| Apocope (du grec apocopè, retranchement), figure de mots désignant le retranchement d'une lettre ou d'une syllabe finale, tel que, en français, grand-mère, c'est grand pitié, c'est à grand peine, et, dans la versification, encor pour encore, je voi pour je vois, etc. L'apocope est fort usitée aussi dans le langage familier de certaines régions de France, qui supprime beaucoup de syllabes finales, surtout lorsqu'il y a un e muet; ainsi, je le veux, donne je l' veux; quoique malin, quoiq' malin, etc. Ailleurs on dira : a' vous vu et non avez-vous-vu? ou avé, plutôt que avec. Les couplets de vaudevilles sont remplis d'exemples de cette figure. On en trouve aussi dans les rôles de paysans mis au théâtre par les poètes comiques; le vers suivant du Festin de Pierre de Th. Corneille (II, 1) renferme deux apocopes : V'là tout com' ça s'est fait, pour te l' dire en un mot. (P.). | |