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Les Cercopithèques
Les Cercopithèques sont les plus petits Singes de l'ancien continent. Tous sont propres à l'Afrique où ils tiennent la place des Semnopithèques asiatiques. Leur queue est toujours bien développée, plus longue que la moitié de la longueur totale de l'animal. Le museau est peu proéminent, la dernière molaire inférieure n'a que quatre tubercules (et même trois seulement chez le C. talapoin), ce qui les distingue des Cercocèbes, qui ont généralement des formes plus robustes. De même que ces derniers, ils possèdent des abajoues et un estomac simple, ce qui les distingue des Semnopithèques, et le pouce des mains est toujours bien développé ce qui les sépare des Colobes.

Les Cercopithèques sont les Singes les plus communs dans cette région forestière de l'Afrique qu'on appelle le Soudan et qui s'étend du Sénégal et du Haut-Nil jusqu'à l'Est à l'Afrique du Sud Cap. Ils vivent en troupes plus ou moins nombreuses, quittant rarement les arbres dans le feuillage desquels ils se meuvent avec la plus grande agilité; ils se nourrissent de fruits (et non de feuilles comme les Semnopithèques), et lorsqu'ils sont dans le voisinage des lieux cultivés ils les mettent au pillage : les champs de maïs, de canne à sucre, etc., sont souvent ravagés systématiquement par leurs bandes. Leurs formes sont élégantes, leurs couleurs vives et variées, leurs mouvements pleins de vivacité et de pétulance. Tous s'habituent à la captivité beaucoup mieux que les Semnopithèques; aussi les voit-on souvent dans les ménageries ou même vivant en liberté chez des particuliers, comme un animal domestique. Il faut toujours se méfier de leur caractère capricieux. 

Les petites espèces telles que le Talapoin, la Mone, l'Ascagne, le Moustac, le Blanc-Nez sont cependant d'une humeur assez douce et sont plus traitables en captivité que les grandes espèces telles que le Grivet, le Malbrouck, le Callitriche, le Patas, surtout lorsque ces derniers sont adultes. Ils deviennent méchants en vieillissant et leur force, qui est considérable, rend leurs morsures redoutables. 

Plusieurs espèces sont recherchées à cause de la beauté de leur pelage qui forme d'élégantes fourrures. On en connaît environ vingt-cinq espèces, qui paraissent avoir chacune un habitat particulier, celles de l'Afrique occidentale étant ordinairement remplacées dans l'Afrique orientale par d'autres espèces plus ou moins semblables, mais ordinairement assez faciles à distinguer par quelque particularité du pelage.

On peut les diviser en petits groupes qui réunissent les espèces qui se ressemblent le plus par la taille, les moeurs et les teintes du pelage. Nous commencerons par les espèces les plus petites.

Le Talapoin (Cercopithecus talapoin) forme à lui seul un petit groupe (sous-genre Mopithecus) caractérisé par sa denture et sa petite taille. Son museau est peu saillant, son pelage est vert olive avec la face rosée, le nez noir et les lèvres blanches. Il est de l'Afrique occidentale. 

La Diane (C. diana) est remarquable par sa longue barbe blanche et son pelage varié de noir, de marron et de blanc : elle est de la Côte d'Or et se trouve jusqu'à Accra et Bassa sur le Niger.

Le Moustac (C. cephus) est reconnaissable à la tache blanche qui lui forme une moustache sous le nez : son pelage est varié de jaune, de noir et de gris, et la face est bleue : il est du Congo et du Gabon. 

Le groupe des Ascagnes (Petaurista Reich.) comprend cinq ou six espèces qui ont le nez blanc au milieu d'une face noire ou ardoisée : le C. nictitans, de l'Afrique occidentale et centrale (Urua), le C. ascanias, des mêmes pays, le Blanc-Nez (C. petaurista), de la Côte d'Or, le C. melanogenys d'Angola, le C. signatus d'Afrique Occidentale, et le C. Buttikoferi, du Liberia, toutes deux décrites par Jentink. 

Un autre groupe comprend deux espèces à pelage roux varié de blanc : ce sont le Patas (C. ruber) de Sénégambie et le C. pyrhonotus du Haut-Nil. 

Les Cercopithèques à Diadème (Diadema Reich) ont le front blanc avec le reste du pelage noir : C. leucampyx est d'Angola et du Congo; on lui réunit généralement le C. pluto de l'Afrique du Sud, tandis que le C. neglectus (Schlegel) du Nil-Blanc est considéré comme une espèce différente. 

Les Mones (Mona Reich) ont quatre ou cinq espèces : elles se distinguent par un bandeau noir allant des yeux aux oreilles : le reste du pelage est varié de jaune, de roux, de blanc et de noir; la Mone (C. mona) est du Cameroun, le C. Campbelli de la Guinée, le C. pogonias du Congo et du Gabon, le C. erythrogaster de l'Afrique de l'Ouest et le C. Stampflii (Jentink) du Liberia.

Les espèces qui suivent ont généralement le museau plus proéminent et des formes plus robustes; leur pelage est varié de gris, de roux et de blanc C. erythrotis de l'Afrique de l'Ouest, C. ablogularis de Zanzibar et C. samango de l'Afrique du Sud. D'autres ont le pelage d'un gris verdâtre avec le pourtour de l'anus d'un rouge brun : C. pygerythrus (le Vervet) des bords du Zambèze et de l'Afrique du Sud, C. erythrachus du Mozambique et du Soudan central (Urua), C. Werneri de l'Afrique Ouest, C. rufoviridis et C. ochraceus, tous deux du Mozambique.

Les Callitriches ou Singes verts ont le pelage d'un gris olivâtre avec des favoris blancs : le Callitriche proprement dit (C. callitrichus) est de la Sénégambie; le Grivet (C. sabaaus) est de l'Abyssinie et du Kordofan. Le Malbrouck enfin (C. cynosurus) forme à lui seul un dernier groupe : son pelage tire sur le vert comme celui des précédents, mais sa face est couleur de chair avec le tour des yeux noir et le museau gris foncé. Sous ce rapport, il ressemble au Talapoin. 

On a encore décrit deux autres espèces : C.picturatus (Santos), d'Ambiz, Afrique Occidentale, et C. Boutourlinii (Giglioli), de l'Afrique centrale. (E. Trouessart).

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