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Le ciel de la Terre > La sphère céleste > Les constellations |
Le ciel en avril aux latitudes boréales moyennes |
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Un trajet de plus
de trois mois (janvier,
février,
mars) sur un circuit de douze, c'est déjà
une bonne part du voyage d'accomplie. Aussi le spectacle est-il grandement
changé et si nous pouvions douter encore que notre marche fût
circulaire, si le mouvement de rotation des constellation autour du pôle
ne nous avait suffifisamment éclairés, voici qui nous fournirait
une indication de plus : la constellation de la Lyre,
avec le belle étoile Véga, qui se couchait au moment où
nous sommes partis (janvier), réapparaît maintenant à
l'horizon du nord-est.
Au-dessus deVéga et du Cygne, nous retrouvons le beau groupe, si facile à définir, des deux Ourses et du Dragon. Celui-ci relève de plus en plus la tête vers l'Est, suivant des yeux Hercule, une constellation qui n'a rien de bien brillant, mais qui a ceci de particulier pour nous, que c'est dans cette direction (apex) que se dirige le Système solaire dans sa course autour de la Voie lactée. La Grande Ourse a
tellement monté depuis quatre mois qu'elle est parvenue à
notre zénith et que certaines de ses étoiles
(celles du bout des « pattes ») sont même passées
maintenant dans la partie méridionale de notre ciel.
Le ciel en avril au début de la nuit, en direction du Nord; latitude 45° N. Le partage actuel de la voûte étoilée nous permet de reconnaître ce que la Grande Ourse poursuit ainsi en apparence dans l'espace. A travers une immense étendue, presque vide, où du moins ne fourmillent que des astres peu visibles, on voit sa tête se diriger vers la constellation du Cocher, vers l'étoile Capella. De même que pour trouver la Polaire nous avons prolongé sur la gauche I'alignement des deux premières étoiles de tête de la Grande Ourse, de même pour trouver Capella nous prolongeons au delà de la tête l'alignement des deux premières étoiles de gauche de la même Grande Ourse : l'Ourse poursuit la Chèvre... Le Cocher nous amène sur la Voie lactée, dont on remarquera la position de plus en plus basse vers le couchant. Sur son sable d'argent, nous retrouvons, au-dessous du Cocher, Persée poursuivant Andromède, dont on ne voit plus que la ceinture et les jambes. Sur la même Voie lactée et à mesure qu'elle se renverse, Cassiopée, qui, au début de notre voyage nous apparaissait comme un M, commence à tour ner au W, à mesure qu'elle se rapproche de I'horizon nord. Entre elle et le Dragon, debout sur cet horizon, nous avons le peu brillant Céphée et, au-dessus, la Petite Ourse tournée vers l'Est. La position actuelle de la Grands Ourse
nous permettra de refaire plus facilement la recherche que nous avions
indiquée au mois d'avril. Si, par la pensée, nous prolongeons
en effet sa queue d'une longueur égale à celle de la constellation,
nous arrivons à Arcturus du Bouvier dans notre
partie méridionale du ciel, et si nous continuous la courbe d'une
même quantité, nous aboutissons à l'Epi (l'étoile
Spica) de la Vierge.
Le ciel en avril au début de la nuit, en direction du Sud; latitude 45° N. Ne poussons pas cependant jusque-là sans nous arrêter à cette intéressante constellation du Bouvier, dont l'étoile la plus brillante est Arcturus. La plus belle étoile de la constellation après Arcturus est Epsilon dans la partie septentrionale du ciel. Elle est double, ainsi d'ailleurs que Delta et quelques autres moins visibles. An dessus du Bouvier, toujours dans la
moitié septentrionale, nous ne pouvons omettre la Couronne
Boréale, qui justifie si bien son nom, et dont la principale
étoile est Gemma ou la Perle. C'est sur le bord intérieur
de son cercle qu'apparut subitement en 1866 et une deuxième fois
en 1946, un astre du plus vif éclat, qui diminua rapidement dans
l'espace d'une quinzaine de jours et n'est plus visible aujourd'hui que
par de puissants télescopes. On range cette étoile (T Cornona
Borealis), dans la catégorie des novas récurrentes.
La Vierge est, en elle-même, une constellation peu brillante et il n'est pas aussi facile d'y trouver une figure féminine qu'un félin dans le Lion ou un géant dans Orion. Comme ses principales étoiles forment un ensemble à peu près parallèle à l'écliptique, on la représente généralement couchée. Son importance est de faire partie du zodiaque, c'est-à-dire la zone du ciel dans laquelle circulent les planètes. L'angle formé par ses cinq étoiles les plus occidentales est très riche en galaxies. Mais l'Epi est toute sa sa gloire. C'est, avec Arcturus et Régulus, une des splendeurs des soirées printanières. A la suite de la Vierge, la Balance, autre constellation du zodiaque, commence à poindre; plus au sud, c'est le Corbeau, quadrilatère de belles étoiles, mais tellement austral qu'on ne le voit bien que par les nuits très pures. En plein Sud, mais très haut vers
le zénith, le Lion passe le méridien.
Il est magnifique en ce moment. Sa position de sphinx est bien horizontale.
Sa tête s'arrondit, fièrement relevée. Régulus.
son coeur, brille dans son poitrail. Algeiba sur sa nuque,
Derrière la croupe, au contraire, nous retrouvons la Chevelure de Bérénice, qui était en janvier et février dans la partie boréale du ciel. Au dessus de l'échine, le Petit Lion avoisine la Grande Ourse. Devant la face du Lion, de petites étoiles ont reçu les noms de Lynx et de Cancer; sous ses pieds de devant, l'Hydre s'allonge jusqu'à l'horizon, jusque sous le Corbeau et la Vierge. Alphard est son seul feu remarquable, ce qui justifie ce nom arabe (al-furud, le solitaire). Par-dessus ces solitudes, Pollux en haut et Procyon en bas forment avec Régulus un immense triangle à peu près isocèle. Les Gémeaux, avec ses deux étoiles brillantes Castor et Pollux, qui avaient depuis des mois passé devant nos yeux dans une attitude plutôt macabre, « les pieds devant », commencent à se redresser en demi-dieux qui vont ressusciter, alors que tout, le monde autour d'eux se couche. En effet, au-dessous de la Voie lactée, déjà très basse, nous voyons pour la dernière fois dans la partie nord du ciel, les Pléiades et Aldébaran , dans la partie sud, Orion et Sirius. Tout ce qui constelle nos nuits d'hiver sans voiles,Nous n'aurions pu l'exprimer différemment en prose et ce n'était pas trop du langage des vers pour dire adieu aux merveilles de notre ciel hivernal. Remarquez comme cet alignement, Pléiades, Aldébaran, Orion. Sirius, qui en décembre et janvier était à peu près vertical, est maintenant horizontal, le baudrier notamment. C'est doublement, le cas de dire que tout cet ensemble se couche. (G Armelin). Principaux objets célestes en évidence pour l'observation en avril
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