| Les contraires, un des lieux communs, qui consiste à prouver le sujet en tirant la conclusion de deux idées ou de deux faits opposés. Dans le plaidoyer pour Milon, qui avait fait tuer Clodius, citoyen peu estimé, Cicéron dit aux juges : « Vous siégez ici pour venger la mort d'un homme à qui vous ne rendriez pas la vie s'il était en votre pouvoir de la lui rendre. » Autre exemple : « Si Gracchus, qui a troublé la république, est coupable, Opimius, qui l'a tué, est justifié.-» Les contraires prouvent encore le sujet en disant ce qu'il n'est pas, pour faire entendre ce qu'il est : « Si M. de Turenne n'avait su que combattre et vaincre, s'il ne s'était élevé au-dessus des vertus humaines, si sa valeur et sa prudence n'avaient été animées d'un esprit de foi et de charité, je laisserais à la vanité le soin d'honorer la vanité. S'il avait fini ses jours dans l'aveuglement et dans l'erreur, je louerais en vain des vertus que Dieu n'aurait pas couronnées; mais, grâce à Jésus-Christ, je parle d'un chrétien éclairé des lumières de la foi. » (Fléchier). (H. D.). | |