| Le mot arabesque a longtemps été employé adjectivement et désignait les oeuvres d'art d'origine arabe, « architecture arabesque ». A l'époque de la Renaissance, il fut employé substantivement et désigna d'abord l'ornementation conventionnelle et symétrique employée par les Arabes et, par analogie, celle des Persans et des Turcs. Les Arabes employèrent les arabesques dans toutes leurs décorations intérieures, et souvent aussi à l'extérieur. L'école arabo-africaine fut celle qui donna la plus grande extension à ces compositions de fantaisie qui, dans certains édifices de Tunisie, d'Algérie, du Maroc, et surtout d'Espagne (l'Alhambra en particulier), couvrent des surfaces considérables. Les écoles arabe-turque et arabe-persane employèrent plus particulièrement les arabesques, la première pour remplir les tympans des arcs ou encadrer les baies, la deuxième pour décorer les faïences innombrables dont les édifices étaient couverts. Les arabesques orientales consistent soit en ornements rectilignes produits par des enlacements de figures géométriques, soit en ornements de forme végétale (ou simplifiée, ou même réaliste), disposés suivant des règles de symétrie et d'ordonnance dérivées des combinaisons géométriques dérivant du carré, du cercle, et du triangle équilatéral. On donna, par une transition naturelle, le même nom à l'ornementation conventionnelle et symétrique empruntée par la Renaissance italienne aux décorations de l'antiquité grecque et romaine. C'est ainsi que l'on dit les Arabesques des loges de Raphaël au Vatican, les Arabesques des chambres souterraines des thermes de Titus, les Arabesques de Du Cerceau. Les arabesques antiques (peintures antiques de Pompéi, d'Herculanum, de Rome, etc.) sont généralement composées de motifs d'architecture ornés de feuillages, de fleurs, de statues, de draperies, au milieu desquels se détachent de petits tableaux représentant des scènes poétiques, mythologiques, tragiques ou comiques, et quelquefois des représentations de scènes de la vie privée des Anciens. Les ornements courants sont des rinceaux où se trouvent entremêlés avec la plus délicate fantaisie, des fleurs et des figures d'hommes et d'animaux. - Arabesques (style mauresque). | |