|
. |
|
Le ciel de la Terre > La sphère céleste > Les constellations |
Le ciel en mars aux latitudes boréales moyennes |
|
Vers le Nord-ouest
et l'Ouest, la Lyre, Pégase,
le Verseau ont entièrement disparu sous l'horizon.
Le Cygne ne laisse plus voir que l'extrémité
de sa queue; ou, si l'on préfère, la croix, que forment son
cou et ses ailes étendues, ne dresse plus que la tête. Andromède
ne va pas tarder à suivre Pégase, On
la voit pourtant encore tout entière, bien debout sur l'horizon,
quoique la tête en bas.
Avant donc de lui dire adieu, étudions encore une de ses particularités : Sur la droite de Mirach, se distinguent à l'oil nu deux petites étoiles désignées par les lettres grecques Mu et Nu qui forment sa ceinture; et plus à droite encoree on peut apercevoir une nébuleuse allongée. Il s'agit de la Grande galaxie d'Andromède (M 31). Quand on l'examine avec une lunette un peu puissante, on découvre un noyau fortement accusé. Dans la même constellation, on peut
voir Alamak (ou Almaak) qui, vu à la lunette, est triple. Autour
d'un gros soleil, apparaissent deux plus petits.
Le ciel en mars au début de la nuit, en direction du Nord; latitude 45° N. La chute de cette belle constellation emporte en même temps ses voisines : à gauche les Poisons, le Triangle et le Bélier, dont l'étoile Gamma est double : à droite le Lézard, Cassiopée et Céphée; au-dessus Persée et le Cocher, et avec elles la Voie lactée. qui, en janvier, traversait notre ciel en plein zénith, en février avait sensiblement dépassé ce point et maintenant a encore baissé vers le couchant. Ainsi nous la verrons descendre de mois en mois; mais, comme elle dessine autour du ciel une vaste écharpe circulaire, avant qu'une moitié ait disparu au couchant, l'autre moitié aura apparu au levant et l'ensemble en mai fera à peu près le tour de I'horizon, se confondant d'ailleurs avec les brumes. Si nous prolongeons la Voie lactée par le Sud, nous voyons descendre au dessous d'elle, vers le couchant, d'abord le Taureau, dont l'une des étoiles Bêta fort écartée du centre de la constellation complète le pentagone avec le Cocher, puis plus bas et à droite, vers l'Ouest, Aldébaran, l'oeil du Taureau, et les Pléiades. Ces astres, qui en janvier passaient an méridien, non loin du zénith, sont maintenant plus qu'à moitié de leur course pour atteindre l'horizon. Arrêtons-nous-y à nouveau pendant qu'il en est temps encore. Nous les regretterons ces Pléiades, car elles sont si faciles à reconnaître qu'elle; nous fournissaient un point de repère précieux pour discerner les autres constellations. C'est pour cela sans doute que dans l'Antiquité elles ont servi souvent à marquer le cours de l'année. D'après Ovide, l'une d'elles aurait disparu lors du siège de Troie. A l'oeil nu, en effet, on n'en voit généralement que six : la plus brillante est Alcyone; quatre de ses soeurs sont à sa droite : celle de gauche à reçu le nom de leur père, Atlas. En réalité, non seulement aucune ne manque, mais, examiné au télescope. ce petit groupe contient des centaines et même des millier d'étoiles. Pléione y est à côté de son époux, Près d'Aldébaran, un autre
groupe de même nature - un autre amas ouvert,
donc - attire l'attention : ce sont les Hyades, formant avec lui ce triangle
qui a pu évoquer l'idée d'une tête de taureau, dont
les cornes seraient marquées à leur, extrémité
par les étoiles Bêta et Gamma, plus voisines du Cocher
et des Gémeaux, sur le bord de la Voie lactée.
Près de cette dernière étoile, se trouve une nébuleuse,
une des plus curieuses du ciel, qui, longue, arrondie d'un bout, pointue
de l'autre, avec nombre de ramifications symétriques, a tout à
fait l'apparence d'un homard, c'est la nébuleuse du Crabe (M 1),
qui correspond à la matière dispersée dans l'espace
par l'explosion d'une étoile (supernova), en
l'an 1054. Elle n'est visible qu'au télescope.
Sur la gauche au contraire, en suivant toujours le bord de la Voie lactée, Sirius, étoile principale du Grand Chien, brille toujours d'un éclat incomparable. Il est également étoile double. Dans la Voie lactée, sur la gauche,
se perdent la Licorne et la Poupe.
Au delà de la Voie lactée, au-dessus du Grand
Chien, à gauche d'Orion, des cornes du Taureau et du Cocher,
Procyon, du Petit Chien, et les Gémeaux
, avec ses deux têtes d'affiche, Castor et Pollux, viennent de franchir
le méridien.
Le ciel en mars au début de la nuit, en direction du Sud; latitude 45° N. Dans la constellation des Gémeaux, les deux astres que nous nommons Castor et Pollux représentent les têtes des deux frères mythologiques. Castor est double. La constellation formant un long quadrilatère assez régulier, les deux étoiles, accouplées de même à l'autre bout, vers le Taureau et Orion sur le bord de la Voie lactée, sont l'une le pied de Castor, l'autre le pied de Pollux. Près du pied de Castor, dans la direction de Bêta du Taureau, se trouve un splendide amas d'étoiles (M 35), visible parfois à l'oeil nu, à plus forte raison avec une jumelle ou une petite lunette. A gauche de Pollux, approchant du méridien, un groupe de petites étoiles, le Cancer, contient en son centre un petit amas qu'on a nommé la Crèche; plus à gauche, voici une magnifique constellation : le Lion. Elle figure assez bien en effet, un lion couché, la tête à droite, dans l'attitude du fameux Lion de Belfort, de Bartholdi. Quatre ou cinq petites étoiles, par lesquelles on petit faire passer une demi-circonférence, indiquent la tête; la plus brillante, Algeiba, remarquable étoile double, est sur la nuque. Une autre un peu en dessous et à droite dessine l'épaule. Régulus (le petit roi) brille sur la poitrine à la place du coeur. De petites étoiles à sa droite marquent les pattes allongées. Un triangle assez distant sur la gauche représente la croupe et la belle étoile de la pointe a reçu le nom de Denebola, dérivé d'un nom arabe qui signifie : la queue du lion. Une queue de quatre petites étoiles s'en détache pendante. Au-dessous du Cancer, au-dessous d'une ligne allant de Procyon à Régulus et formant triangle avec ces deux belles étoiles, brille Alphard, Alpha de l'Hydre, dont le corps s'allonge entre la Machine pneumatique, constellation très australe que nous ne voyons jamais bien aux latitudes boréales moyennes, la Coupe (ou Cratère) et le Corbeau. La Vierge, qui suit le Lion, se dresse à l'Est. Son épi (l'étoile Spica) vient de se lever. Elle remplace en quantité dans le zodiaque, le Verseau, qui en a disparu, venant de passer derrière le Soleil. De la grande piste de notre astre central, nous voyons donc maintenant, à part les Poissons, qui se couchent, le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion et la Vierge, sur lesquels on a l'ait ce vers latin : Sunt Aries, Taurus, Gemini, Cancer, Leo, Virgo.Pour bien retrouver cet épi de la Vierge, d'après un procédé classique, nous nous retournerons vers notre ciel du nord. Là, la Grande Ourse s'est encore élevée vers le zénith, dans son mouvement circulaire autour de la Polaire, comme suivie des yeux par la Petite Ourse, tandis que le Dragon, qui marche à reculons et s'avance entre elles par la queue, redresse un peu la tête, de l'horizon nord vers l'Est, et regarde Hercule se lever. Or, sur le prolongement de la queue de la Grande Ourse, une étoile magnifique vient de paraître : c'est Arcturus, de la constellation du Bouvier, et, si l'on prolonge. d'une quantité à peu prés égale, la ligne courbe indiquée par la queue de la Grande Ourse et par Arcturus on arrive à l'Epi (Spica). Mais ces constellations, ces belles étoiles, sont encore bien nouvelles et bien basses sur notre horizon. Nous les verrons mieux lorsque nous passerons au-dessous, ce qui est inévitable, puisque nous marchons vers elles. Attendons donc ce moment pour les étudier de plus près. (G. Armelin). Principaux objets célestes en évidence pour l'observation en mars
|
. |
|
|
||||||||
|