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On nomme cadavre le corps d'un humain ou d'un autre animal privé de vie. Caractères cadavériques. Le cadavre est froid, ou plutôt se met rapidement en équilibre de température avec le milieu ambiant; il est immobile; d'abord flasque, il devient et reste quelque temps rigide, sauf dans les pays très chauds et humides. Par suite de la rétraction, le sang est accumulé dans les cavités droites du coeur, dans les veines caves et les vaisseaux pulmonaires des artères et des capillaires; il quitte les parties périphériques, ce qui amène la pâleur de la peau, puis il s'extravase par infiltration et donne naissance aux lividités, aux vergetures ou ecchymoses cadavériques. Tous les liquides de l'organisme, n'obéissant plus qu'à la pesanteur, gagnent les parties les plus déclives, occasionnant parfois des mouvements très singuliers. Des gaz se développent dans les cavités, dans les vaisseaux, les aréoles du tissu cellulaire, etc. Puis l'infiltration se généralise le ramollissement des tissus se prononce davantage; c'est la putréfaction cadavérique qui s'établit et envahit successivement les organes. La mort d'un organisme n'entraîne pas la mort instantanée des éléments anatomiques des plastides dont il est composé. Ainsi, les muscles restent quelque temps excibles par l'électricité ou d'autres agents, les cils vibrales des épithéliums conservent parfois près de deux semaines leurs mouvements propres. La chaleur animale se prooduit encore pendant un certain temps, si l'on entretient le jeu de la respiration. La production et l'élongation des cheveux, des poils, de barbe et des ongles se continuent aussi chez le cadavre. Phénomènes de décomposition. La décomposition est due en partie aux actions chimiques réciproques des éléments, en partie à l'intervention des ferments et des autres agents microbiens, ainsi que de divers autres organismes. Les travailleurs de la mort se succèdent dans un ordre déterminé. Dans les infiniment petits, ce sont d'abord les aérobies, qui dégagent surtout de l'acide carbonique et de la vapeur d'eau; puis viennent les espèces indifférentes, qui déjà dégagent des gaz réducteurs : hydrogène sulfuré, phosphoré (cause des feux follets), ammomaque; enfin, les anaérobies, qui accélèrent le dégagement des gaz réducteurs et particulièrement de l'hydrogène, laissant des produits solides, comme le gras du cadavre, ou liquides, qui seront à leur tour détruits par d'autres aérobies, par des mucédinées, par des cryptogames. Le fait de la décomposition par les ferments a été établi par Pasteur, et Ehrenherg a décrit six espèces d'agents de la fermentation putride. • Dans les deux premières, composées uniquement de diptères ou mouches, on trouve : mouche domestique, curtonèvre des étables, calliphore (mouche bleue de la viande), lucilie (mouche verte), sarcophages, cynomies, etc.Sur les cadavres inhumés on a trouvé des mouches : la calliphore, la curtonèvre, une phora et une ophire; deux coléoptères : un rhizophage et un philonthe; deux thysanoures. Quelquefois, l'art ou le hasard font naître des conditions particulières au milieu desquelles s'opère un mode nouveau de transformation (ex. : l'embaumement, la créma tion, la destruction par la chaux, l'immersion, la fossilisation du squelette). Dans ce dernier cas, la matière minérale et la matière animale de l'os sont lentement éliminées, et remplacées, molécule à molécule, par une matière minérale fossilisante, mais la pétrification complète demande un temps très long. Examen des cadavres. Médecine légale. Lorsqu'un cadavre est trouvé, il faut conserver intact tout ce qui touche au corps du délit jusqu'à l'arrivée du magistrat. Après avoir essayé tous les moyens propres à ranimer le sujet, si la mort n'est pas certaine, le médecin procède à la levée du cadavre en présence de l'officier de police judiciaire, c'est-à-dire constate l'état extérieur du corps sans y porter l'instrument tranchant. Le cadavre est ensuite transporté à la morgue ou en un lieu désigné par l'officier de police. L'autopsie sera faite, sur réquisition, cour déterminer la cause de la mort et le moment auquel elle remonte. L'expert légiste distinguera, parmi d'autres examens, les ecchymoses cadavériques de celles qui suivent les contusions; les plaies et les brûlures faites après la mort, de celles qui auraient été faites pendant la vie. (NLI.). |
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