| Légende, en termes de numismatique, se dit de toute inscription placée sur les monnaies, médailles, ,jetons, etc. Les légendes peuvent se trouver sur l'une et l'autre face de la pièce, ou encore sur la tranche. Sur les faces, elles peuvent être disposées circulairement, ou en ligne droite, ou en sens divers; quelquefois on les place sur une partie du type, comme sur un bouclier, un cippe, un autel, etc. Depuis longtemps la face proprement dite offre une légende circulaire, donnant les nom et titres du personnage représenté; sur le revers, la légende est rectiligne, et indique la valeur de la pièce, l'année, le lieu, l'événement, etc. Beaucoup de ces idications sont en abrégé ou symboliques. Dans les premiers temps du monnayage, les légendes furent très courtes, et se bornèrent à l'indication du peuple ou de la ville. Puis elles renfermèrent les noms des divinités locales, des magistrats, des rois, la valeur nominale de la monnaie, etc. Les pièces consulaires romaines offrent des légendes intéressantes sur les principales familles de Rome, sur les hauts faits qui les ont illustrées, sur leur origine. Au temps de l'Empire, les légendes contiennent invariablement des formules adulatrices, et n'ont plus rien d'intéressant que les faits et les dates. Au Moyen âge, les légendes sont presque toujours en latin. En France, sous les Mérovingiens, elles n'offrent que le nom de la ville et celui du monétaire, très rarement le nom du roi. Sous les Carolingiens, il n'y a plus que le nom du roi, avec la formule Gratia Dei ou Misericordia Dei. Au XIIe siècle apparaît sur les monnaies d'or la légende XPC (Christus) vincit, XPC regnat, XPC imperat, qui s'y maintint jusqu'en 1789. De Louis XI date la légende Sil nomen Domini benedictum, qui devint presque européenne et qui subsista jusqu'à la Révolution française. Les agnels et les moutons d'or portèrent ces mots : Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis. Les monnaies des barons et des prélats reçurent des légendes très variées. En 1685, on commença de mettre sur la tranche de la monnaie royale les mots Domine salvum fac regem. En 1790, l'Assemblée Constituante rétablit dans la légende de la face le titre de Roi des Français, qui datait de Charlemagne, et qu'Henri III avait remplacé par celui de Roi de France; on lut au revers Règne de la loi, et, sur la tranche, La nation, la loi, et le Roi. En 1793, le nom du roi fit place aux mots République française et, sur les pièces de cuivre, on mit : Liberté, égalité. Les hommes sont égaux devant la loi. Au temps de Napoléon, on lut, d'un côté de la monnaie, Napoléon empereur, de l'autre République française, et plus tard, à dater de 1809 seulement, Empire français, et, sur la tranche, Dieu protège la France. La Restauration fit reparaître les titres de Roi de France et de Navarre et Domine salvum fac regem. Louis-Philippe reprit le titre de Roi des Français, avec la phrase de la tranche Dieu protège la France, qui a été conservée après son règne. Après la Révolution de 1848, on rétablit les légendes République française, et on ajouta : Liberté, égalité, fraternité. Après le coup d'État de 1851, les monnaies portèrent Napoléon Bonaparte d'un côté, République française de l'autre; depuis 1852, les légendes sont Napoléon III, empereur, et Empire français. Beaucoup de jetons du XVe et du XVIe siècle portent des légendes baroques, dont on ne peut déterminer ni le sens ni le but. Au XVIIe, les légendes des jetons sont ou bibliques, ou mythologiques, ou historiques; au XVIIIe, on y trouve généralement le caractère galant. (B.). | |