumes qui n'auraient
point éprouvé l'action de l'air, ce qui expliquerait pourquoi
la partie cachée des plumes des oiseaux adultes est toujours sous
forme de duvet."
L'industrie a tiré un assez grand parti
de cette substance; on connaît son importance dans la literie, pour
la confection des coussins de toute espèce. Ce duvet se recueille
principalement sur l'estomac, le cou
et le ventre de plusieurs espèces domestiques, telles que l'oie,
le cygne, le canard, etc., d'où on l'arrache à des époques
déterminées; mais le plus précieux, le plus délicat,
le plus moelleux et le plus léger est celui d'une espèce
de canard, l'Eider commun, nommé pour cette raison Édredon.
Le Canard tadorne en fournit aussi d'une très bonne qualité.
Les duvets de cygne et d'oie, quoique d'une bien moindre délicatesse,
sont recherchés pour la literie et les coussins. Celui du Canard
ordinaire est beaucoup moins estimé, surtout celui du canard sauvage.
D'autres animaux ont aussi une espèce
de duvet en naissant, et on le retrouve même chez plusieurs d'entre
eux à l'âge adulte; ainsi les chevaux se couvrent d'une sorte
de duvet, en Sibérie,
aux approches de l'hiver; tout le monde connaît le duvet des chèvres
du Cachemire
avec lequel se fabriquent ces fins tissus si estimés dans le monde
entier.
Le duvet de certains végétaux
est formé par des poils mous, courts et abondants; différents
organes des plantes peuvent en être pourvus, et l'on dit, dans ce
cas, qu'ils sont pubescents; ainsi les feuilles
de la cynoglosse, de la guimauve officinale, les tiges de l'orobanche majeure,
les anthères de la digitale pourprée,
etc. (DGS). |
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