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Le bambou
(Bambusa Schreber, mot latinisé de l'hindoustani bambos)
est un genre de plantes de l'ordre des Graminales,
famille des Festucacées, type de la sous-famille des Bambusées.
Il comprend des végétaux arborescents très élevés;
leurs rameaux, nombreux et divisés, naissent des noeuds de leurs
grosses tiges. Les épillets
sont sessiles et formés de 3 ou un plus grand nombre de fleurs.
Le caractère principal de ce genre est de présenter 6 étamines.
Le Bambou roseau (B. arundinacea, Willd.
; Arundo bambos, Lin.) s'élève souvent à plus de 20
mètres. Ses rameaux sont très nombreux, flexibles, portant
aux noeuds 2 ou 3 épines fortes qui avortent souvent par la culture.
Ses feuilles sont oblongues, lancéolées, arrondies à
la base, aiguës au sommet et à gaine un peu poilue. Ses épillets
sont oblongs, comprenant de 2 à 6 fleurs. Cette espèce est
très abondante aux bords des eaux de l'Inde.
Le Bambou guadua (B guadua, Humb. et Bonp.
: Guadua est le nom que donnent à ce bambou les habitants de l'Amérique
méridionale) s'élève à 12 mètres environ.
Ses entre-noeuds sont longs de 0,30 m et pleins d'une liqueur agréable
au goût, qui porte le nom de tabashir. Le Guadua forme des forêts
situées principalement dans les endroits un peu élevés
et présentant une température douce. Le B. agrestis, mentionné
par Loureiro dans sa Flore de Cochinchine, est aussi une très belle
espèce garnie de fortes épines, qui la font employer pour
former des palissades. On signale aussi comme espèce cochinchinoise
le B.mitis, qui s'élève souvent à plus de 15 mètres.
Les usages de ces végétaux
sont nombreux. La liqueur mielleuse qui se coagule sous l'influence de
la chaleur, et que l'on extrait des tiges de toutes les espèces,
était le sucre des anciens. Le bois, qui est très dur et
très résistant, est employé à toute sorte d'ouvrages;
ainsi les jeunes tiges servent à faire des cannes, des manches de
parapluies, d'ombrelles, etc. Plus tard, il entre dans la construction
des maisons, et enfin avec son écorce on tresse des corbeilles,
des nattes et des paniers élégants. C'est en frottant rapidement
deux morceaux de bambou l'un contre l'autre, que les Indiens obtennaient
du feu. La pellicule des tiges de bambou s'est employée à
faire du papier chez les Chinois. Auguste Saint-Hilaire a parlé
du ver du bambou nommé par les habitants bicho de tacaara,
et que Latreille a reconnu pour une chenille du genre cossus ou du genre
hépiale. Il est regardé par certains Amérindiens du
Brésil comme un aliment délicieux. D'après eux, le
tube intestinal de cet insecte contient un principe narcotique qui a sur
le cerveau une influence telle que ceux qui en font usage, tombent dans
un sommeil extatique, accompagné de songes merveilleux... (G-s.). |
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