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Animaux > Oiseaux > Rapaces |
Les Condors |
Les
Condors sont des Rapaces d'Amérique.
Ils méritent, avec les autres Cathartidés
(Urubus et Sarcoramphes) d'être séparés des Vautours
européens pour constituer, sous le nom Vautours américains,
une subdivision importante de l'ordre des Rapaces. Ces oiseaux, en effet,
sont caractérisés non seulement par leur livrée
de couleur sombre, par leur bec surmonté à
sa base de caroncules charnues et par leurs narines communiquant largement
entre elles, mais encore par diverses particularités de leur charpente
osseuse, notamment par la forme de leur tarso-métatarsien, par
la disposition des condyles du tibia,
par le développement du bréchet
qui atteint le bord postérieur du sternum
et par la direction des trous nasaux qui s'étendent longitudinalement
comme chez les Pigeons. Comme A. Milne-Edwards
l'a démontré l'un des premiers, Ce n'est pas, d'ailleurs,
le seul point de contact que l'on remarque entre ces Oiseaux
et les Pigeons.
Le Condor des
Andes.
La femelle n'a pas de crête; la peau de sa tête et de son cou est plutôt brunâtre que rosée, et son plumage est d'un brun noir presque uniforme, avec quelques traces de gris cendré seulement sur les ailes. Les jeunes qui viennent de naître sont couverts d'un duvet grisâtre ou blanchâtre, long et frisé, qui se mélange bientôt de petites plumes noirâtres. La seconde année, des plumes encore plus foncées apparaissent et la collerette blanche se dessine; mais c'est seulement dans la troisième année qu'elle acquiert toute sa largeur et que la crête et les caroncules se montrent chez le mâle. Parvenu à
tout son développement, le Condor mesure plus d'un mètre
de long et deux mètres et demi, trois ou même parfois quatre
mètres d'envergure. Il surpasse donc en grandeur tous les Rapaces
de l'ancien monde, mais il n'est pas, à beaucoup près, aussi
redoutable que certains voyageurs se sont plu à le dire. D'après
d'Orbigny
et Tschudi, il n'attaque pas, comme on l'a prétendu, les Vigognes
et les Guanacos adultes (Les Lamas)
et se borne à suivre les troupes d'animaux sauvages ou domestiques
pour fondre sur les bêtes que des blessures forcent à rester
en arrière de la bande ou qui tombent épuisées par
la faim, la fatigue ou la maladie. Il accompagne le Puma dans ses expéditions,
plane au-dessus du chasseur pour faire son profit du gibier abattu, et,
quand les troupeaux sont en pâturage, il réussit parfois à
enlever à la mère le jeune agneau ou le chevreau qui vient
de naître. Enfin, sur les bords de l'Océan
Pacifique, il recherche les cadavres que
le flot rejette de temps en temps sur le rivage. Une fois repus, les Condors
tombent dans une sorte d'engourdissement, et, quand dans cet état
ils se voient dans la nécessité de prendre leur vol, ils
se hâtent de s'alléger en régurgitant une certaine
quantité de nourriture.
Tête de Condor des Andes (Vultur gryphus) mâle. Photo : T. Voelker (licence : Creative Commons). Ces grands Rapaces ne se perchent jamais sur les arbres et choisissent pour asiles les rochers inaccessibles du haut desquels ils peuvent inspecter la contrée environnante. C'est là aussi que la femelle pond, au commencement de l'année, sur le sol nu, deux oeufs d'un blanc jaunâtre, souvent parsemés de petites taches brunes. Les petits croissent fort lentement sous la protection de leurs parents qui, dit-on, leur dégorgent de la nourriture dans le bec, à la manière des Pigeons. De tous les Rapaces, on peut même dire de tous les Oiseaux, le Condor est assurément celui qui a le vol le plus élevé. Quand Humboldt et Bonpland étaient occupés à herboriser dans la Cordillère des Andes, à la limite des neiges perpétuelles, c.-à-d. à une altitude de 3100 à 4900 m, ils voyaient des Condors planer au-dessus d'eux à une grande hauteur. Enfin d'Orbigny raconte qu'il a aperçu des Condors volant au niveau du sommet de l'Illimani, c.-à-d. à 6500 m au-dessus du niveau de la mer. La plupart des jardins
zoologiques de l'Europe possèdent des Condors
vivants, de sorte qu'il est facile d'étudier les habitudes et le
port de ces magnifiques Rapaces dont on est même parvenu à
obtenir la reproduction en captivité, mais dont on n'a jamais réussi
à assouplir le caractère farouche.
Condor des Andes en vol. Photo : Colegota (licence : Creative Commons). Le nom du Condor vient certainement du mot Conture par lequel les Indiens Quechuas désignaient cet oiseau, et le mot Conture à son tour serait tiré, suivant Santiago Cardenas, des mots Cuncure eder qui exprimeraient l'odeur désagréable exhalée par les Condors. Quoi qu'il en soit, du temps des Incas, Conture ou Cuntur et Puma étaient des appellations nobiliaires et un grand chef était appelé par exemple Apiu Cuntur, le grand Condor, Cuntur Pusac, le chef de huit Condors, etc. Le Condor jouait aussi un grand rôle dans la religion des anciens Péruviens et, de nos jours encore, le coeur de cet oiseau, cru ou desséché et réduit en poudre, passe auprès des Indiens pour un remède souverain contre l'épilepsie. Les V. gryphus habitent la chaîne des Andes depuis l'Equateur jusqu'au sud du Chili et s'avancent au Sud-Est jusque dans les plaines de la Patagonie. Le Condor de Californie.
Cet Oiseau vit parmi
les rochers, mais il descend souvent jusqu'au bord de la mer. Les poissons
forment sa principale nourriture; sous tous les autres rapports il ressemble
à l'espèce précédente. (E. Oustalet).
Condor de Californie. Photo : Finley et Bohlman. |
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