Vidal-Lablache
ca.
1910 |
Sur une superficie
de 9 000 000 de km² environ (les neuf dixièmes de l'Europe ),
le « Dominion of Canada »
comptait, en 1901, 5 370 000 habitants : la majorité est anglo-saxonne
: 1 650 000 Franco-Canadiens représentent les 60 000 Français abandonnés
en 1763. Terre-Neuve (avec la côte du Labrador qui en dépend) reste en
dehors de la Confédération. Rattachées à l'Angleterre
par un lien assez lâche, jouissant d'une large autonomie vis-à -vis du
gouvernement fédéral d'Ottawa. les provinces de la Confédération se
développent dans le sens de leurs aptitudes spéciales.
Puissance
du Canada.

Les provinces maritimes (Prince-Édouard,
Nouvelle-Écosse. Nouveau-Brunswick) se livrent à la pêche, à l'exploitation
de la houille.
La province de Québec (cap. Québec, 70
000 habitants) exploite ses forêts, étend ses pâturages et exporte vers
l'Angleterre
les produits de ses laiteries. Les Français qui la peuplent, bûcherons
et agriculteurs, Ă©largissent au nord le ruban de cultures qui s'Ă©tend
le long du Saint-Laurent et de ses affluents: au sud, ils tendent à conquérir
en masses compactes les États agricoles de la Nouvelle-Angleterre, tandis
que leur avant-garde se dissémine dans les villes industrielles de la
cĂ´te.
La province d'Ontario
(cap. Toronto, 200 000 h.) doit une grande prospérité à ses mines de
pétrole, à ses usines, à l'initiative industrielle de sa population
anglo-saxonne. Montréal (270 000 h.), terminus des paquebots de Liverpool ,
forme le trait d'union des deux races.
La « Terre Noire »
du Manitoba
et du Grand-Ouest canadien attire Ă elle de nombreux Ă©migrants : Anglais,
Allemands, Européens du Nord : blés et bestiaux sont acheminés vers
Winnipeg (90 000 h. ), entrepĂ´t de la prairie et de la plaine. La Colombie
britannique, la partie de la Confédération la plus méridionale par
le climat et par la végétation, exploite les mines (or et argent des
Rocheuses, houille), les prairies du Fraser, les forĂŞts littorales ou
insulaires.
Le commerce suit trois directions principales
:
1° Montréal-Détroit,
2° Montréal-Toronto-Port-Arthur (voie
des lacs),
3° Montréal-Vancouver.
La Compagnie du Canadian Pacific Railway [C.P.R.],
puissance à la fois foncière et maritime, a construit en 1885 la ligne
transcontinentale de Montréal à Vancouver (Halifax-Victoria, 6000 km).
Des villes se sont fondées qui comptent aujourd'hui plusieurs milliers
d'habitants, oĂą n'existaient que des stations en 1886 (Brandon, Regina,
Calgary, Vancouver). Sans détruire complètement l'attraction naturelle
qui rendait Victoria cliente de San Francisco. Winnipeg, vassale de Saint-Paul,
le C.P.R. a créé un autre courant dans le sens du parallèle. Il est
la route la plus septentrionale, partant la plus courte, d'Europe
en Extrême-Orient par l'Amérique
(30 jours environ de Liverpool Ă Yokohama). Indirectement, il a accru
l'importance de la voie des grands lacs. Le canal du Sault-Sainte-Marie
qui appartient aux États-Unis
a été doublé par un canal canadien. Le tonnage du Sault dépassait dès
1890 celui de Suez. (L. R.).
Antilles.
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Canada
Ă©conomique.
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