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Eschscholtz,
en 1829, a donné le nom de Cténophores à une
classe de l'embranchement des Cnidaires. (Meigen,
en 1803, avait employé le nom de Ctenophora pour un genre
de Diptères Némocères,
et, en 1870, Blackwall l'a repris pour un genre d'Arachnide.)
«
Les Cténophores, dont la forme très variable, dit Claus,
peut se ramener à celle de la sphère, sont des Coelentérés
libres, de consistance gélatineuse et dont, la symétrie est
birayonnée et symétrique ».
Ils portent à
la surface huit rangées de palettes ciliées (côtes);
ils sont pourvus d'un tube stomacal, d'un système de vaisseaux
et souvent de deux filaments tactiles latéraux, qui peuvent se retirer
dans des poches spéciales. Les Cténophores ne forment jamais
de colonies, ce sont toujours des animaux
simples. La bouche située à l'un
des pôles, souvent entourée de lobes, conduit dans une cavité
gastrique, qui est en communication avec une deuxième cavité
placée à la suite et que l'on appelle l'entonnoir; la séparation
de l'entonnoir et de l'estomac peut se fermer
à la volonté de l'animal, grâce à l'existence
de muscles spéciaux ; c'est de l'entonnoir
que se détachent les vaisseaux, ciliés dans toute leur étendue.
Le pôle opposé à la bouche est occupé par une
grosse vésicule qui contient un otocyste, seul organe connu du système
nerveux chez les Cténophores.
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Coupe
verticale théorique d'un Cténophore (Pleurobrachia).
- a, bouche; b, estomac; c, bourrelet de nature glandulaire; d, entonnoir;
f, caecums; q, canal gastro-vasculaire transversal; h, i, canal gastro-vasculaire
transversal (branches de bifurcation); l, canal méridien; m, canal
tentaculaire; n, poche du tentacule; o, tentacule; p, otocyste; q, palette
ciliée. |
Les côtes,
qui permettent la nage des Cténophores, sont formées par
huit bandes de plaques ciliées, résultant de la soudure partielle
de grands cils, formant des rangées transversales, comme les dents
d'un peigne (kteis
= peigne; foros
= porteur); l'étendue de ces bandes est très variable, elles
sont disposées longitudinalement suivant des méridiens; l'animal
les meut à son gré, soit toutes ensemble, soit par séries.
Chez beaucoup de Cténophores, il existe deux longs tentacules
latéraux, diversement ramifiés et capables de se rétracter
dans une poche, creusée dans la substance gélatineuse; ces
tentacules sont munis d'un canal qui est en communication avec l'appareil
vasculaire; leur paroi est très musculeuse et ils sont chargés
de nématocystes; tous les détails de l'organisation de ces
êtres sont parfois très faciles à saisir, tant leur
transparence est parfaite chez certaines espèces.
Les Cténophores
sont hermaphrodites; les produits
sexuels se forment dans l'appareil vasculaire, sous l'épithélium
cilié qu'ils rompent pour tomber dans le vaisseau; leur développement
est direct, sans métamorphoses.
Les Cténophores sont tous marins et la nature délicate de
leurs tissus, leur transparence, expliquent pourquoi ils vivent au large
et ne fréquentent pas les côtes; c'est pour ainsi dire accidentellement
qu'on les y rencontre parfois en quantité, échoués
sur le sable, comme par exemple le Pleurobrachia pileus sur les côtes
de l'Océan.
On divise ces animaux
en deux groupes : les Tentaculés ( tentacules (filaments
tactiles), servant à se nourrir et à nager) et les Béroïdés
(corps ovale, comprimé latéralement, bords de la bouche entiers).
(R. Moniez). |
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