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Le ciel de la Terre > La sphère céleste > Les constellations |
Le ciel en décembre aux latitudes boréales moyennes |
| Nous voici au dernier mois de l'année, à la dernière station de notre grand voyage dans l'espace. Notre marche a été sensible dès le début : dès le second mois (février), nous la constations par le déplacement des astres et, depuis longtemps déjà, voyant revenir au loin les perspectives qui entouraient naguère notre point de départ, nous avions pu constater le caractère circulaire de notre évolution. Maintenant qu'elle est à peu près accomplie et qu'il ne s'en faut plus que d'une étape, la démonstration est complète, car l'aspect du ciel est à peu près semblable à celui du départ, et on voit nettement qu'il ne manque plus qu'un léger mouvement, toujours dans le même sens, pour que le ciel soit redevenu absolument pareil. A ce moment-là, le grand circuit sera terminé. Cette fin de notre course, en nous ramenant au point de départ, nous ramène aussi au gros de l'hiver. C'est dans notre dernière étape que nous, atteindrons le solstice d'hiver. Le ciel en décembre au début de la nuit, en direction du Nord; latitude 45° N. La queue de la Grande Ourse traîne sur l'horizon nord, au point le plus bas et le plus septentrional du ciel. La Petite Ourse descend dans la même direction, comme suspendue de nouveau à la Polaire. Elle va bientôt franchir le méridien par en bas, petite aiguille du cadran céleste, marquant la fin de la grande heure annuelle. Entre elles deux, le Dragon entraîne vers ces mêmes régions du nord le pôle de l'écliptique, qui, le jour du solstice d'hiver, doit franchir le méridien à minuit, au moment où le point le plus septentrional du zodiaque, dans les Gémeaux, franchira ce même méridien près du zénith. Le Dragon regarde Hercule aux trois quarts dissous l'horizon Nord-ouest, et dont le buste émerge seul encore. Véga le suit, à droite de la Lyre, disposée horizontalement, et, tout à fait à l'Ouest l'Aigle s'enfuit comme pour rejoindre son aire. Au-dessus de Véga, le Cygne déploie ses grandes ailes en forme de croix, plongeant aussi vers l'horizon, la queue en l'air, le bec (Albiréo) entre Véga et Altaïr. Au-dessus de celui-ci, en plein Ouest, le Dauphin descend à reculons, tandis qu'entre le bec du Cygne et l'Aigle, la Flèche, toute droite, semble encore menacer le ciel. Si, de la Polaire, nous remontons vers le zénith, le couple royal, Céphée et Cassiopée, passe uni devant nos yeux. Céphée qui naguère trônait dans les hauteurs du ciel, laissant la Polaire sous ses pieds, commence à descendre de ces sommets, cédant la place à sa reine, dont la Chaise de cinq étoiles, disposée, en forme d'M, brille maintenant tout à fait au-dessus de nos têtes, Persée la suit au zénith, tellement haut que son buste, où scintille Mirfak, se dresse dans la moitié septentrionale du ciel et que ses jambes, où luit Algol, s'allongent dans l'autre moitié. Le Cocher nous conduit dans la partie sud du ciel, au Taureau, dont les cornes sont tournées vers lui et dont l'oeil sanglant, Aldébaran, rougeoie dans le triangle formé par les Hyades. Plus à droite, sous le pied de Persée, l'amas ouvert des Pléiades semble voler sur le dos du Taureau. L'alignement Pléiades-Aldébaran, prolongé vers l'Est, nous mène à Bételgeuse l'épaule du Géant), voisine des pieds des Gémeaux. Le Géant, c'est Orion. Il se carre magnifiquement, la tête presque dans les épaules, les pieds bien écartés, avec son Baudrier de trois diamants, où pend le poignard formé de trois autres feux, au milieu desquels s'étale la Grande Nébuleuse (M 42), le plus beau joyau du ciel. Il faut baisser le ton pour parler d'une demi-douzaine de petites étoiles qui forment un alignement entre Aldébaran et Rigel et qui sont rattachées à Orion. Des dessinateurs ont voulu y voir son bouclier. Mais la mythologie grecque ne parle nullement d'un bouclier d'Orion. Maintenant, au-dessous d'Orion, c'est le Grand Chien, avec Sirius, et le Petit Chien, avec Procyon, que nous voyons briller sur l'horizon : le premier, la plus brillante étoile du ciel, sur le prolongement du Baudrier d'Orion; le second, à gauche, en plein Est, fort belle étoile également, et, entre eux, la Licorne. Si au contraire, nous portons nos yeux au-dessus des Pléiades, nous voyons au zénith le grand ensemble qui reproduit la forme des deux Ourses. D'abord Algol, de la constellation de Persée, puis les les brillantes étoiles d'Andromède, Gamma, Bêta et Alpha, en ligne presque droite, aboutissant au carré de Pégase. Gamma passe le méridien. En dessous s'allonge le Triangle, plus bas le Bélier. Au-dessus de Bêta, les étoiles Mu et Nu conduisent à la galaxie' M 31. En dessous, l'un des Poissons et son ruban d'étoiles mènent à Alpha et à Mira Ceti, toutes deux à peu près au méridien. Pégase l'a depuis longtemps franchi, et son aile s'allonge fortement vers le couchant, où se noie déjà le Petit Cheval. Sous ses pieds, l'autre Poisson se relie à son frère au méridien, en cette même étoile Alpha, qui conduit à Mira Ceti. Mira Ceti, c'est la partie étranglée de Ia Baleine, entre les Poissons et l'Eridan, qui, par de Rigel, pied d'Orion, décrit une série de sinuos iées jusqu'au point sud de l'horizon. Au Sud-Ouest, nous découvrirons peut-être encore Fomalhaut, la bouche du Poisson Austral, sur le prolongement de Bêta et Alpha de Pégase. Et c'est tout. Le voyage est fini. Le 1er janvier nous serons de retour au point de départ. (G Armelin). Principaux objets célestes en évidence pour l'observation en décembre
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