| L'École de Sienne est une école italienne de peinture, rivale de l'école florentine, et remarquable par son style gai, franc et facile, en harmonie parfaite avec le caractère du peuple lui-même. Lanzi en fait remonter l'origine aux peintres grecs qui vinrent s'établir à Sienne pendant les Croisades : cependant cette ville comptait, dès le XIIe siècle, un certain nombre de peintres, de miniaturistes surtout, et l'on conserve, entre autres manuscrits, un Ordo officiorum de Senensi ecclesia, enluminé par le chanoine Oderigo en 1213. Les Siennois furent les premiers, en Italie, qui apprirent des Grecs la méthode de peindre sur une couche de plâtre recouverte d'or. Le chef de l'école fut Guide ou Guidone (XIIIe siècle), dont Mine dà Turrita, Simone di Martino (dit Simon Memmi), Ambroise et Pierre Lorenzetti, Bonaventure de Lucques, Ugolino de Sienne, et Duccio di Buoninsegna, paraissent avoir été les disciples. La fameuse peste de 1348 moissonna beaucoup d'artistes, et la fin du XIVe siècle ne compta guère que deux maîtres célèbres, Berna et Taddeo di Bartolo. Au XVe, l'école de Sienne se laissa devancer par celle de Florence : elle montrait un singulier esprit d'exclusion, au point qu'on avait établi une taxe et l'obligation d'une caution pour tout étranger qui voulait travailler dans le pays. Un déclin sensible dans l'art fit rouvrir Sienne aux étrangers, et l'on y attira le Pérugin, le Pinturicchio, Luca Signorelli, et Raphaël lui-même. Sous leur influence, la peinture prit un nouvel essor dans les oeuvres de Fungaï, d'Andrea del Brescianino, de Pacchiarotto, et surtout d'Ant. Razzi, dit le Sodoma. Ce dernier eut pour élèves Anselmi, Bartolommeo Neroni et Salimbeni. Puis, l'école eut pour chef Beccafumi, le dernier grand nom qui la représente, car Balthazar Peruzzi fut plus remarquable comme architecte que comme peintre. On ne trouve plus à mentionner ensuite que Ventura, Rustici, Manetti, Joseph Nasini , etc. L'art de la mosaïque a pris à Sienne un caractère particulier. Duccio di Buoninsegna fut le premier à exécuter, sur le pavé des églises, des dessins à sgraffito, remplis d'un mastic noir, auquel Matteo di Giovanni ajouta bientôt des marbres de diverses couleurs. Le secret de colorer les marbres pour imiter les mosaïques fut trouvé par Michel-Ange Vanni. (B.). | |