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L'atmosphère
terrestre
est cette immense couche fluide, formée par un mélange de
gaz et de vapeurs, qui entoure notre globe de toutes parts, le suit dans
toutes ses révolutions, et se trouve ainsi emportée avec
lui dans l'espace. Cette idée, si banale en apparence, que l'on
se fait aujourd'hui de l'atmosphère n'a pas une origine qui remonte
bien loin dans l'histoire des sciences. C'est grâce aux progrès
de l'astronomie et de la physique dans les trois ou quatre derniers siècles
que nous nous représentons l'enveloppe fluide dont notre globe est
entouré comme faisant corps avec lui.
Anaximène
de Milet (530 av. J.-C), croit
que l'air était une divinité créatrice de toute chose.
Posidonius (vers 79
av. J.-C.) évalue à 800 stades la hauteur de l'atmosphère.
Quand Copernic et Galilée
démontrent la réalité du double mouvement de translation
(ou de révolution) et de rotation de la Terre, on se demande : comment
ce fluide impalpable de l'air est retenu à sa surface, comment notre
globe ne le laisse pas échapper par lambeaux derrière lui
dans sa course vertigineuse, comment il se fait qu'il puisse résister
à l'action de la force centrifuge et ne pas se dissiper par un écoulement
continu, principalement dans les hautes régions de la zone équatoriale.
C'est toute la mécanique classique, celle qui se construit, tout
au long du XVIIe
siècle, de Galilée à Newton,
qui est dès lors requise pour pouvoir espérer se figurer
l'atmosphère de façon cohérente.
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L'atmosphère
terrestre vue de l'espace. (Source : NASA).
Parallèlement, la pression de l'air
est découverte par Galilée (1564)
avant d'être démontrée par Torricelli;
Pascal trouve qu'elle varie suivant l'altitude.
Ainsi, la connaissance plus exacte des propriétés de l'air,
de sa pesanteur, de la pression des couches fluides les unes sur les autres,
permet-elle aussi de résoudre toutes les difficultés : les
célèbres expériences de Torricelli, de Pascal et de
Périer sont le point de départ de toutes les connaissances
qui ont été accumulées depuis. On comprend alors que
l'étendue de l'atmosphère est nécessairement comprise
entre deux limites, l'une inférieure, résultant de la valeur
à peu près constante de la pression ou du poids de toutes
les couches d'air superposées, l'autre supérieure, déterminée
par la distance à laquelle la force centrifuge acquiert une intensité
qui dépasse celle de la pesanteur même. Les mesures de pression
en montagne, puis les ascensions en ballon, l'utilisation, enfin de ballons-sondes
et, à partir de la seconde moitié du XXe
siècle, de fusées-sondes, achèveront de
donner une idée de la structure verticale de la couche d'air qui
entoure notre planète.
Halley et Newton
et plusieurs autres ont expliqué, par de nombreuses expériences,
l'influence physique de l'atmosphère à la surface du globe.
Leurs travaux ont été suivis d'un grand nombre d'inventions,
telles que la machine pneumatique d'Otto von
Guericke, vers 1650. La densité
et l'élasticité de l'air sont déterminées par
Boyle et Mariotte;
les rapports de l'atmosphère avec la lumière et le son sont
étudiés par Hooke, Newton
et Durham. La composition de l'air est certifiée par Priestley,
Scheele, Lavoisier
et Cavendish. Priestley
et Scheele , en particulier, donnent, en 1774,
la constitution de l'atmosphère comme étant un mélange
d'azote et d'oxygène. A la même époque Bergmann
y ajoute l'acide carbonique. D'autres chercheurs y découvrent
certains constituants mineurs : Schönbein, par exemple (entre 1840
et 1859), décrit deux états
de l'oxygène dans l'air; à l'un il donne le nom d'ozone et
à l'autre celui d'antozone. On comprend aussi vers la même
époque que l'air, aussi bien que ses composants, peut être
rendu liquide, au moyen d'une grande pression, accompagnée d'un
froid intense; c'est ce que réalisent notamment en 1877Raoul
Pictet, à Genève, et Cailletet,
à Paris. |
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