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Diffusion de l'Imprimerie en Italie Subiaco et Rome. L'année même de leur arrivée à Rome, un autre typographe étranger, Ulric Hahn (Udalrichus Gallus, en français Ulrich Le Coq), était venu s'y installer. Il fut accueilli et patronné par le célèbre cardinal Jean de Torquemada (Johennes de Turrecremata); aussi fit-il des Méditations de son protecteur l'objet de sa première publication. Elles parurent là 31 décembre 1467. G.-A. Campano, évêque de Teramo, fut son correcteur. D'autres imprimeries ne tardèrent pas à s'ajouter à ces deux premières. Il nous suffira d'en signaler quelques-unes, sans entrer dans le détail de leurs produits. Ce furent, en 1470; George Laver, protégé par le cardinal Caraffa, et G.-Ph. de Lignamine, l'éditeur de la fameuse Chronique pontificale, dont nous avons plusieurs fois parlé. Vinrent ensuite Adam Rot, clerc du diocèse de Metz, Léonard Pflug, de la Saxe (1472); George Saschel de Reichenhal (1474), E. Planck de Passau, Martin d'Amsterdam, Hugo de Gengenbach et enfin Eucharius Franck ou Silber de Wurzbourg à qui on doit le premier livre imprimé en caractères éthiopiens (1513). Venise. « Nullus est vigoris quia obiit magister, et auctor. »Cette circonstance permit à des concurrents de s'établir. L'année même de la mort de Jean de Spire arrivèrent à Venise deux imprimeurs qui devaient y acquérir une juste célébrité : le Champenois Nicolas Jenson et Christophe Valdarfer de Ratisbonne. L'imprimerie prit un tel développement dans cette ville que, pendant les trente dernières années du XVe siècle, on y vit fonctionner, si on tient compte des imprimeries claustrales, plus de deux cents ateliers. En 1500, il y en avait encore près de cinquante en exercice. Aussi de nombreux perfectionnements y furent-ils apportés à l'art nouveau. Jean de Cologne fit, pour la première fois, usage des signatures, en 1474, dans son Commentaire sur le Code de Baldo (degli Ubaldi) et dans son Commentaire sur Martial de Calderino. Andrea Torregiano d'Asula, le beau-père d'Alde l'Ancien, imprima, en 1488, des Lettres de saint Jérôme dans lesquelles est constaté, pour la première fois, l'emploi simultané des chiffres, des réclames et des signatures. Ottaviano Petrucci obtint du Sénat, le 25 mai 1498, un privilège pour ses impressions musicales en caractères mobiles et fondus. Il convient encore de citer, parmi les imprimeurs qui exercèrent `à Venise, à la fin du XVe siècle, Clément de Padoue, le premier Italien, dit-on, qui ait appris la typographie; Léonard Achates, qui s'installa ensuite à Vicence; Franck Remer de Hailbrunn, Gabriel Petri de Trévise, le Français Jacques Le Rouge (Jacobus Rubeus ou Giacomo de Rossi), Ehrardt Ratdolt d'Augsbourg, Gérard de Flandres, Regnault de Nimègue, Henri de Haarlem, Jean Herbord de Seligenstadt, Luc-Antonio Giunta, qu'on retrouvera à Milan; Jean-Baptiste de Sessa, originaire de Milan; Aldus Pius Romanus, le Crétois Zacharias Caliergi, etc. Lucques. Des offres furent faites, en 1470 et 1472, par les consuls de la ville, à Clément de Padoue, pour qu'il quittât Venise et vint s'installer chez eux, mais on ne sait pas si elles furent acceptées. Le premier livre imprimé à Lucques paraît être le Pétrarque de Barthélemy de Civitale (1477). Henri de Cologne et Henri de Haarlem s'y établirent en 1490. Foligno. Milan. Bologne. Florence. « Seul, dit P. Deschamps, sans notions typographiques, sans guide, sans autre aide que celle de ses deux fils, il découvrit les procédés jusqu'alors employés, et par une sorte de divination prodigieuse, mais qui était bien le fait des artistes florentins de cette époque, il sut se les approprier et parvint à mettre au jour, de 1471 à 1472, un Commentaire de Servius sur Virgile, en 1 vol. in-fol. »On ne connaît pas d'autre ouvrage de lui. Le second imprimeur de Florence fut un certain « Johannes Petri de Mogontia », c.-à-d. Jean, fils de Pierre ou Jean de Mayence. On lui doit la première édition du Philocolo de Boccace (12 novembre 1472). Parmi les imprimeurs qui s'installèrent ensuite dans cette ville, il convient de citer Nicolas, fils de Laurent de Breslau, qui publia le Monte santo di Dio d'Antonio da Sierra (1477), le premier ouvrage dans lequel se trouvent des planches gravées en taille-douce; les frères Nerli qui imprimèrent, pour la première fois, les oeuvres d'Homère, et enfin Philippo et Luc-Antonio Iunta, les chefs de l'illustre famille de typographes qui porte ce nom. Naples. Autres villes. L'imprimerie fut introduite, à Aquila, en 1482, par Adam de Rotwill qui venait de Venise; à Ascoli, en 1477, par « Golielmo de Linis, de Alamania »; à Barco, en 1497, par R. Gerson, fils du juif Moïse de Soncino, le premier imprimeur hébreu de l'Italie; à Brescia, en 1472, par un imprimeur inconnu et plus ancien que Thomas Ferrando, dont on trouve ensuite le nom; à Cagli, en 1475, par Robertus de Fano et Bernardines de Bergamo; à Carmagnola, en 1497, par un typographe ambulant dont le nom n'est pas connu; à Casai, en 1481, par « Gulielmus de Canepa Nova »; à Casal Maggiore, en 1485, par les juifs Josué et Moïse de Soncino; à Cividale del Friuli, en 1480, par Gérard le Flament, appelé aussi Gerardus de Lysa ou Lysae; à Colle (Toscane), en 1478, par « Johannes Allemanuss de Medemblick »; à Côme, en 1474, par Ambroise « de Orcho » et Denis de Paravesino; à Cosenza (Calabre), en 1478, par Octavianus Salomonius de Manfridonia; à Crémone, en 1472, par Denis de Paravesmo et Etienne « de Merlinis de Leucho »; à Ferrare, en 1474, par le Français André Beaufort, qui signe Andreas Gallicus, Andreas Belforti ou Andreas de Francia; à Fivizano, en 1472, par un ouvrier de Venise, dont le nom n'est pas connu, qui avait dû travailler soit avec les frères de Spire, soit avec Jenson ou Valdarfer; à Forli, en 1495, d'un côté par Paul « Guarinus de Garinis » et Jean-Jacques « de Benedictis », et de l'autre par « Hieronymus Medesanus Parmensis »; à Gaëte, en 1487, par André Fritag, qui s'établit ensuite à Rome vers 1491; à Gênes, en 1474, par Mathias d'Olmütz, qui alla ensuite à Naples, mais à une date plus ancienne par un imprimeur inconnu; à Iesi (marche d'Ancône), en 1472, par Frédéric de Vérone ou Fredericus de Comitibus; à Mantoue, en 1472 et peut-être en 1470, grâce à l'intervention du patricien Pietro Adamo de Michaelis, par deux ouvriers allemands, appelés Georges et Paul, et natifs de Putzbach; à Messine, en 1473, par Heinrich Alding, appelé par les Italiens maestro Rigo, qui avait vainement tenté de s'installer à Catane; à Modène, en 1475, par l'Allemand Jean Wurster, de Kempten; à Mondovi, en 1472, par Antonius Mathias, d'Anvers; à Nonantola (duché de Modène), en 1480, par les frères Georges et Antoine « de Mischmis »; à Novi, en 1483, par Nicolao Ghirardengo; à Mozzano, près de Lucques, en 1486, mais d'une façon temporaire, par deux imprimeurs de Lucques, Henri de Cologne et Henri de Haarlem; à Padoue, en 1472, par Bartolommeo de Valdezochio et son associé « Martinus de Septem Arboribus »; à Palerme, en 1477, par André de Worms; à Parme, en 1472, par Andrea Portilia; à Pavie, en 1474, par un imprimeur inconnu; à Pérouse, vers 1475 , par un imprimeur inconnu; à Pescia, en 1485, par Francesco Cenni; à Pignerol, en 1479, par le Français Jacques Le Rouge (Giacomo de Rossi, Jacobus Rubeus) qui s'était d'abord installé à Venise; à Pise, en 1482, grâce à l'intervention d'un Pisan appelé Bartolomeo de Sancto Concordio, par Ser Lorenzo et Ser Agnolo; à Piova di Sacra, en 1475, par un imprimeur juif dont le nom n'est pas connu; à Plaisance, en 1470, par Johannes Petrus de Ferratis; à Polliano (près de Vérone), en 1476, par trois imprimeurs dont on ne connaît qu'un volume contenant divers traités de Pétrarque; à Portesio (province de Brescia), en 1489, par Bartolomeo de Zanis de Giovanni, qui n'y imprima qu'un volume et s'installa ensuite à Venise; à Reggio, en 1480, par les frères Bottoni ou de Bruschis; à Saluces, en 1479, par Jean Lefèvre de Langres, que le marquis Louis II de Saluces avait décidé à quitter Turin pour quelques mois et à venir fonder un atelier typographique dans la capitale de son marquisat à Savigliano (Piémont), vers 1470, par un Allemand appelé Hans Glim ou Glein et un bourgeois du pays appelé Beggiano; à Savone, en 1474, par le religieux Augustin Bono Giovanne, qui travailla naturellement dans le couvent de l'ordre; à Scandiano (près de Modène), en 1495, grâce à l'intervention du comte Matteo Maria Bojardo, par Peregrino Pasquali; à Sienne, en 1484, par Henri de Cologne; à Trévi (près de Pérouse), en 1470, par l'Allemand Johann Reynard; à Trévise, en 1474, Gérard de Flandre ou de Lisa, qui avait d'abord travaillé à Venise probablement dans l'atelier de Jenson; à Toscolano, en 1479, par « Gabriel Petri Trivixiani »; à Turin, en 1474, par Hans Glim, dont il a été déjà question pour Savigliano; à Urbino, en 1484, par un imprimeur inconnu; à Verceil, en 1485, par Giacomo ou Giacomino Suigo da S. Germano; à Vérone, en 1472, par un bourgeois de la ville appelé Jean; dans le bourg de Sant' Orso, aux portes de Vicence, en 1472, et, dans la ville même, en 1474, par Léonard Achates de Bâle et Jean du Rhin, et, enfin, à Viterbe, en 1488, par un imprimeur inconnu qui ne semble y avoir imprimé qu'un volume. (C. Couderc). |
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