| Acrolithe. - Mot grec, qui signifie : dont les extrémités sont en pierre. Il servait à désigner une certaine catégorie de statues. Dans la religion grecque primitive, les images des divinités n'étaient pas autre chose que des morceaux de bois plus ou moins grossièrement taillés, que l'on affublait de riches vêtements et de brillantes parures, comme on fait encore aujourd'hui pour les madones en Italie. Cet usage subsista longtemps et dans certaines localités se perpétua jusqu'à la fin du monde antique. Quand l'art se fut développé et que l'on songea à faire des images moins informes, on dut se contenter de sculpter les parties du corps de l'idole qui seules pouvaient n'être pas couver tes par les draperies, c.-à-d. la tête, les mains et les pieds : on les fit en marbre blanc ou en pierre (lithos), le reste demeurant en bois, comme par le passé. Cette pratique permettait de concilier les nouveautés de l'art, qui s'essayait à modeler des nus, avec les exigences sacrées de la tradition, qui ne comportait que des images habillées. Elle avait de plus l'avantage d'être économique, et voilà pourquoi l'usage de fabriquer des statues acrolithes persista même après que l'art eut réussi à faire accepter des statues nues pour la représentation des divinités. (J. Martha). | |