| On désigne sous le nom de Pietà (en italien pitié, compassion) les compositions représentant la Vierge éplorée, tantôt seule, tantôt accompagnée de saint Jean et des trois Marie, portant, elle-même dans ses bras ou sur ses genoux le corps de son fils crucifié. Autrefois, on a dit en France, dans le même sens, une Piété; souvent, aussi, on intitule la scène Déposition de la croix ou Christ au tombeau. Sculpture. La Pietà de Michel-Ange, qui a donné son nom à une des chapelles de Saint-Pierre de Rome, est célèbre. Ce qui domine la composition, c'est la douleur immense, effrayante de vérité, de la mère de Jésus. Le corps du Christ étendu sur les genoux de sa mère parait souffrir, jusque dans le repos de la mort. Une Pietà, d'un style grandiose, sculptée en 1579 par Ippolito Scalza, décore la cathédrale de Sienne. - Pietà sculptée du XVe siècle (Olomouc, République Tchèque). Un groupe attribué à Jean de Bologne orne une chapelle souterraine de la cathédrale d'Urbino. Un autre, sculpté par Andrea Montauti, est placé dans le caveau de la chapelle Corsini, à Saint-Jean de Latran. L'église de la Trinité, à Florence, possède une Pietà en marbre, due à Vittorio Barbiere (1743). Au XIXe siècle, des groupes représentant la Pietà ont été sculptés par Pradier (pour une chapelle funéraire, près de Toulon [Salon de 1847]), Bonnardel (pour l'église Saint-Germain-l'Auxerrois), Cortot (pour l'église Notre-Dame-de-Lorette, à Paris), Jean Clesinger (Salon de 1850, groupe en pierre de Conflans), Sanson (Salon de 1876), etc. Peinture. Parmi les innombrables tableaux représentant la Pietà, nous citerons ceux qui ont été peints par Fra Angelico (couvent de San-Marco à Florence), le Bassan (Offices), Girolamo da Brescia (cloître des Carmes, à Florence), Angiolo Bronzino (Offices), Bern. Campi (Louvre), Louis Carrache (Louvre et palais Corsini, à Rome), Annibal Carrache (musées de Naples et de Montpellier), A. Dürer (pinacothèque de Munich et palais Pallavicini, à Gênes). - La Pietà de Pérugin (Pietà avec saint Jean l'Evangéliste, Marie Madeleine, Nicodème et Joseph d'Arimathie), aux Offices (Florence). Van Dyck a peint plusieurs fois la Vierge en contemplation devant le Christ déposé de la croi ; citons la belle composition peinte pour l'église des Récollets (musée d'Anvers, et dont le Louvre possède la première pensée; le Christ déposé de la croix, peint pour l'église du Béguinage d'Anvers (auj. au musée de cette ville), etc. Delacroix (église Saint- Denis-du-Saint-Sacrement, à Paris), le Francia (National Gallery), D. Ghirlandajo (pinacothèque de Munich), le Guide (pinacothèque de Bologne), grande et belle toile qui embrasse deux scènes séparées par une bordure de tapisserie. Dans la partie supérieure, le Christ est étendu sur une large pierre. Dans la partie, inférieure sont groupés les saints, protecteurs de la ville de Bologne. Citons encore les oeuvres de : Le Brun (Louvre), Mantegna (galerie du Vatican et galerie de Liverpool Institution), P. Mignard, Palma le Jeune (musée de Vienne et Pinacothèque de Munich), Pérugin (à Spello à Florence), Sebastien del Piombo (église de Saint-François, à Viterbe, Raphaël (autrefois dans l'église des Bénédictins, à Pérouse), Tintoret (palais Pitti), Titien (tableau achevé par Palma le Jeune, à Venise), Vasari (Dresde), etc. (NLI). | |