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La sculpture et la peinture |
![]() | L'art de l'Antiquité est étroitement uni à la religion![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Bas-relief représentant des artistes égyptiens peignant ou sculptant. Si le sculpteur égyptien de la Ve dynastie ( Comme la première condition qui s'imposait à l'individu pour rester identique à lui-même, au delà de la mort comme en deçà, était de conserver sans y rien changer la forme qu'il avait en ce monde, le tailleur de pierre se préoccupait par-dessus tout, avec un scrupule et une gravité imperturbables, de reproduire la ressemblance jusque dans ses difformités. Et, si cette sculpture réaliste ne s'est pas développée comme on s'y attendrait à voir ses débuts étonnants, si, à partir de la XIIe dynastie ( | |
![]() | La sculpture On sait que les statues et les bas-reliefs contemporains des premières dynasties pharaoniques sont les oeuvres les plus vivantes qu'aient exécutées les artistes égyptiens. Le scribe accroupi du Louvre semble fixer le visiteur de ses yeux brillants, dont l'émail est un morceau de quartz et la pupille un grain de métal enchâssé sous un iris de cristal de roche. Le secrétaire est représenté dans l'attitude quotidienne, le calame aux doigts, attentif aux paroles de son maître. D'autres, comme la statuette en bois du musée du Caire, soit en marche, le bâton à la main. Parfois deux époux, assis l'un à côté de l'autre, forment un haut relief adossé à une plaque de calcaire. On a remarqué depuis longtemps comment les croyances très nettement formulées que les Égyptiens professaient sur la mort et la vie future avaient favorisé les progrès de la statuaire de portrait. Pour que l'âme séparée du cadavre, le double du mort, ne mourût pas avec le corps et revînt habiter et ranimer la momie A côté de ces portraits, il y avait les dieux à têtes d'animaux qui ont servi à peupler le panthéon égyptien Ces considérations peuvent aider à comprendre le caractère de la sculpture égyptienne. Elles n'en éclairent pas les origines, qui restent impénétrables. La sculpture égyptienne se présente à nous, trente ou quarante siècles avant l'ère chrétienne, comme un art mûri qui a formé, on ne sait par quel lent travail, la technique et les conventions qu'il conservera pendant plus de trois mille ans, Déjà, antérieurement à la vingtième dynastie (Nouvel Empire ![]() Bas-relief à Kôm Ombo. (Source : bigfoto.com). Les premiers bas-reliefs égyptiens sont taillés dans le calcaire des « mastabas » ou dans des panneaux de bois. Ils représentent, pour la plupart, des personnages en marche, dont l'attitude et les traits offrent des particularités remarquables : tandis que les jambes et les bras sont vus de côté, le torse est vu de face, et, sur le visage tourné de profil, l'oeil regarde le spectateur. Malgré l'invraisemblance des conventions qu'ils adoptent, les sculpteurs de bas-reliefs égyptiens, comme les statuaires, donnent l'impression de la vie directement observée. C'est que les uns ou les autres, en dépit des formules dont ils se contentent, traduisent la réalité avec des yeux accoutumés à observer les traits individuels et à voir le corps nu. Les hommes représentés par les artistes - scribes ou pharaons - ne portent qu'une sorte de pagne autour des reins, et les fourreaux de lin où les femmes sont modelées trahissent les formes si ouvertement que le sculpteur, en représentant une silhouette ou une figurine féminine, dessine le corps, comme si la draperie n'existait pas. Le premier art égyptien, directement fondé sur le portrait et l'étude du nu, perdit sa robuste franchise avant le temps où l'Égypte atteignit son plus grand éclat. Dans les monuments de Ramsès II, on peut apercevoir les transformations déjà accomplies. Les proportions des corps, trapues à l'origine, se sont allongées. Les statues royales sont des colosses assez frustes, dont quelques-uns restent à demi engagés dans le roc où on les a taillés, comme les fameux colosses d'Abou Simbel ![]() Les « colosses » d'Abou Simbel en 1838. Cette sculpture « historique » est d'une exécution assez sommaire. On remarque souvent que le bas-relief, au lieu de faire saillie sur le mur y vient seulement affleurer : la figure, en effet, est prise dans l'épaisseur de la paroi et cernée d'un contour profond. Un tel procédé, qui ne sert qu'à détacher nettement une silhouette peinte, appartient à peine à la sculpture. Mais, si monotones que puissent être ces revues et ces triomphes, ou chaque personnage est représenté suivant les conventions singulières dont le bas-relief égyptien ne s'affranchira pas, les silhouettes sont simplifiées avec esprit; les figures humaines et plus encore les figures d'animaux sont indiquées d'un trait énergique et fin, comme un croquis gravé. Les artistes égyptiens avaient un art consommé de dégager les traits typiques d'un être vivant. L'écriture des Égyptiens a sans doute aussi exercé une influence sur leurs bas-reliefs, comme la calligraphie des Japonais sur les arabesques de leurs paysages et de leurs draperies. De même, les sculpteurs des bas-reliefs historiques, qui avaient à représenter dans les processions de captifs on de tributaires les habitants des provinces les plus éloignées de l'immense empire, ont su caractériser les populations de diverses origines avec une telle précision, qu'on a pu identifier par exemple les Noirs figurés sur un bas-relief avec tel peuple particulier de l'Afrique. Au milieu de cet art qui schématisait l'attitude et le type, la pratique du portrait ne se perdit pas : les têtes colossales de la reine Taia ou du pharaon Menephtah (Nouvel Empire ![]() Sculpteurs au travail (Thèbes). La peinture En Égypte, la peinture, comme la sculpture, est intimement liée à l'oeuvre de l'architecture ( ![]() Harpiste aveugle (peinture du tombeau de Nakht, à Thèbes ![]() Essentiellement monumentale, cette peinture valait surtout par le dessin, curieux mélange de gaucherie et d'habileté, où l'on devine le maître et ses apprentis attelés au même ouvrage. En Égypte, la façon d'exprimer la figure humaine est d'une naïve fantaisie, et, voulant tout rendre, sans user de l'art d'indiquer la différence des plans, les artistes ont fait des tableaux souvent peu intelligibles. Conventionnelles aussi étaient leurs couleurs : le rouge brun pour le nu des hommes, le jaune clair pour les femmes. Et pourtant ils ont réussi à exprimer la vie, avec une justesse et une intensité remarquables. Passés maîtres dans le portrait, à cause de leurs idées religieuses autant que de leurs maîtrise technique, ils savaient peindre avec son vrai visage le défunt assis ou debout sur les parois de la chapelle funéraire. Ils furent aussi de grands animaliers. Ni la Mésopotamie ni la Perse Ajoutons que pour les détails de la décoration, l'artiste égyptien les empruntait à la flore aquatique du Nil, et les tiges ![]() Vautours. Ornementation de plafonds. Memphis, XVIIIe dynastie. |
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