| Dès le temps de François Ier, on fabriquait des revêtements de faïence à Rouen; car, à côté de ceux de Girolamo della Robbia, il y avait au château de Madrid (près de Paris) des carreaux quadrangulaires d'un potier rouennais, Maclou Abaquesne. Les couleurs, enluminant des motifs italiens de la Renaissance, en sont vives et variées; l'émail est pur et glacé. Cette belle industrie s'éteignit. Un siècle plus tard, un Custode de Nevers vint initier la Normandie aux procédés nivernais (Les Faïences de Nevers). En 1673, Edme Potherat sieur de Saint-Étienne, s'abritant sous le nom de Nicolas Poirel, huissier de la Chambre de la reine, installa définitivement à Rouen la manufacture royale de faïencs, dont il mourut directeur en 1687. Le mode de décoration propre aux faïenciers rouennais consistait à faire rayonner autour du centre des pièces plates, et pendre sur la panse des vases, des bordures bleues sur blanc, travaillées à jour, au lieu d'orner d'émaux blancs des fonds bleus. Rouen eut aussi sa statuaire céramique, bien supérieure à celle de Nevers, dans la première moitié du XVIIIe siècle. A la même époque, interprétant avec liberté les porcelaines de Chine, les potiers en tirèrent ces paysages fantastiques et à oiseaux, dragons, marines, fabriques, etc., qui ornent les spécimens quelquefois énormes de l'art normand. Aux approches de la Révolution française, la faïence de Rouen périt, frappée par les accroissements de la porcelaine et par la concurrence des produits anglais. (B.). | |